dimanche 29 mai 2011

R.I.P. Gil Scott-Heron

Gil Scott-Heron est décédé vendredi. Que dire ? Dans ces cas-là pas grand chose. Je vous invite à lire cet article empreint de respect de Télérama qui rend un dernier hommage à ce grand monsieur qui atteint la renommée sans la chercher...


samedi 28 mai 2011

How To Eat Your Watermelon in White Company (And Enjoy It)

Il faut attendre 2005 pour avoir droit à un documentaire (au titre interminable comme les affectionne Melvin Van Peebles) qui rende hommage à ce grand précurseur et touche-à-tout avant-guardiste qu'est Melvin Van Peebles...

HOW TO EAT YOUR WATERMELON
IN WHITE COMPANY (AND ENJOY IT)
Joe Angio (2005)



A travers les étapes de la confection d'une statue en cire de Van Peebles, Joe Angio décompose la vie de Melvin VanPeebles. Son enfance est son adolescence sont rapidement évoquées pour s'appesantir sur son exil en Europe et singulièrement en France. Il y intègre l'équipe d'Hari Kiri (l'ancêtre impertinent de Charlie Hebdo), et publie dans ce journal, écrit des contes, participe avec Wolinsky à l'adaptation de La reine des pommes de Chester Himes...
Ce long séjour français se conclue en beauté avec la réalisation de La Permission. Puis, c'est le retour aux Etats-Unis, l'incursion dans la musique, puis la sortie de Watermelon Man, une comédie produite par la Columbia.
Le projet Sweet Sweetback... le fait connaître du grand public et entrer dans la légende comme un réalisateur avant-guardiste black listé par les grands studios. S'ensuit une incursion moins connue à Broadway avec deux comédies musicales : Ain't Supposed to Die a Natural Death, puis Dont' Play Us Cheap (dont la première version est un long métrage longtemps invisible).

Le documentaire aborde même la brève carrière de trader à Wall Sreet et son livre sur le sujet Bold Money, nous emmènant jusqu'à la remise de la décoration de Chevalier de la Légion d'Honneur !
Ce documentaire, malheureusement pas disponible en version sous-titrée, est d'un rare intérêt pour qui connaît ou veut connaître Melvin Van Peebles. Il présente le grand avantage de ne pas se centrer uniquement sur Sweet Sweetback... (sur lequel on sait déjà beaucoup, à travers le livre de tournage, le documentaire Classified X, puis le film de son fils Mario : Baadasssss !).
On apprend des choses donc, en particulier de la part des intervenants -famille, amis, collaborateurs...- et chaque témoignage construit un peu plus la "légende" Van Peebles. Mises bout à bout ses expériences dans la presse satyrique et l'écriture de contes, dans le cinéma, la musique et le théâtre, dans la finance... tout cela renforce cette idée que Melvin est un être génial, persévérant et qui va là où personne ne l'attend.

Malgré les attendus, les intervenants sont nombreux et pertinents : Gébé et Wolinsky d'Hara Kiri, les réalisateurs Gordon Parks et Spike Lee, le musicien Gil Scott-Heron... Ses enfants témoignent aussi, dont bien Mario Van Peebles, qui livre un avis sans concession sur la "blaxploitation", soulignant qu'elle a permis l'éclosion d'actrices et d'acteurs afro-américains, mais qu'elle a "perverti le message", regrettant le remplacement du héros révolutionnaire Sweetback par le héros dealer Superfly.

mardi 24 mai 2011

Posse

Après New Jack City, Mario Van Peebles délaisse les films réalistes et noirs pour s'offrir, avec La revanche de Jesse Lee, une escapade au Far West, offrant un second rôle à son père Melvin.

POSSE - Mario Van Peebles (1993)


Cuba, 1892, la guerre bat son plein entre Espagnols et Etatsuniens. Un groupe de soldats noirs menés par Jesse Lee (Mario Van Peebles) refusent de servir de chair à canon ; en échange le général Graham (Billy Zane) les envoie récupérer de l'or espagnol, espérant se débarrasser d'eux dans la foulée.
La compagnie se tire de ce mauvais pas et désertent avec l'or. Chacun pensait partir avec sa part du butin, mais leurs têtes sont mises à prix. Obobo, Little J, Father Time (Tommy "Tiny" Lister, Stephen Baldwin & Big Daddy Kane) et les autres décident de suivre Jesse jusqu'à Freemanville, sa ville natale où il a quelques comptes à régler...
D'abord, il faut bien avouer que pour un western, Posse se place comme un bon titre du genre. Van Peebles n'est pas avare en scènes d'action, en duels, en cowboys et en indiens. On a droit aux longues traversées à travers des plaines désertiques ou dans les canyons abrupts, à la construction du chemin de fer, aux chanteuses opulentes dans les saloons et autres parties de poker...
Cependant, l'élément principal est rare : les cow-boys sont Noirs, leurs alliés sont des proscrits blancs ou des Indiens et les méchants sont des Blancs sans scrupule, des rednecks racistes et un Noir capitaliste. Et de ce point de vue, Mario van Peebles nous offre une vision rafraichissante, dans la lignée de Buck and the Preacher et The Legend of Nigger Charley, avec plus de moyens.

Fidèle aux préceptes de son génie de père, Mario Van Peebles enrobe sous les aspects d'un western rempli d'action un objet plus politique : une entreprise de réhabilitation des Afro-Américains dans leur part de la conquête de l'Ouest est bien le centre du film. C'est au vieux conteur qui narre les exploits du héros ; il est interprété par Woody Strode, témoin en son temps des rôles de faire-valoir, voire de bouffons, réservés au Noirs dans les westerns et les peplums. Des rôles qu'il joua dans de nombreuses productions à succès des années 40 à 70 comme Le sergent noir, Spartacus, Il était une fois dans l'Ouest, The Professionals ainsi que dans le documentaire de 1972 : Black Rodeo.
Par ailleurs, difficile de ne pas voir dans l'apparence de Jesse Lee -son flegme, son chapeau et son escapade à travers les plaines arides- un hommage visuel à Sweetback. Ce personnage (et son interprète) réapparait dans une séquelle, Los Locos, et fait un caméo dans Gang of Rose, un western sexy.

Le casting est des plus alléchant ; se côtoient en effet des générations et des habitués de registre différents. Il y a les acteurs blancs, rares mais bien trouvés et employés, avec Stephen Baldwin, Billy Zane, Richard Edson et le scénariste TV à succès Stephen J. Cannell (qui joue déjà dans Identity Crisis). En outre, le casting fait la part belle aux gloires du cinéma soul : Melvin Van Peebles forcément, l'incontournable Pam Grier, le "Black Moses" Isaac Hayes, Robert Hooks, ainsi qu'aux seconds rôles comme Nipsey Russell (The Wiz), Lawrence Cook (Trouble Man, The Spook Who Sat by the Door et Lord Shango) et le roi des cascades Bob Minor, crédités comme acteur.
Tommy "Tiny" Lister, Charles Lane, Salli Richardson, Big Daddy Kane (rappeur qui joue dans une poignée de films, dont The Meteor Man et Block Party), Blair Underwood (séries TV), Richard Gant, Christopher Michael et les frères Hudlin, Reginald et Warrington, dans le rôles reporters qui enquête sur Jesse Lee et l'existence des cowboys afro-américains.
Enfin, plusieurs générations de cascadeurs afro-américains officient : les dinosaures Jophery C. Brown, Julius LeFlore et les plus jeunes Eddie L. Watkins, Jimmy Lewis Jr. ou encore Tierre Turner, un des gamins de la blax (Cornbread Earl And Me, Bucktown et Friday Foster) devenu cascadeur.

lundi 23 mai 2011

New Jack City

En 1971, Melvin Van Peebles avait lancé -à son corps défendant- la vague de la Blaxploitation avec son mythique Sweet Sweetback's Baadasssss Song. Vingt ans plus tard, et parallèlement à Spike Lee et son explosif Do the Rigth Thing, au Boyz N the Hood de John Singleton et à Juice de Ernest R. Dickerson, Mario Van Peebles (qui avait fait ses premiers pas dans le chef d'oeuvre avant-gardiste de son père) contribue lui aussi à asseoir une mode cinématographique : les "urban films", les films sur le ghetto et les problèmes sociaux des Afro-Américains.

NEW JACK CITY - Mario VanPeebles (1991)



Nino Brown (Wesley Snipes) et son gang des CMN -pour Cash Money Brothers- est la valeur montante du deal de cocaïne à New-York.
Scotty Appleton (Ice T) et son collègue Nick traquent la drogue dans la Grosse Pomme. Ils se servent de Pookie (Chris Rock), un petit junkie et dealer sans envergure pour infiltrer les CMN.
L'infiltration tourne court avec la mort de Pookie.
Appleton décide alors de rejoindre à son tour la bande de Nino ; il va s'y faire accepter et devenir un des plus proches de Nino Brown, déclenchant les jalousies. Mais ce dernier sombre peu à peu dans la paranoïa et la mégalomanie...

Le soundtrack fait partie des meilleurs du genre avec de grand nom du rap US. Bien entendu, certains -qui deviendront des grands voire des légendes du mouvement hip-hop- font leur apparition à l'écran tel Ice T bien sûr mais Fab 5 Freddy, ou Flavor Fav de Public Ennemy. L'ambiance "street credibiliy" traversera l'Atlantique puisque dans la VF le doublage d'Ice T est assuré par un certain Joey Starr.

Celà peut paraître insignifiant, mais Van Peebles renoue avec les scènes d'amour entre Afro-Américain. Depuis une décennie, on pouvait noter une régression de ce point de vue. Là où les héros de la blaxploitation, femmes ou hommes, assumaient leur sexualité et que les scènes sensuelles -y compris "inter-raciales"- étaient une avancée permise par le genre (malgrès les dérives voyeuristes) ; les années 80 marquent un véritable reflux, où les Noirs sont cantonnés à des rôles comiques et désexués tels les icones Eddy Murphy et Whoopie Goldberg, ou à l'inverse à des prédateurs sexuels (Danny Glover dans La Couleur Pourpre et Mister T dans Rocky III étant les meilleurs exemples) ; tandis que les corps enlacés ne sont plus montrés et par là, la sexualité noire niée. Or, on sait combien les préjugés sexuels ont été entretenus pour favoriser le racisme et la ségrégation. Cette réhabilitation -entamée en 86 par She's Gotta Have It de Spike Lee- est donc un des aspects positifs du film.

Mario VanPeebles réussit aussi l'exploit de ne pas présenter des personnages manichéens, et en particulier de créer -grâce aux talents de Wesley Snipes- un Nino Brown à la fois détestable et victime d'une société inégalitaire et raciste.

Là où son père et son Sweetback... avait été le succès indépendant de 1971, la première réalisation de Mario VanPeebles rapporte plus de 45.000.000 $ pour un budget de 8 millions et se révèle le plus gros succès indépendant de 1992.

Van Peebles redonne un rôle Tracy Camilla Johns (la Nola Darling de She's Gotta Have It), utilise aussi l'inusable second rôle Thalmus Rasulala (Blacula, Willie Dynamite, Friday Foster...), Bill Cobbs (Greased Lightning, A Hero Ain't Nothin'... et The Hitter) et Clebert Ford. Enfin, il donne sa chance au jeune Chris Rock (qui jouera une parodie de gangsta dans CB4 quelques années plus tard).
Il s'appuie sur une grosse équipe technique dont, entre autres, les cascadeurs Jeff Ward et David S. Lomax et le costumier Bernard Johnson (Don't Play Us Cheap, Claudine, Willie Dynamite et The Bingo Long Traveling All-Stars & Motor King).

samedi 21 mai 2011

Gang in Blue

Voilà encore réuni le père et le fils Van Peebles, et cette fois-ci, ils sont tous deux à la fois devant et derrière la caméra...


GANG IN BLUE
Mario & Melvin Van Peebles (1996)


Michael Rhoades (Mario Van Peebles) est un policier modèle. Il découvre qu'un groupuscule de suprémacistes blancs infiltre peu à peu la police. Ils entrainent les jeunes recrues et perptétuent leurs méfaits, n'hésitant pas à tabasser les Afro-Américains ou les Latinos...
Michael dévoile les méthodes des nazillons, et devient rapidement leur cible, ne pouvant apparemment s'appuyer que sur un vieux collègue, Andre (Melvin Van Peebles)...


Voilà un téléfilm très conventionnel, mais plutôt réussi pour le genre. Avec un budget pas mirobolant et une réalisation calibrée pour la télévision, les Van Peebles arrivent tout de même à y insuffler un peu de leur talent. Telle la scène de l'interpellation d'un groupe de dealer, où l'on retrouve le montage saccadé, les surimpressions et la répétition des plans chers à Melvin.
Le scénario a le mérite d'exister, et de susciter un intérêt nouveau pour qui, comme moi, se lasse vite des sagas policières télévisées.
Cependant rien d'exceptionnel tout de même...

Les nazillons sont succulents tellement ils sont caricaturaux, veste en cuir et casquette façon gestapo, gueule de l'emploi et voix de stentor. Josh Brolin et Stephen Lang, entre autres, se prêtent à cette interprétation.

mardi 17 mai 2011

Identity Crisis

Mario et Melvin Van Peebles avaient joué ensemble dans Les dents de la mer IV. Durant ce tournage, Mario griffonne un scénario qui devient le squelette de sa nouvelle réalisation : Identity Crisis.

IDENTITY CRISIS - Melvin Van Peebles (1989)


Yves Malmaison (Richard Fancy) est un styliste français en pleine préparation d'un défilé. Chilly D (Mario Van Peebles) est un rappeur sans grande envergure adepte de petites combines. Les deux collectionnent les conquêtes, le premier de beaux éphèbes et le second de pulpeuses demoiselles.
Mais Malmaison est empoisonné, et son âme se retrouve incarnée dans le rappeur. Pour corser le tout, à chaque fois que Chilly/Yves reçoit un coup, la personnalité de l'un ou l'autre prend le dessus ; ce qui le mène à d'étranges déconvenues.
Avec l'aide du fils Malmaison, Sebastian (Ilan Mitchell-Smith), il va mettre à jour un complot visant à récupérer la prestigieuse enseigne de mode.
C'est le grand retour, 18 ans après Sweet Sweetback... (dont on entend très brièvement la BO, ainsi qu'un extrait sur un téléviseur), de Melvin Van Peebles en tant que réalisateur. Le scénario est écrit par son fils Mario qui interprète le personnage central. Le père et le fils créent même une boîte de production pour l'occasion : Block & Chip Productions. Mais la piètre qualité du film conjuguée à l'ostracisme dont est encore victime Melvin Van Peebles ne permettent pas une exploitation en salle, et Identity Cisis sort directement en VHS.

Le film est déconcertant, et clairement pas à la hauteur des réalisations passées de Melvin, ni des futures de Mario. Quant à la composition de ce dernier est largement surjouée et caricaturale voire offensante pour ce qui est de l'homosexualité.
La réalisation porte indéniablement la patte de Melvin : montage saccadé, surimpression flashy, plans urbains et néons, scènes sexuelles décalées, filtres colorés... mais sans jamais retrouver la fraîcheur et la force qu'il avait insufflé par ces procédés dans Sweet Sweetback...

Le casting est plutôt limité et composé d'anonymes ou d'acteurs de second plan. Citons cependant Alyce Webb (actrice de second rôles peu utilisée mais qui apparaît tout de même dans Cotton Comes to Harlem, Claudine pour ce qui est du cinéma soul et, dans les années 90, Boomerang de Reginald Hudlin), le chanteur Kid Creole (Be Kind Rewind) Coati Mundi (présent dans de nombreux films de Spike Lee : Mo' Better Blues, Girl 6, He Got Game, Bamboozled, 25th Hour...) ainsi que le producteur et scénariste de nombreuses séries TV devenus des classiques : Stephen J. Cannell (il joue aussi dans Posse, le western signé Mario Van Peebles). Un autre habitué des collaborations avec la famille Van Peebles est de la partie : le costumier Bernard Johnson (Don't Play Us Cheap, Willie Dynamite, Claudine, The Bingo Long Travelling... et New Jack City).

samedi 14 mai 2011

Panther

Une dizaine d'année avant Baadasssss !, Mario Van Peebles tourne un premier film adapté d'un roman de son père Melvin sur l'épopée des Black Panthers.

PANTHER - Mario Van Peebles (1995)


Oakland, 1966. Judge (Kadeem Hardison) est un jeune vétéran du Vietnam qui étudie maintenant à Berkeley. Il suit, circonspect, la création du "Black Panther Party for Self Defense" par Bobby Seale et Huey Newton (Courtney B. Vance & Marcus Chong). Le BPP commence par un simple militant faisant la criculation en lieu et place d'un feu rouge inexistant. Puis viennent les premières patrouilles armées pour protéger les Afro-Américains de la police, les ventes du Petit Livre Rouge pour financer les activités du parti, l'escorte de Betty Shabazz (Angela Bassett)...
Judge s'engage finalement, et rapidement Huey Newton lui confie une mission secrète : laisser croire aux flics qu'il est prêt à balancer des infos.
Le FBI de J. Edgar Hoover s'inquiète des activités "subversives" du parti, et dépêche des agents sans scrupule (dont Roger Guenveur Smith) pour éradiquer le BPP et ses bases sociales. Huey est emprisonné, puis Bobby, et au bureau local Tyrone (Bokeem Woodbine) soupçonne Judge d'être un indic...
Dans Panther, Mario Van Peebles met en image l'histoire légèrement romancée -sur la base du roman de son père Melvin intitulé Top Secret- du Black Panther Party for Self Defense. La raconter du point de vue d'un militant ordinaire renforce la crédibilité et les potentialités d'adhésion du public.

Les anecdotes historiques sont bien présentes : les premiers financements, l'armement progressif, la propagande dans les ghettos, les patrouilles armées organisées par le parti pour contrôler les flics, les petits déjeuners gratuits et les tests de dépistage de l'anémie... On y voit bien sûr les actions les plus spectaculaire comme l'invasion de la chambre de Californie par les Black Panther armés jusqu'au dent et menés par Bobby Seale, la reconstitution de la célèbre photo de Huey avec le fusil et la lance africaine sur le fauteuil, son arrestation, la campagne au cri de "Free Huey" et son procès... Non seulement il y a ces faits, mais aussi pléthore de références politiques de l'époque : les liens avec les étudiants blancs pacifistes et les autres communautés des Etats-Unis, les livres de Frantz Fanon et Karl Marx sur les tables, trainant sur les tables des militants, ...

Mario suit clairement les traces de son père et sait qu'il faut de l'entertainment pour intéresser le public. Et donc, pour servir le propos -qui ne s'enfonce jamais dans le préchi-précha-, les scènes d'action et les intrigues personnelles viennent donner du rythme à ce biopic d'un genre rare.
Tout celà est bien filmé, mélangeant film classique, images d'époques et reconstitutions (souvent incroyablement réussies). Un film très complet donc, où se croisent des dizaines de références : les liens avec les étudiants blancs pacifistes et les autres communautés des Etats-Unis, le discours fortement teintés de marxisme, les grands noms du mouvement noir comme Eldridge Cleaver, Stockeley Carmichael (dont le discours est reprise du Black Panthers d'Agnès Varda), Betty Shabazz, les livres de Frantz Fanon et Karl Marx sur les tables. Bien sûr, le scénario s'écarte de la vérité historique, compactant des évènements ou même en les inventant (comme la manière dont s'opère la scission d'Eldrige Cleaver). Voilà les ingrédients de ce film réussi, rythmé par les hits de l'époque la musique de Stanley Clarke.

Mario, sur les conseils de sa directrice de casting Robi Reed, confie les premiers rôles à des jeunes acteurs peu connus, et réservent quelques grands rôles à des stars reconnues. Le guest le plus intéressant symboliquement, c'est bien sûr Angela Bassett qui interprète Betty Shabazz (la veuve de Malcolm X), comme une manière de place Panther dans la lignée du Malcolm X de Spike Lee où elle interprétait le même rôle. Mario Van Peebles endosse lui le costume de Stokely Carmichael, et son père Melvin celui d'un vieux poivrot prophétisant que si les Noirs ont des armes, ils s'entretueront. Enfin dernier clin d’œil à la période, puisque l'ex-activiste blanc Jerry Rubin (reconvertie dans les années 80 au libéralisme sauvage de Reagan) interprète un juge ; il décède avant la sortie du film.
Habitué des seconds rôles (School Daze, I'm Gonna Git You Sucka, White Men Can't Jump, Vampire in Brooklyn, The 6th Man, Showtime), Kadeem Hardison trouve incontestablement ici son meilleur rôle. Le reste du casting propose une pléïade de seconds rôles, tels Marcus Chong (Matrix), trois acteurs de Menace II Society : Tyrin Turner, Yolanda Whittaker et Anthony Johnson (que l'on retrouve aussi dans House Party, House Pary 3, Friday, I Got the Hook Up, B*A*P*S), Bokeem Woodbine (Crooklyn, Dead Presidents, Jason's Lyric, Gridlock'd, Life, Ray, Black Dynamite), Bobby Brown (A Thin Line Between Love and Hate, Gang of Roses, Nora's Hair Salon I & II), Wesley Jonathan (Baadasssss !, Roll Bounce, Steppin: The Movie, Speed-Dating), Jenifer Lewis (Sister Act, Poetic Justice, The Meteor Man, Sister Act 2, Girl 6, Who's Your Caddy ?, Meet the Browns, The Princess and the Frog), Ann Weldon qui a joué dans la pépite bis Alabama's Ghost, Chris Tucker, Courtney B. Vance, Jeris Poindexter, Lahmard J. Tate, Chris Rock... Mention spéciale à un des acteurs fétiches de Spike Lee, Roger Guenveur Smith qui se retrouve dans la peau du salaud de flic de service, chose pas facile dans ce film où tous les autres actrices et acteurs se retrouvent du bond coté de la barricade en incarnant des membres du parti.
Hors de prix sur les sites de ventes en ligne, la réédition ne semble toujours pas à l'ordre du jour... Vous pouvez le voir ici en VOst.

Panther

Une dizaine d'année avant Baadasssss !, Mario Van Peebles tourne un premier film adapté d'un roman de son père Melvin sur l'épopée des Black Panthers.

PANTHER - Mario Van Peebles (1995)


Oakland, 1966. Judge (Kadeem Hardison) est un jeune vétéran du Vietnam qui étudie maintenant à Berkeley. Il suit, circonspect, la création du "Black Panther Party for Self Defense" par Bobby Seale et Huey Newton (Courtney B. Vance & Marcus Chong). Le BPP commence par un simple militant faisant la criculation en lieu et place d'un feu rouge inexistant. Puis viennent les premières patrouilles armées pour protéger les Afro-Américains de la police, les ventes du Petit Livre Rouge pour financer les activités du parti, l'escorte de Betty Shabazz (Angela Bassett)...
Judge s'engage finalement, et rapidement Huey Newton lui confie une mission secrète : laisser croire aux flics qu'il est prêt à balancer des infos.
Le FBI de J. Edgar Hoover s'inquiète des activités "subversives" du parti, et dépêche des agents sans scrupule (dont Roger Guenveur Smith) pour éradiquer le BPP et ses bases sociales. Huey est emprisonné, puis Bobby, et au bureau local Tyrone (Bokeem Woodbine) soupçonne Judge d'être un indic...
Dans Panther, Mario Van Peebles met en image l'histoire légèrement romancée -sur la base du roman de son père Melvin intitulé Top Secret- du Black Panther Party for Self Defense. La raconter du point de vue d'un militant ordinaire renforce la crédibilité et les potentialités d'adhésion du public.

Les anecdotes historiques sont bien présentes : les premiers financements, l'armement progressif, la propagande dans les ghettos, les patrouilles armées organisées par le parti pour contrôler les flics, les petits déjeuners gratuits et les tests de dépistage de l'anémie... On y voit bien sûr les actions les plus spectaculaire comme l'invasion de la chambre de Californie par les Black Panther armés jusqu'au dent et menés par Bobby Seale, la reconstitution de la célèbre photo de Huey avec le fusil et la lance africaine sur le fauteuil, son arrestation, la campagne au cri de "Free Huey" et son procès... Non seulement il y a ces faits, mais aussi pléthore de références politiques de l'époque : les liens avec les étudiants blancs pacifistes et les autres communautés des Etats-Unis, les livres de Frantz Fanon et Karl Marx sur les tables, trainant sur les tables des militants, ...

Mario suit clairement les traces de son père et sait qu'il faut de l'entertainment pour intéresser le public. Et donc, pour servir le propos -qui ne s'enfonce jamais dans le préchi-précha-, les scènes d'action et les intrigues personnelles viennent donner du rythme à ce biopic d'un genre rare.
Tout celà est bien filmé, mélangeant film classique, images d'époques et reconstitutions (souvent incroyablement réussies). Un film très complet donc, où se croisent des dizaines de références : les liens avec les étudiants blancs pacifistes et les autres communautés des Etats-Unis, le discours fortement teintés de marxisme, les grands noms du mouvement noir comme Eldridge Cleaver, Stockeley Carmichael (dont le discours est reprise du Black Panthers d'Agnès Varda), Betty Shabazz, les livres de Frantz Fanon et Karl Marx sur les tables. Bien sûr, le scénario s'écarte de la vérité historique, compactant des évènements ou même en les inventant (comme la manière dont s'opère la scission d'Eldrige Cleaver). Voilà les ingrédients de ce film réussi, rythmé par les hits de l'époque la musique de Stanley Clarke.

Mario, sur les conseils de sa directrice de casting Robi Reed, confie les premiers rôles à des jeunes acteurs peu connus, et réservent quelques grands rôles à des stars reconnues. Le guest le plus intéressant symboliquement, c'est bien sûr Angela Bassett qui interprète Betty Shabazz (la veuve de Malcolm X), comme une manière de place Panther dans la lignée du Malcolm X de Spike Lee où elle interprétait le même rôle. Mario Van Peebles endosse lui le costume de Stokely Carmichael, et son père Melvin celui d'un vieux poivrot prophétisant que si les Noirs ont des armes, ils s'entretueront. Enfin dernier clin d’œil à la période, puisque l'ex-activiste blanc Jerry Rubin (reconvertie dans les années 80 au libéralisme sauvage de Reagan) interprète un juge ; il décède avant la sortie du film.
Habitué des seconds rôles (School Daze, I'm Gonna Git You Sucka, White Men Can't Jump, Vampire in Brooklyn, The 6th Man, Showtime), Kadeem Hardison trouve incontestablement ici son meilleur rôle. Le reste du casting propose une pléïade de seconds rôles, tels Marcus Chong (Matrix), trois acteurs de Menace II Society : Tyrin Turner, Yolanda Whittaker et Anthony Johnson (que l'on retrouve aussi dans House Party, House Pary 3, Friday, I Got the Hook Up, B*A*P*S), Bokeem Woodbine (Crooklyn, Dead Presidents, Jason's Lyric, Gridlock'd, Life, Ray, Black Dynamite), Bobby Brown (A Thin Line Between Love and Hate, Gang of Roses, Nora's Hair Salon I & II), Wesley Jonathan (Baadasssss !, Roll Bounce, Steppin: The Movie, Speed-Dating), Jenifer Lewis (Sister Act, Poetic Justice, The Meteor Man, Sister Act 2, Girl 6, Who's Your Caddy ?, Meet the Browns, The Princess and the Frog), Ann Weldon qui a joué dans la pépite bis Alabama's Ghost, Chris Tucker, Courtney B. Vance, Jeris Poindexter, Lahmard J. Tate, Chris Rock... Mention spéciale à un des acteurs fétiches de Spike Lee, Roger Guenveur Smith qui se retrouve dans la peau du salaud de flic de service, chose pas facile dans ce film où tous les autres actrices et acteurs se retrouvent du bond coté de la barricade en incarnant des membres du parti.
Hors de prix sur les sites de ventes en ligne, la réédition ne semble toujours pas à l'ordre du jour... Vous pouvez le voir ici en VOst.