vendredi 12 novembre 2010

A Piece of the Action

L'année 77 voit naître le punk, certes, mais c'est du coté du cinéma soul la fin de deux trilogies, celle des Dolemite avec Petey Wheatstraw ; tandis que dans un tout autre registre se conclue la -fausse- trilogie réunissant Sidney Poitier et Bill Cosby.


A PIECE OF THE ACTION - Sidney Poitier (1977)


1975 : David Anderson (Bill Cosby) déjoue les pièges de haute technologie pour accéder à un coffre et vole une grosse somme d'argent.
1976 : Manny Durrell (Sidney Poitier) réussit un véritable coup de bluff et dérobe 475000 $ à un gros mafieu, Mister Bruno (Tito Vandis).
Quelques mois plus tard, l'inspecteur Joshua Burke (James Earl Jones) -qui a enquêté sur ces deux affaires- prend sa retraite. Pour une raison qui restera secrète jusqu'à la fin, il a décidé de faire payer les deux filous en les obligeant à travailler gratuitement pour un centre social, dirigé par Lila French (Denise Nicholas).
Les deux compères qui ne se connaissaient pas jusqu'alors sont obligés d'accepter ; ils tentent de découvrir leur mystérieux et atypique maître-chanteur.
La première demi-heure laisse espérer : les arnaques de Poitier et Cosby sont plutôt agréables, tout comme leur première rencontre avec Denise Nicholas (où ils ne comprennent rien à ce qui se trame).
Malgré ce début prometteur, Poitier peine malheureusement à convaincre sur la longueur. Il hésite entre la comédie classique, l'action, le vaudeville familial et la chronique sociale. Et il rate presque chacun de ses objectifs qu'il avait pourtant mixés à merveille dans ses deux précédents films : l'humour est diffu, l'action trop peu rythmée et la morale d'un ennui indescriptible. La belle-famille de Manny (en particulier Ja'net DuBois en tante alcoolique) aurait pu être un parfait divertissement, mais le ressort est complètement sous-utilisé. Quant au propos politique et moral, on se vautre dans des clichés éculés sur la jeunesse et un paternalisme dégoulinant...
Ce film se révèle donc ennuyeux (ce qui est d'autant plus difficile qu'il est le plus long avec ses 135 minutes).

On se console avec un casting de rêve : James Earl Jones, grand acteur bien mal utilisé, connu pour ses rôles aux coté d'Harrison Ford, sa voix de Dark Vador... Il est surtout premier le premier président noir des USA dans The Man, et incarne l'écrivain Alex Haley dans Roots : Next Generation.
Coté féminin, il faut citer Denise Nicholas, Tracy Reed et Frances Foster, une actrice de séries que Spike Lee embauche dans Croocklyn et Clockers. On peut aussi évoquer Frances E. Williams (The Black Klansman, Together Brothers, Baby Needs a New Pair of Shoes), Eric Laneuville (aperçu dans Black Belt Jones et plus tard réalisateur de séries comme Lost ou Prison Break), Bryan O'Dell tiendra l'année suivante le rôle-titre de Youngblood, Gloria Delaney (Black Girl, The Human Tornado, Joey, Blue Collar, Penitentiary, Crossroads), ainsi que Tamu Blackwell, Cyril et Sherri Poitier, James Wheaton, Gammy Singer, Titos Vandis et Steve Vignari.

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