dimanche 17 octobre 2010

Amazing Grace

Rares sont les films que je chronique que je vous inciterai à ne pas voir. Celui-ci en fait partie. Enfin, quand on veut compléter sa filmographie de blaxploitation, bien sûr, faut pas hésiter, quand on a un faible -un peu honteux, je le confesse- pour Butterfly Mac Queen ou Stepin Fetchit, alors là c'est bingo ! Mais si on a toujours pas vu Shaft, Coffy ou le récent Black Dynamite, eh bien, il faut savoir se créer des priorités.

AMAZING GRACE - Stan Lathan (1974)

Accompagnée de Forthwith Wilson (Slappy White), un contrôleur de train fraîchement retraité et artiste raté de music hall, la vieille Grace (Moms Mabley) s'intéresse à son nouveau voisin qui affiche sur son perron ses ambitions à la municipalité...
Son voisin, c'est Welton J. Waters (Moses Gunn) un politicien un peu arriviste, et candidat fantoche pour disperser les voix des Afro-Américains en faveur du maire ripoux candidat à sa succession... Mais sa campagne va rencontrer de nombreux écueuils : l'alcoolisme et le caractère un peu imprévisible de sa femme Creola (Rosalind Cash), des bribes de fierté et surtout Grace...
Le film -jusqu'à son titre- est entièrement basé sur l'aura de son actrice vedette : Moms Mabley. Mais l'hommage, légitime, s'avère un fiasco...
D'abord parce que ce rôle trop éculé ne magnifie pas cette grande actrice au destin en dent de scie : après des épisodes douloureux dans son adolescence, elle devient actrice. Elle affirme son homosexualité, et devient indésirable devant les caméras (malgré une apparition -en homme- dans The Emperor Jones). Cependant, elle fût l'une des plus grande comédienne de stand-up des années 40 et 50, elle triompha sur les planches l'Appollo ou du Carnegie Hall. On peut donc regretter que son dernier rapport au monde du divertissement soit cette piètre comédie.

Ensuite, le scénario est des plus légers, reproche qui s'évaporerait si l'humour était au rendez-vous... Quelques moments sont quand même plutôt -voire carrément - sympathiques. A l'image des prestations des dinosaures Butterfly McQueen et Stepin Fetchit, que je trouve très second degré (d'autant plus que ces deux figures "insupportables" sont présentes dans un même film).

Coté casting, Moses Gunn et Rosaling Cash (à nouveau réunis à l'écran) relèvent très nettement le niveau face aux pitreries de Slappy White (qui tient un petit rôle dans la série Sanford and Son) et les râleries de Moms.
A signaler aussi, George Lee Miles (que l'on retrouve The Education of Sonny Carson, et des films emblématiques comme The Warriors et plus tard, Malcolm X), Jon Richards (Shaft), ArtEvans, Stanley Greene... Quant à la partition musicale, elle est signée Coleridge-Taylor Perkinson (A Warm December, Thomasine & Bushrod et The Education of Sonny Carson)

Aucun commentaire: