dimanche 28 février 2010

Jackie Brown

Adapté du roman Rum Punch de Elmore Leonard, Quentin Tarantino relance la carrière de Pam Grier en lui donnant probablement son meilleur rôle. Après une vingtaine d'années de vaches maigres (quelques films pour la plupart très moyens et des apparitions dans des séries). C'est un film qui est tout à la fois une véritable ode à l'héroïne de la blax, ses films et plus généralement les films des 70s (comme en atteste la présence de Robert Foster), mais aussi un film d'action, un polar haletant, très bien réalisé, et aux multiples personnages consistants. Avec un très petit budget de 12 millions de dollars, il en rapportera tout de même 75 millions.

JACKIE BROWN - Quentin Tarantino (1997)


Jackie Brown est hôtesse de l'air sur une petite compagnie mexicaine. Elle ramène illégalement du liquide pour un petit trafiquant d'armes, Ordell (Samuel L. Jackson). Coincée par des flics pas futés, elle se retrouve avec un gros problème : balancer Ordell ou prendre un billet pour la prison.Ordell paye sa caution par l'intermédiaire de Max Cherry. Il veut libérer Jackie pour l'empêcher de parler. Mais Jackie le convaint qu'elle est la seule à pouvoir rapatrier son argent aux US. Elle le convaint même de ramener directement 500.000$. En parallèle, elle balance aux flics la combine. Alliée avec Max Cherry, Jackie Brown est partie pour monter un super coup.

Filmé de main de maître par Tarantino, ce film est un véritable hommage à Pam Grier. Tarantino lui donne là son meilleur rôle depuis ses films blax' majeurs (malgré les quelques come back dans Posse, Mars Attacks ! ou Original Gangstas).

Les clins d'oeil à la Blaxploitation sont légions : le titre et nom de l'héroïne, bien sûr, sont un clin d'oeil à Foxy Brown. Le film débute par la chanson-titre de Across 110th Street par Bobby Womack.
La scène la plus geek est rappelle ses premiers films : Pam est dans une prison de femme (sur la chanson Long Time Woman, interprétée par Pam herself dans The Big Doll House) ; la scène d'après, Tarantino nous emmène au tribunal où le juge fixant sa caution n'est autre que Sid Haig, le partenaire de presque tous les premiers films de Pam !!!
Dans la même veine cette sonnette avec le nom de Sid Haig et Jack Hill.
Les dialogues, notamment avec Robert Foster, sont savoureux (on est chez Tarantino tout de même) : discussion sur la vieillesse, l'impression de toujours tout reprendre à zéro...

Mais les références blax' et notre Pam Grier péférée ne sont pas le seul attrait de ce film parfait. La réalisation de Tarantino en impose et les multiples scènes ironiques et déclaées sont légions. Le tout servi par un casting de rêve : Sam Jackson en vendeur d'arme au bagout plus développé que le cerveau. Robert DeNiro en vieux gangster looser et taciturne, aux prises avec une Bridget Fonda déjantée. Mickael "Batman" Keaton est parfait dans le rôle du flic niais, crétin et persuadé de sa supériorité (Keaton reprend le rôle dans Out of Sight de Sorderbergh, adapté aussi d'un roman de Elmore Leonard).

Le coffret 3DVD (sorti en France chez TF1Vidéo) regorge de bonus : scènes coupées (dont la scène d'ouverture alternative ci-dessous), impros, bandes-annonce de la plupart des films de Pam Grier (The Big Dolls House, Women in Cages, The Big Bird Cage, Black Mama, White Mama, Hit Man, The Twilight People, Coffy, Scream Blacula Scream, The Arena, Foxy Brown, Bucktown, Friday Foster, Sheba Baby, Something Wicked This Way Comes, Above The Law, Original Gangstas). Bref, une édition très complète que je vous conseille !





dimanche 21 février 2010

Original Gangstas

On attribue à tord à Tarantino le retour de Pam Grier sur les grands écrans, dans Jackie Brown. En fait elle participe en 96, avec Jim Brown et Paul Winfield, au Mars Attacks ! de Tim Burtone et à Original Gangstas, de Larry Cohen qui réunit les grandes ex-stars de la blaxploitation...

ORIGINAL GANGSTAS - Larry Cohen (1996)

Le gang des Rebels sème la terreur à Gary, Indiana. Ils assassinent d'abord un jeune basketteur puis tentent de supprimer le vieux Bookman, témoin de la fusillade et prêt à parler aux flics... Son fils, John (Fred Williamson) -un ancien footballeur qui a quitté le ghetto- revient pour venger son père et veut détruire les Rebels, par tous les moyens nécessaires. Séparés, la mère le père du jeune assassiné, Laurie Thompson et Jake Trevor (Jim Brown & Pam Grier), s'allient avec lui. John, Laurie et Jack, créateurs des Rebels 20 ans plus tôt, vont tout mettre en œuvre pour empêcher le gang de sévir à nouveau et de pourrir la vie des habitants du quartier.
Tout y passe : de la tentative de médiation par le pasteur (Paul Winfield), à des cours d'autodéfense pour tout le quartier, en passant par une infructueuse collaboration avec la police de l'Inspecteur Slatten (Robert Forster). Mais c'est en retrouvant leurs vieux camarades de gang (Richard Roundtree & Ron O'Neal) que les choses vont s'accélérer...
Le projet, apparemment pharaonique, ne coûte que 5 millions de dollars ; ainsi comme les résultats d'exploitation ne sont pas fabuleux, la perte financière reste limitée. Larry Cohen (Black Caesar et Hell Up in Harlem) est aux commandes et reprend sa caméra pour mettre en scène les 5 grandes stars de la blaxploitation : Fred Williamson, Pam Grier, Jim Brown, Ron "Super Fly" O'Neal, Richard "Shaft" Roundtree !

Si les scènes de gang sont largement convenues (le chef sans âme, le fou de la gâchette au look de pimp, la guerre avec les autres gangs...), les scènes avec les héros des 70s sont bien menées. Comment ne pas adorer la scène où la dream team de la blaxploitation chargent en ligne sur les loubards ?
Bien sûr, on peut comparer les kilos en plus des uns et des autres, mais les scènes d'action sont rondement menées. La scène du cours de self défense organisé par Pam Grier est vraiment géniale. Et Cohen s'amuse à truffer son film de private jokes dignes d'un fan adolescent.

Des 70s aux 90s, les problèmes de pauvreté, de violence, de drogue et de racisme demeurent. Mais la désindustrialisation est passé par là, et l'insouciance ambiante, les costumes colorés et les luttes émancipatrices qui irriguaient la blax' ont disparues. Ainsi, le film peut ressembler à un mea culpa (les ex-Rebels ont créés un monstre qu'il faut empêcher de nuire) et peut éventuellement être interprété comme un espèce d'enterrement de la blax' et de ses gangsters sympathiques...

Cinq ans avant le Jackie Brown de Tarantino, Larry Cohen réunit Pam Grier et Robert Forster, deux acteurs représentatifs du cinéma d'exploitation. En outre, à par les cinq stars de la blaxploitation déjà citées, on retrouve quelques autres représentant des soul movies, comme Paul Winfield (Sounder, Trouble Man, Gordon's War, la mini-série King ou A Hero Ain't Nothin' But a Sandwich entre autres) ou Isabel Sanford (Guess Who's Coming To Dinner, Hickey and Boggs, Soul Soldier, Lady Sings the Blues puis Sprung)
Bien entendu, quelques acteurs de la nouvelle génération viennent compléter la distribustion comme Godfrey (The Cookout, Soul Plane, Phat Girlz), le maquereau The Bishop Don Magic Juan ou encore les rapeurs Yukmouth, Scarface, Bushwick Bill et Shyheim Franklin du Wu-Tang Clan.

samedi 20 février 2010

Friday Foster

La même année que Bucktown, Arthur Marks revient avec un nouveau film, adapté d'un comic book, devenue un des grands classiques de la Blaxploitation au même rang que Coffy et Foxy Brown ; c'est aussi la dernière collaboration d'ampleur de Pam Grier dans un film de Blaxploitation (le filon commençant à se tarir).

FRIDAY FOSTER - Arthr Marks (1975)

Ancienne top model devenue journaliste, Friday Foster a un scoop : le retour du milliardaire Blake Tarr (Thalmus Rasulala) ; à sa descente d'avion, il est victime d'une fusillade, tandis que Friday photographie la scène. Le comité d'accueil était envoyé par la Veuve Noire "Black Widow", une organisation mafieuse qui vise à assassiner les leaders noirs ...

Avec le privé Colt Hawkins (Yaphet Kotto), Friday enquête sur Veuve Noire à travers tout le pays et rencontre les leaders de la Communauté comme Blake Tarr (le capitaliste noir), le Révérend Franklin (Scatman Crothers) ou le sénateur Hart (Paul Benjamin).


Scène de poursuite en corbillard, fusillade magistrale pour le final (avec hélico, s'il vous plaît), poursuite sur les toits... Truffée de scènes d'action, ce Friday Foster est purement jubilatoire !

Loin des films où son principal atout résidait dans son physique, Pam Gier incarne là une héroïne moderne, qui défend la Communauté par tous les moyens nécessaires, protège ses proches, enchaîne -et choisit- les amants, s'impose dans un monde d'hommes...
Arthur Marks nous balade à travers le milieu de la mode, de la politique, du grand banditisme... et multiplie ainsi, avec brio, les décors et les personnages, sur une B.O. de Luchi De Jesus. Appuyé par un des plus grands casting de la blaxploitation : Godfrey Cambridge (pour le dernier film sorti de son vivant), Thalmus Rasulala, Scatman Crothers (avec près d'une centaine de films à son actif en 50 ans), Paul Benjamin, Julius Harris, Jack Baker (qui deviendra plus tard acteur de films X), Tierre Turner et Carl Weathers (comme dans Bucktown), Tony Brubaker (acteur et cascadeur dans de nombreux films blacks -j'en ai déjà parlé ici-), Alice Jubert (JD's Revenge), et surtout Ted Lange (le Isaac Washington de La Croisière s'amuse/Love Boat).

Friday Foster

La même année que Bucktown, Arthur Marks revient avec un nouveau film, adapté d'un comic book, devenue un des grands classiques de la Blaxploitation au même rang que Coffy et Foxy Brown ; c'est aussi la dernière collaboration d'ampleur de Pam Grier dans un film de Blaxploitation (le filon commençant à se tarir).

FRIDAY FOSTER - Arthr Marks (1975)


Ancienne top model devenue journaliste, Friday Foster a un scoop : le retour du milliardaire Blake Tarr (Thalmus Rasulala) ; à sa descente d'avion, il est victime d'une fusillade, tandis que Friday photographie la scène. Le comité d'accueil était envoyé par la Veuve Noire "Black Widow", une organisation mafieuse qui vise à assassiner les leaders noirs ...

Avec le privé Colt Hawkins (Yaphet Kotto), Friday enquête sur Veuve Noire à travers tout le pays et rencontre les leaders de la Communauté comme Blake Tarr le capitaliste noir, le Révérend Franklin (Scatman Crothers) ou le sénateur Hart (Paul Benjamin).


Scène de poursuite en corbillard, fusillade magistrale pour le final (avec hélico, s'il vous plaît), poursuite sur les toits... Truffée de scènes d'action, ce Friday Foster est purement jubilatoire !

Loin des films où son principal atout résidait dans son physique, Pam Gier incarne là une héroïne moderne, qui défend la Communauté par tous les moyens nécessaires, protège ses proches, enchaîne -et choisit- les amants, s'impose dans un monde d'hommes...
Arthur Marks nous balade à travers le milieu de la mode, de la politique, du grand banditisme... et multiplie ainsi, avec brio, les décors et les personnages, sur une B.O. de Luchi De Jesus. Appuyé par un des plus grands casting de la blaxploitation : Godfrey Cambridge (pour le dernier film sorti de son vivant), Thalmus Rasulala, Scatman Crothers (avec près d'une centaine de films à son actif en 50 ans), Paul Benjamin, Julius Harris, la chanteuse Eartha Kitt, Jack Baker (qui deviendra plus tard acteur de films X), Tierre Turner et Carl Weathers (comme dans Bucktown), Tony Brubaker (acteur et cascadeur dans de nombreux films blacks -j'en ai déjà parlé ici-), Alice Jubert (JD's Revenge), et surtout Ted Lange (le Isaac Washington de La Croisière s'amuse/Love Boat).

vendredi 19 février 2010

Sweetback, la comédie musicale

Melvin Van Peebles sort à Paris -ce soir et demain soir- son opéra adapté de son chef d'oeuvre Sweet Sweetback's Baadasssss Song.
Arte diffuse en direct la représentation du samedi 20 février.



Profitons, et : MERCI ARTE !

dimanche 14 février 2010

Bucktown

Casting de rêve pour ce film musclé qui rassemble pour la première fois deux des grandes figures de la Blaxploitation : Pam Grier et l'ex-joueur de football, Fred "the Hammer" Williamson.

BUCKTOWN - Arthur Marks (1975)


Duke (Fred Williamson) arrive à Bucktown pour enterrer son frère, un patron de bar officiellement décédé d'une pneumonie... Duke reprend le bar, mais il se rend vite compte que la police locale est corrompue jusqu'à l'os, et tient le maire sous sa coupe.
Bien sûr, il refuse de payer et se retrouve avec de gros ennuis... Entre-temps, Aretha (Pam Grier) est tombé sous son charme. Mais leur première nuit d'amour se conclue par une fusillade en règle de la maison de Duke par la police.
Duke appelle à la rescousse son ami Roy (Thalmus Rasulala) et ses gars. En quelques jours, la ville est nettoyée de ses policiers véreux, mais Roy et ses hommes prennent rapidement leur place et extorquent à leur tour de l'argent aux habitants de Bucktown. Duke est laissé tranquille par son pote Roy, mais un des méchants gorilles (Tony King) décide de foutre la merde en tabassant un ami de Duke. C'est le début des problèmes...

Arthur Marks connaît son boulot : la réal est impec'. Et il sait quels acteurs engager pour faire un film qui marche, alors il alingne les têtes d'affiche : Pam Grier, Fred Williamson et Thalmus Rasulala. On peut que le rôle de Pam Grier soit assez peu développé, dommage... Arthur Marks se rattrape la même année en lui offrant le rôle principal de Friday Foster ; il réalise aussi d'autres films phares de la blaxploitation : Detroit 9000, J.D.'s Revenge et The Monkey Hustle.
Les seconds rôles sont truffés d'habitués des films blax' : Tony King, Tierre Turner, Bernie Hamilton, Art Lund (comme en guise de revanche, puisqu'il incarne le commissaire de Black Caesar), Bob Minor à la cascade, et un certain Carl Weathers -qui deviendra le mythique Apollo Creed dans la série des Rocky- joue ici dans son premier long métrage.
Le film est résolument tourné vers l'action : le dézingage des flics véreux, l'utilisation d'un prototype militaire, la scène de baston "à la loyale" entre Roy et Duke...
La B.O. est assuré par Johnny Pate (à qui l'on doit les excellents soundtracks de Brother on the Run,   Shaft in Africa, Dr. Black, Mr. Hyde et la série Shaft).

vendredi 12 février 2010

Sheba Baby

Dans ce Sheba Baby, on retrouve Pam Grier dans un rôle de justicière taillée à sa mesure, un film avec son lot de scène d'action.

SHEBA BABY - William Girdler (1975)


Andy Shayne est patron d'une société de prêts,à Louisville, Kentucky ; il subit des pressions pour vendre son entreprise et se fait agresser un soir par des malfrats. Sa fille Sheba débarque dans sa ville natale où elle a longtemps été flic, pour aider son père.
Sheba va mener une enquête, avec l'aide de son amant Brick Williams (Austin Stoker), qui l'emmenera de pimps de seconde zone en fusillades et de parc d'attraction en fête mondaine, sur les traces du petit caïd Pilot (D'Urville Martin) et du mafieux blanc Shark.


Ce Sheba Baby est, pour moi, un peu en dessous des mythiques Coffy et Foxy Brown, malgré quelques trouvailles (comme la scène de poursuite dans une fête forraine est plutôt inédite pour le genre).
On retrouve le symbole -fort pour l'époque- de la femme noire invicible contre la masculinité blanche ; comme dans ces films le "méchant" noir est épargné par Pam Grier, mais lynché pas ses propres supérieurs blancs (sans vouloir être chiant et pompeux, mais le symbole est fort là aussi pour montrer que les malfrats noirs ne réussissent que par le bon-vouloir des Blancs et feraient mieux d'être au service de la communauté ; cet artifice est repris dans de nombreux titres de l'époque).

Pas mal d'acteur de second rôle de la Blaxploitation, en particulier des films Abby et Hitman : Rudy Challenger, Mary Minor, Christopher Joy, Charles Broaddus, Joan Ray, le cascadeur Richard Washington...
Et surtout D'Urville Martin dans le rôle du méchant de service. Il y a des fois comme ça, on sait pas pourquoi, on bloque sur un acteur sans raison rationnelle ; D'Urville Martin, reconnaissable à sa voix, sa tête bien ronde et ses moustaches, est de celà. J'adore cet acteur et ses prestations dans des seconds rôles importants dans des films majeurs de la Blaxploitation comme Black Caesar et Hell up in Harlem, Five on the Black Hand Side, The Final Comedown et bien d'autres, il est même réalisateur -passable, pour le coup- du cultissime Dolemite et de Disco 9000 . Cet acteur est trop souvent oublié (même Régis Dubois le passe sous silence dans son pourtant excellent Dictionnaire du cinéma afro-américain).

samedi 6 février 2010

Foxy Brown

FOXY BROWN - Jack Hill (1974)


Link (Antonio Fargas) semble avoir quelques problèmes avec la pègre ; il appelle sa soeur Foxy (Pam Grier) pour le tirer de ce mauvais pas. Dalton (Terry Carter), le petit ami de Foxy, se remet tranquillement de son opération de chirurgie esthétique ; infiltré pendant plusieurs mois dans le milieu du deal et des call-girls tenu par Katherine Wall, il change de visage pour éhapper aux gangsters. Mais Link, croyant racheter ses dettes, balance cette info. Lui et Dalton sont assassinés.
Foxy se lance alors dans une longue vengeance contre Katherine, aidé par des Black Panthers locaux...

Ce film est plus sérieux que le précédent, Coffy -réalisé lui aussi par Jack Hill. Moins accès sur l'action et les filles sexy, mais moins noir, moins chaotique aussi. Bien qu'elle y arbore une garde-rode des plus variées, Pam n'est jamais la poitrine dénudée. Le fond social -où la drogue et la prostitution apparaissent comme un fléau pour la communauté noire- est plus présents, les résistance aussi (en dehors de la figure justicière de Pam).

Le ton du film n'est pas à proprement parlé politique, mais le groupe de militants qui chassent les dealers, sorte de BPP pas trop caricaturé, les plans de Pam devant des affiches "black is beautiful", l'émasculation du mâle blanc... tout celà est finalement assez rare dans les productions blax (surtout de l'AIP) et rajoute probablement à l'aura qu'à garder ce Foxy Brown et son héroïne Pam Grier.

Antonio Fargas, notre Huggy-les-bons-tuyaux, campe ici le frère de Foxy, un rôle de petite frappe auquel il est abonné (quand ce ne sont pas des pimps flamboyant). On lui doit une des répliques les plus acerbes du films :
"Foxy, je suis noir. Je ne sais ni chanter ni danser, ni porter la parole de Dieu. Je suis trop petit pour être joueur de foot et trop laid pour être maire. Mais à la télé je vois tous ces mecs avec leurs belles maisons et leurs belles voitures, et ça me remplit d'ambition. Dis-moi ce que je suis censé faire de toute cette ambition."

On retrouve Sid Haig (The Big Doll House, The Big Bird Cage, Black Mama, White Mama, Shaft - The Murder Machine, Coffy, Jackie Brown), Terry carter (Brother on the Run et Abby), Juanita Brown (Willie Dynamite), Kathryn Loder (The Big Doll House)...
Au rang des seconds rôles, j'en profite pour signaler Bob Minor ; ici, il joue Oscar mais c'est surtout en tant que cascadeur -souvent oublié au générique- qu'il s'impose dans presque tous les films de la Blaxploitation (essentiellement produits par l'AIP) et dans des blockbusters plus récents comme entre autres Ocean's Eleven ou Charlie's Angels, souvent coordinateur des cascades sur des films de na nouvelle vague noire comme Posse, Panther ou Boyz N' The Hood.

jeudi 4 février 2010

The Arena

Péplum vaguement érotique, The Arena voit réuni le duo Pam Grier/Margaret Markov (Black Mama, White Mama). On peut regretter que après le très réussi et plébiscité Coffy, Pam replonge dans une de ces productions (ici italo-américaine plutôt que américano-philippine), mais le film se laisse voir finalement avec un certain plaisir.


THE ARENA - Steve Carver (1973)


Tandis que les bretons sont en plein cérémonial druidique, les légions romaines viennent convertir tout ce beau monde à grands coups d'épées. De l'autre coté de la Méditerranée, une tribu d'Afrique subit le même sort.
Mamawi (Pam Grier) et Bodicia (Margaret Markov) sont capturées puis vendues comme esclaves à Timarchus, un organisateur de joutes de gladiateurs.
Avec d'autres captives, Mamawi et Bodicia se retrouvent rapidement dans l'arène où le peuple réclament que le sang coule. Les gladiatrices décident alors de refuser leur sort, de se révolter et tentent de s'échapper. Rattrapées, le tandem se retrouve jeté dans l'arène pour un combat que les Romains veulent mortel.

Ce Spartacus au féminin cherche continuellement un ton entre WIP et péplum : on n'échappe pas aux scènes de douche, à la chef de camp sadique et aux bagarres de femmes (ici la boue est remplacée par les cuisines)...
Cependant, le film n'est pas aussi mauvais que peut laisser présager le synopsis, les scènes dans l'arène sont plutôt réussies et j'ai toujours un petit faible pour les ambiances de l'aristocratie romaine paresseuse, lubrique et perverse (que l'on retrouve avec brio dans la récente série Rome). Le final quant à lui est plutôt magistral et sans un grand budget mais avec beaucoup d'ingéniosité, le réalisateur contacte une excellente bataille générale. La BO est signée Francesco De Masi qui composera quelques années après celle de Kid Vengeance.

Et puis, il ne faut pas bouder les plaisirs simples. Une Pam se tournant vers le tyran adipeux et hurlant "Freedom !" et des femmes qui mettent de jolies corrections aux aristos sadiques, ben, il faut l'avouer en font parti de ces plaisirs que nous offre le cinéma bis.