Mister Deeshee est le pasteur d'un petit village de Louisiane. Il fait le catéchisme pour les enfants qui l'interrogent sur le fonctionnement des nuages, les animaux, la nature...
Mais ce jour-là, le révérend Deeshee va leur apprendre La Génèse, l'histoire de la création du Monde fortement influencé par les croyances populaires afro-américaines.
Il dépeint le Paradis, avec ses anges, ses chérubins, ses activités ludiques et la bonne humeur de tous ses habitants, qui déambulent sous l'oeil avisé de l'Archange Gabriel (Oscar Polk) et surtout de De Lawd -comprenez "The Lord", Dieu- (Rex Ingram).
Le pasteur explique la création de l'Univers, d'Adam et Eve, du déluge et de l'Arche de Noé (Eddie "Rochester" Anderson), de Moïse et Aaron contre Pharaon...Interdit de salles dans plusieurs pays pour "blasphème", cette adaptation est un réussite artistique. Les astuces techniques sont bluffantes pour l'époque : anges sur des nuages, deux personnages à l'écran joués par le même acteur, transformation d'un bâton en serpent... Les prouesses visuelles sont légions et les figurants très nombreux (dont beaucoup appartiennent aux choeurs d'Hall Johnson).
On a bien sûr droit à la "revue nègre" -des danseurs en tenues légères se trémoussant sur du jazz-, à quelques stéréotypes raciaux (on est dans une production Warner des années 30 tout de même !). Mais l'ensemble est divertissant et, tout en participant de la construction des stéréotypes noirs à l'écran, le film offre de vrais rôles à des acteurs trop souvent limités à des personnages de faire-valoir et/ou de bouffon.
Il va de soit que le point de vue afro-américain sur la Bible présenté ici est en fait celui d'un Blanc sur ce qu'il croit être les croyances populaires noires. Cependant je pense que les réalisateurs et scénaristes étaient portés par une réelle envie de rendre hommage aux croyances et aux adaptations typiquement afro-américaine de l'ancien testament (spécifiquement de l'allégorie de Moïse/Moses guidant son peuple vers la "Terre Promise").
Rex Ingram est magistral en De Lawd omnipotent. Beaucoup d'acteurs font leurs premiers pas dans le métier : Mantan Moreland, William Broadus qui est plus connu pour incarner The Negro Soldier, film de propagande pour favoriser l'engagement des Afro-Américains dans les troupes US durant la 2nde Guerre Mondiale. Jester Hairston débute lui aussi sa longue carrière : chanteur puis chef d'orchestre comme dans Carmen Jones, mais aussi acteur au rôles multiples (In the Heat of the Night, The Bingo Long Travelling... et même I'm Gonna Git You Sucka). Ou encore Reginald Fenderson termine sa carrière dans The Man (le premier film proposant un président noir, incarné par James Earl Jones).
En 1937, Warner Bros a décliné le concept dans un cartoon : Clean Pastures (chroniqué ici et visible là).
Plus étonnant encore, la télévision française diffusa (en prime-time le 24 décembre 1964 !) une adaptation magnifique signée Jean-Christophe Averty : Les verts pâturages.
Mais ce jour-là, le révérend Deeshee va leur apprendre La Génèse, l'histoire de la création du Monde fortement influencé par les croyances populaires afro-américaines.
Il dépeint le Paradis, avec ses anges, ses chérubins, ses activités ludiques et la bonne humeur de tous ses habitants, qui déambulent sous l'oeil avisé de l'Archange Gabriel (Oscar Polk) et surtout de De Lawd -comprenez "The Lord", Dieu- (Rex Ingram).
Le pasteur explique la création de l'Univers, d'Adam et Eve, du déluge et de l'Arche de Noé (Eddie "Rochester" Anderson), de Moïse et Aaron contre Pharaon...Interdit de salles dans plusieurs pays pour "blasphème", cette adaptation est un réussite artistique. Les astuces techniques sont bluffantes pour l'époque : anges sur des nuages, deux personnages à l'écran joués par le même acteur, transformation d'un bâton en serpent... Les prouesses visuelles sont légions et les figurants très nombreux (dont beaucoup appartiennent aux choeurs d'Hall Johnson).
On a bien sûr droit à la "revue nègre" -des danseurs en tenues légères se trémoussant sur du jazz-, à quelques stéréotypes raciaux (on est dans une production Warner des années 30 tout de même !). Mais l'ensemble est divertissant et, tout en participant de la construction des stéréotypes noirs à l'écran, le film offre de vrais rôles à des acteurs trop souvent limités à des personnages de faire-valoir et/ou de bouffon.
Il va de soit que le point de vue afro-américain sur la Bible présenté ici est en fait celui d'un Blanc sur ce qu'il croit être les croyances populaires noires. Cependant je pense que les réalisateurs et scénaristes étaient portés par une réelle envie de rendre hommage aux croyances et aux adaptations typiquement afro-américaine de l'ancien testament (spécifiquement de l'allégorie de Moïse/Moses guidant son peuple vers la "Terre Promise").
Rex Ingram est magistral en De Lawd omnipotent. Beaucoup d'acteurs font leurs premiers pas dans le métier : Mantan Moreland, William Broadus qui est plus connu pour incarner The Negro Soldier, film de propagande pour favoriser l'engagement des Afro-Américains dans les troupes US durant la 2nde Guerre Mondiale. Jester Hairston débute lui aussi sa longue carrière : chanteur puis chef d'orchestre comme dans Carmen Jones, mais aussi acteur au rôles multiples (In the Heat of the Night, The Bingo Long Travelling... et même I'm Gonna Git You Sucka). Ou encore Reginald Fenderson termine sa carrière dans The Man (le premier film proposant un président noir, incarné par James Earl Jones).
En 1937, Warner Bros a décliné le concept dans un cartoon : Clean Pastures (chroniqué ici et visible là).
Plus étonnant encore, la télévision française diffusa (en prime-time le 24 décembre 1964 !) une adaptation magnifique signée Jean-Christophe Averty : Les verts pâturages.
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