BLACK DYNAMITE - Scott Sanders (2009)
Le jeune Jimmy est abattu froidement par des truands l'accusant d'être un indic. Mais Jimmy était surtout le petit frère d'un ancien agent de la CIA doublé d'un justicier : Black Dynamite (Michael Jai White). Armé de son nunchaku et de son .44, il jure de venger la mort de son frère !
Black Dynamite enquête parmi les pimps de Osiris (Obba Babatundé) et les tough guys, se faisant aider par des militants du coin, une activiste (Salli Richardson-Whitfield), éducatrice d'un orphelinat où les gamins se droguent et le pépillant Cream Corn (Tommy Davidson).
Déjouant les pièges, il met à jour un vaste complot raciste. Son combat l'amène des ghettos à la Maison-Blanche, en passant par Kun-Fu Island !
Avant même son tournage, Black Dynamite a bénéficié d'un engouement important chez les fans de blaxploitation et de ciné bis en général. Michael Jai White et Scott Sanders distillent un premier trailer sur le net et font monter le suspens... La sortie n'en est que plus attendue. Mais la distribution est limité et les bénéfices, malgré un accueil critique plus qu'honorable, ne sort que dans quelques salles US (et encore moins dans le monde). La sortie DVD et Blu-Ray permet une meilleure diffusion et assure définitivement le succès d'estime ; White et Sanders laissent d'ailleurs entendre qu'un deuxième volet pourrait voir le jour.
Tous les ingrédients sont réunis (plus concentrés encore que dans les films d'origines) : présence de charme (avec l'embauche d'actrices "X" comme Charmane Star, Erika Vution, Justine Joli ou Charlotte Stokely), l'action et la testostérone, les costumes moulants et/ou ultra-colorés signées Ruth E. Carter, le kunfu exagéré, les caméras tremblotantes ou en retard sur l'action, les micros apparents, la réutilisation de scènes...
Pour les fans ultimes, les bonus (scènes coupées, documentaire, making-off) et les commentaires de Scott Sanders, Michael Jai White et Byron Minns sont indispensables pour voir la méticulosité des références et la bonne humeur qui semble régner pendant le tournage. Michael Jai White emprunte le caractère bourru et la moustache de Jim Brown, le karaté et le sex-appeal de Dolemite, le complot raciste à Three the Hard Way, l'arsenal de Truck Turner, la haine des dealers de Billy Dee Williams dans Hit ! et le flegme de James Iglehart dans Bamboo Gods and Iron Men.
En même temps, la force du film réside dans le fait qu'il n'est pas une parodie (on a déjà connu le très bon I'm Gonna Git You Sucka sur ce créneau). Là, Scott Sanders et Michael Jai White se concentrent sur le style, les ressorts scénaristiques, l'ambiance, les gimmicks et les personnages secondaires. On échappe donc au pastiche pour se retrouver devant un hommage assez proche de ce que Tarantino et Rodriguez ont fait avec leur projet Grindhouse. Peut-être même encore plus "réaliste". Si bien que l'on a vraiment l'impression de voir un trésor retrouvé de l'époque béni du cinéma soul.
Dans les commentaires, White affirme que "la musique est un personnage en soi". Elle est d'ailleurs composé avant le tournage et édité en guise de teaser. Là encore, on se croirait dans un film soul typique avec ses ponctuations musicales, ses chansons expliquant l'action et ses titres love...
Il y a quelques extraits de films blax peu connus (Mean Mother et Dynamite Brothers) et un hommage appuyé -le plus apparent- à la scène du conseil des macs de Willie Dynamite (qui réunit une pléiade d'acteurs de premier rang : Obba Babatundé, Arsenio Hall, Bokeem Woodbine, Billy "Sly" Williams, Miguel A. Núñez Jr. et Cedric Yarbrough).
Michael Jai White est tout simplement parfait et le personnage taciturne et inexpressif de B.D. n'est pas si facile à interpréter ; en sus, il met ses talents en arts martiaux au service des bastons incroyablement bis. Autour de ce personnage principal omniprésent gravitent des seconds couteaux qui entrent dans leurs rôles à merveille : le pimp efféminé incarné par l'hilarant Tommy Davidson (premier rôle dans Strictly Business, il ne fait plus que de brèves apparitions dans CB4, Ace Ventura: When Nature Calls, Woo, Bamboozled ou Juwanna Mann), le chef de bande Mykelti Williamson (qui incarne Don King dans le Ali de Michael Mann, mais est surtout tristement célèbre pour son personnage outrancier de Bubba dans l'ultra-réactionnaire blockbuster Forrest Gump), la maquerelle Kym Whitley, le militant Chris Spencer -un habitué des projets des Wayans : le show In Livin Color, Blankman, A Low Down Dirty Shame, Don't Be A Menace...-, la belle Salli Richardson-Whitfield, Byron Minns, Kevin Chapman, Darrel Heath, Nicole Ari Parker, Brian McKnight, Henry Kingi Jr., Phyllis Applegate...
Coté blanc, il y a entre autres Richard Edson (habitué des productions afro-américaines de qualité avec Do the Right Thing ou encore Posse) et John Kerry (qui joua dans Dolemite ou l'obscur Abar, The First Black Superman).
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