jeudi 30 septembre 2010

Song of the South

Walt Disney, peu connu pour ses penchants progressistes, a produit un film sur le "vieux Sud", une ode au simplisme supposé des Afro-Américains, et en filigrane à l'esclavage. Ce n'est pas à proprement parlé un "all colored" comme les précédents films chroniqués et l'in le classe plutôt dans les "banned cartoons", mais après avoir évoqué deux grandes productions de studios concurrents (la 20th Century Fox et la MGM, respectivement avec Stormy Weather et Cabin In the Sky), il me paraissait important de montrer la vision pour le coup très rétrograde et paternaliste des studios Disney.

SONG OF THE SOUTH
Wilfred Jackson & Harve Foster (1946)

Peu après la Guerre de Sécession, dans le vieux Sud, le petit Johnny va vivre avec sa mère chez sa grand-mère, propriétaire d'une plantation en Géorgie.
Ne comprenant pas l'absence de son papa, une nuit voilà que le petit Johnny fugue et découvre la chaude ambiance des soirées des esclaves de sa mamie... et les histoires d'Uncle Remus (James Baskett), le vieil afro-américain tout en sourire et en morale. Uncle Remus va alors conter l'histoire de Br'er Rabbit (Johnny Lee) et ses prédateurs, Br'er Fox et le simplet Br'er Bear (Nick Stewart).
Le gamin et le vieil Uncle Remus se lient d'amitié...

Après les grands classiques Blanche-Neige, Dumbo ou Bambi, voilà les studios Disney qui se lancent en 1946 dans les films d'animation mixant dessins animés et film classique. Techniquement, on peut dire que tout est OK, la chanson/clip (que vous pouvez visionné ci-dessous) en est une parfaite illustration : Uncle Remus se baladant dans le monde merveilleux des gentils animaux de tonton Walt... La réalisation de la partie animée est confiée à Wilfred Jackson qui a fait ses preuves avec les classiques Peter Pan ou Alice aux pays des merveilles.

C'est plutôt du coté des associations afro-américaines et anti-racistes -telle que la NAACP- que le bas blesse à la sortie (et encore aujourd'hui). Le film véhicule les personnages stéréotypés des Noirs, leur attribuant invariablement des rôles insipides de serviteurs contents de leurs sorts, où vont paradoxalement excellés de nombreux acteurs faute de mieux comme ici James Baskett en Uncle Remus et Hattie McDaniel (Mammie de Autant en emporte le vent) dans son rôle immuable de "Aunt Jemima", pendant féminin de "Oncle Tom"...
Le débat reste ouvert quant à la publication ou non de telles oeuvres, outrancières et subrepticement racistes... Toujours est-il qu'aujourd'hui, on ne trouve pas de DVD officiel pour ce film.


Le site tout à la gloire du film : http://www.songofthesouth.net/

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