vendredi 24 décembre 2010

Merry Christmas !

Allez, petit cadeau de noël (et histoire de passer les vacances), cet épisode en VO sous-titrée de la série The Boondocks : "A Huey Freeman Christmas".
Joyeux Noël à toutes et tous !

1ère partie :


2ème partie :


mardi 21 décembre 2010

She's Gotta Have It

Depuis 10 ans, peu de nouveautés dans les comédies estampillées "blacks"... Mais voilà qu'un petit réalisateur de Brooklyn vient dynamiter le genre ! Un film -que l'on trouve en France sous le titre Nola Darling n'en fait qu'à sa tête- plein de trouvailles esthétiques et un scénario étonnant et décalé.

SHE'S GOTTA HAVE IT - Spike Lee (1986)


Nola Darling (Tracy Camilla Johns) est une jeune artiste, une femme indépendante qui vit sa vie comme elle l'entend. Elle a ses trois amants masculins : le poète romantique Jamie Overstreet, le B-boy militant Mars Blackmon et le parvenu misogyne Greer Childs (Tommy Redmond Hicks, Spike Lee & John Canada Terrell) et une amante (Raye Dowell).
Alors, bien sûr, Nola est accusée d'être une "freak", une obsédée sexuelle.

Un film superbe, présenté sous forme de faux reportage et tourné en noir et blanc (un peu à la manière de Charles Burnett dans Killer of Sheep). On y explore l'univers de Nola, alternant interviews et flash-back. On vit ses histoires avec chacun de ses amants, sa copine lesbienne, sa bio racontée par ses proches...
She’s Gotta Have It est le premier film de Spike Lee. Il le produit lui-même, avec sa maison de production 40 Acres and a mule (en référence à la promesse faite aux esclaves par les Yankees de recevoir une terre et une mule, promesse non-tenue bien évidemment). A la fin du générique, Spike Lee pose, poing ganté et fermé en l'air. Les bases sont jetées...
Au niveau des chiffres et récompenses, le film -indépendant donc- rapporte 11 millions de dollars, pour un budget initial de 175 000 dollars. Pour ce film, Lee reçoit le Prix de la Jeunesse à Cannes en 1986.

Nola Darling c'est l’anti-stéréotype. Nola Darling brouille en effet les codes auxquels nous ont habitués les films blax' par exemple. Elle cultive une multitude de goûts, comme le prouve son attirance égale pour Greer, Mars et Jamie. Et Spike Lee montre la sexualité noire d’une façon totalement inédite, a fortiori pour une femme noire. A croire que tous ceux qui ont pu critiquer le maître Lee sur sa supposée misogynie n'ont jamais vu ce film. Dommage par ailleurs que ce personnage de femmes "indépendantes" ait été complètement délaissé par le nouveau cinéma afro-américain...

Toute la famille Lee est là : sa sœur Joie joue l'ancienne colloc' de Nola, tandis que son père Jim Lee compose la Bande-Originale du film et incarne le père de Nola... Ainsi que ceux qui vont devenir ses complices de longues années : le producteur Monty Ross, le chef op' Ernest R. Dickerson, le responsable des décors Wynn Thomas, l'homme à tout faire Marcus Turner...
Et outre les acteurs principaux, on déniche les copains de la première heure comme Reginald Hudlin (qui deviendra réalisateur de succès comme House Party, Boomerang et The Great White Hype), Eric Payne, le rappeur Fab 5 Freddy, Erik Dellums...
A signaler, Mars Blackmon (interprété par Spike Lee himself) est un B-boy génialissime, "black and proud" et qui se vante d’être à l’origine de la candidature de Jesse Jackson à la présidentielle américaine : « Vous avez vu, il s’est présenté à cause de moi, Mars Blackmon. Je lui ai donné l’idée. "Présente-toi, Jesse !" ». Le personnage sera réutilisé par Nike qui tourne quelques spots pour ses célèbres baskets.

jeudi 16 décembre 2010

Jumpin' Jack Flash

Whoopi Goldberg se retrouve tête d'affiche pour la deuxième fois (après sa prestation remarquée dans The color Purple), mais cette fois c'est dans un rôle en contre-emploi qui va lui coller à la peau : la madame tout-le-monde au sens comique affirmé.


JUMPIN' JACK FLASH - Penny Marshall (1986)

Terry Dolittle (Whoopi Goldberg) est une employée de banque à la vie morose, peu épanouie dans son travail, en galère pour payer ses factures de chauffage et célibataire. Aimée de ses collègues pour son franc-parler, son patron trouve, lui, toujours à redire...
Relié par son ordinateur à ses clients à travers le monde, la voila contacté par un certain "Jumpin' Jack Flash" ; un agent anglais poursuivi par le KGB qui prend pour pseudo le tube des Rolling Stones.
Il demande d'abord à Terry de menus services, puis lui confie des missions plus ardues comme de contacter l'ambassade britannique, ou ses relais locaux. Mais les embuches commencent à s'amonceler et Terry va devoir user de tous ces talents pour les éviter...
Ce n'est pas un mauvais film, pas même soupçonnable d'un quelconque racisme, mais il préfigure ce que vont être les rôles de Whoopi Goldberg : une femme pétillante, avenante et au franc-parler affirmé ; bref une héroïne sympathique. Mais le problème réside surtout dans le fait que Whoopi va être réutilisée à l'infini dans ce rôle et va en plus être une des rares actrices noires mises en avant dans les années 80. Comme son alter-ego masculin Eddie Murphy, les producteurs d'Hollywood vont la faire évoluer dans un "monde blanc" et même gommer tout propos politique ou même vaguement social.
En plus ces personnages sont quasiment desexués. Là où les actrices de l'époque étaient amenées à être aimer par le plus bel homme du film, montraient leurs formes voire leurs dessous et même partageaient des scènes d'amour suggestives. Il n'en est rien pour Whoopi (ici le "Jack" aperçu à la fin est tout ce qu'il y a de plus commun). Je ne m'aventurerai pas dans une longue et fatigante explication sur la visibilité (ou non) de la sexualité des Afro-Américains, mais je me permets juste de signaler la différence de traitement évidente entre les Blancs et les Noirs par les studios (ce qui constitue d'ailleurs un important retour en arrière, au vu des avancées dans les années 70).
Avec peu de temps morts et la prestation -tout de même- sans accro de Whoopi, on passe un bon moment en regardant ce pur produit des années 80 ; j'imagine que les plus jeunes peuvent même s'éclater en regardant les dispositifs informatiques de l'époque (encore que ce devait être le must en 86 !).

On peut noter la présence de quelques gueules de la blaxploitation dans de très petits rôles : Roscoe Lee Browne (Black Like Me, Up Tight !, The Liberation of L.B. Jones, Super Fly T.N.T., Uptown Saturday Night), Renn woods (Car Wash et Sparkle, Youngblood, Penitentiary II...), Miguel A. Núñez Jr. (Action Jackson, Harlem Nights, Lethal Weapon 3, Street Fighter, A Thin Line Between Love and Hate, Life, Nutty Professor II : The Klumps, Scooby-Doo, The Adventures of Pluto Nash et Juwanna Mann) le cascadeur Tony Brubaker ou encore le décorateur Robert Drumheller qui participe là à son dernier film après avoir signé les prestigieux Cotton Comes to Harlem, Shaft et Shaft's Big Score !, Gordon's War, The Education of Sonny Carson et The Wiz.

mardi 14 décembre 2010

Beverly Hills Cop

Après le succès d'Un fauteuil pour deux, ce Flic de Berverly Hills -devenu un classique des années 80- lance définitivement la carrière d'Eddie Murphy.

BEVERLY HILLS COP - Martin Brest (1984)

Axel Foley (Eddie Murphy) est un flic de Detroit aux méthodes peu orthodoxes... Mickey, un ami d'enfance lui rend visite, mais elle tourne au drame lorsque celui-ci est assassiné.
Foley débarque à Beverly Hills pour y démêler cette sordide affaire... Grace à son bagout et ses tirades incroyables, il se retrouve vite sur la trace des tueurs : une organisation mafieuse qui a pignon sur rue. La police de Beverly Hills ne voit d'un mauvais œil ce collègue trublion qui farfouille partout : les inspecteurs Rosewood et Taggart sont chargé de surveiller et contrôler Foley.
Comédie policière devenue un classique (ainsi que le thème de la BO signée Harold Faltermeye) régulièrement rediffusée sur petit écran un flic au grand coeur, à la limite de la légalité et au bagout incomparable.
Eddie Murphy est incroyable et montre un talent certain et une capacité d'improvisation incomparable qui n'est pas étranger à la réussite du film.
Pourtant, la VF colle définitivement au personnage de Murphy une voix reconnaissable entre mille, mais qui dessert grandement son travail d'acteur et le fait verser encore plus dans la caricature outrancière. Nombres de productions francisées utiliseront cette voix pour doubler le moindre afro-américain, tandis que les autres doubleurs imiteront ce phrasé qui devient celui des Noirs dans les films US.
Une fois reconnu la qualité de jeu de Murphy, il n'en reste pas moins que le scénario et les ressorts du film sont des plus réactionnaires.

D'abord, le personne de Murphy est complètement "déracialisé" (si ce n'est dans l'outrance) : il évolue dans un monde blanc, n'a aucune référence culturelle afro-américaine... Loin des défenseurs des droits civiques des années 60 et 70, il ne lutte pas contre le préjugé racial et n'en souffre qu'à peine. Un héros "normal" en somme. Pour preuve, le rôle d'Axel Foley a d'abord été proposé à Sylvester Stallonne et Mickey Rourke.
Sauf que c'est la sexualité du héros qui justement nous ramène à sa couleur (et pour le pire). Hollywood n'est toujours pas prêt à normaliser la sexualité noire : là où tout héros américain aurait -au bas mot- une conquête féminine (surtout que Murphy n'est pas moche et sait parler aux femmes), il n'en est rien dans ces films. C'est le dernier -et le plus important- des tabous hollywoodiens vis-à-vis des Noirs qui réapparaît donc dans ces sombres années 80 et celà conforte l'inégalité de traitement entre Noirs et Blancs à l'écran. il faut attendre le renouveau du cinéma afro-américain pour revoir à l'écran de telles scènes (par exemple dans She's Gotta Have It ou New Jack City).

On ressent dans le casting les critiques précédemment évoqués puisque l'on retrouve très peu d'acteurs afro-américains. Gilbert R. Hill
Pour la petite histoire, on peut apercevoir dans une courte scène le jeune Damon Wayans (ci-contre), qui fait là sa première apparition dans un film

samedi 11 décembre 2010

Trading Places

On sort clairement des comédies de bas étage pour rentrer dans la cour des grands avec cette satyre du monde de la finance, réalisée par John Landis, qui met en vedette un duo comique efficace : Eddie Murphy et Dan Aykroyd. Un fauteuil pour deux reçut un grand succès et fait partie de ces films rediffusés périodiquement (dans une VF catastrophique qui rend mal le talent de Murphy).

TRADING PLACES - John Landis (1983)

Louis Winthorpe III (Dan Aykroyd) est un trader prometteur, un requin de la finance aux tuyaux imbattables qui rapportent de juteuses plus-value à ses employeurs, Randolph et Mortimer Duke. Ces deux frères aiment à se chamailler sur l'influence de la nature ou du milieu social sur les individus et se lancent dans un expérience : ils provoquent la déchéance de Winthorpe, et le remplacent dans ses attributions par un Afro-Américain, arnaqueur à la petite semaine : Billy Ray Valentine (Eddie Murphy).
Celui-ci s'adapte parfaitement à sa nouvelle situation et au luxe dans lequel il est
Alors que Winthorpe se remet lentement dans les bras d'Ophelia (Jamie Lee Curtis) et découvre la vie ordinaire, Valentine se rend compte qu'il est en fait le jouet des Duke...
Après le succès de The Blues Brothers, c'est la deuxième collaboration entre le réalisateur John Landis et le comique Dan Aykroyd, et cette comédie se place comme le succès incontestable de cette année-là, avec de multiples récompenses (dont les Oscars des meilleurs acteur et actrices de seconds rôles pour Denholm Elliott et Jamie Lee Curtis) et des recettes d'exploitation dépassant 90 millions de dollars. Deux ans après 48 Hours, Murphy confirme sa place parmi les meilleurs acteurs et les plus payés d'Hollywood.

On rit : les répliques sont bien senties, les principaux personnages sont réussis et les rebondissements ne manquent pas... Pourtant, le râleur que je suis ne peut pas manquer d'élever certaines critiques.
D'abord, même dans sa descente au enfers, Aykroyd se dégotte une petite amie ; alors que Murphy, même riche, est d'une incroyable chasteté, refusant les avances de filles -blanches- dénudées dans son lit... De plus, alors qu'il s'approprie tout de la vie de son prédécesseur blanc (maison, emploi, connaissances, valets...), on aurait pu s'attendre aussi à ce qu'il couche -ou au moins courtise- sa fiancée.
La question de l'invisibilité de la sexualité des héros noirs se pose pour presque toutes les comédies des années 80, et en particulier pour celles réalisés par des Blancs.
Rajoutons à cette critique centrale, quelques clichés sur les afro-américains (mis à part Murphy, tous les autres personnages sont des serviteurs ou des flics) et l'Afrique, à travers la caricature incarnée par Murphy à la fin tandis que Dan Aykroyd -grimmé en jamaïcain- remet au goût du jour les blackfaces d'antan.

Toutefois, si l'on évacue la question raciale, le film s'avère critique et grinçant. La description de l'aristocratie blanche est sans concession : entre le cynisme des frères Duke, la pruderie pincée des femmes, l'insouciance des financiers brassant des millions, et leur mépris et leur méconnaissance à tous pour les masses, noires ou blanches... D'ailleurs, seuls les personnages populaires (la prostituée et le majordome) sont épargnés.
Et, de fait, la performance de Murphy est tout de même noyée au milieu de celles des très bons acteurs blancs. On peut tout de même entrapercevoir Giancarlo Esposito, très jeune prisonnier, Bill Cobbs, Avon Long (à jamais associé à Chicken George dans Roots) et Ron Taylor.

mardi 7 décembre 2010

D.C. Cab

Voilà une de ces comédies au casting fleuve que n'aurait pas réniée Michael Schultz...

D.C. CAB - Joel Schumacher (1983)


Avec le fol espoir de monter son affaire, le jeune Albert Hockenberry (Adam Baldwin) débarque à Washington avec l'espoir de se faire embaucher comme chauffeur de taxi par un ami de son défunt père : le débonnaire Harold.
Albert décroche rapidement son autorisation pour conduire, mais il se rend vite compte que les employés d'Harold (Mr. T, Otis Day, Gary Busey, les Barbarians Brothers...) n'aident pas à la santé de l'entreprise par leur manque de motivation et de solidarité...
Mais Albert est pris en otage ; c'est l'occasion pour ses collègues de se serrer les coudes et de travailler de concert...
Après les laveurs de voiture (puisqu'il faut se rappeler que Schumacher est aussi le scénariste de Car Wash), il s'intéresse à une autre profession : celle des chauffeurs de taxis. Et le film se présente vraiment comme une déclinaison appauvrie de Car Wash dans sa première partie (si ce n'est une équipe d'employés multi-ethnique).
Heureux passage tout de même : la scène d'ouverture, comme tirée d'un Dolemite, qui met en scène des clowns/zombies/chauffeurs. Agréablement étonnant !

Malgrès la prégnance de Mr. T sur l'affiche, il ne tient qu'un rôle parmi d'autres. C'est d'ailleurs le sort des Afro-Américains dans le film, pas plus mal servis que dans les autres production du style. On est par contre atterré par un racisme anti-asiatique hallucinant. Rajoutez à ça la démotivation des salariés cause des problèmes d'un patron des plus sympathiques et des répliques bien réacs, tel Mr. T répondant "Then go get a job in a bakery !" à une prostitué qui dit qu'elle a besoin d'argent (à noter donc le subtil jeu de mot sur "bread", utilisé comme "oseille"). Voilà bien qui donne une idée de l'idéologie de l'Amérique livrée au libéralisme des années Reagan.

On croise quelques seconds couteaux emblématique de cette période charnière entre les films soul et new-jack, tels que Jim Moody, Denise Gordy, J.W. Smith, Whitman Mayo (acteur essentiellement de séries TV qui débute dans The Black Klansman et joue un petit rôle dans Boyz N the Hood), ainsi que les cascadeurs Tony Brubaker et Eddie Smith.
Otis Day (qui participe là à son dernier film),
Coté withey ou latino, on peut citer Max Gail, Gary Busey (la gueule de méchant des 80s, en particulier dans L'arme fatale), Paul Rodriguez et les jumeaux David et Peter "Barbarian" Paul.
Grosse cerise sur le (petit) gateau : la resplendissante Irene Cara, vedette d'Aaron Loves Angela, Sparkle, et des séries TV Roots et Fame, apparaît dans son propre rôle.

samedi 4 décembre 2010

The Toy

C'est peu dire qu'avec Le joujou Richard Pryor participe à l'un de ses pires films et à une comédie aux relents racistes rarement vus dans la décennie précédente.


THE TOY - Richard Donner (1982)

Jack Brown (Richard Pryor) est un pigiste sans emploi de Bâton-Rouge, Louisiane. Accablé de dettes, il risque de perdre sa maison et - prêt à tout- il arrive à décrocher un boulot de femme de ménage pour le magnat local, U.S. Bates (Jackie Gleason). Lors d'un dîner cossu, il accumule les maladresses et se fait virer.
Mais le rejeton Bates, délaissé autant que pourri-gâté, tombe littéralement sous le charme ludique de Jack et le veut comme jouet. Bates et Jack trouvent un arrangement financier, et ce dernier répond pour un temps aux desideratas de la petit peste...
Quel recul et quel gâchis ! Quel recul dans l'utilisation des Afro-Américains à l'écran, et quel gâchis du talent des acteurs, et en particulier de Richard Pryor ! Avec The Toy nous voilà revenu aux temps de Shirley Temple et Bill "Bojangles" Robinson.

Rajoutons à celà une multiplication des drapeaux sudistes dans tout le film. Et lorsque le propos devient sérieux, il bascule dans une leçon de vie d'une platitude attendue. Peut-être que la seule réussite du film est de nous faire haïr le gamin

Le film est plus affligeant que marrant ; le talent de Pryor est étouffé et se réduit à un rôle de faire-valoir, digne des coons mangeurs de pastèques de la première moitié du siècle. De même pour la fade réalisation de Richard Donner bien meilleurs dans des films d'action légers (comme les 4 Arme fatale).
Probablement pour répondre aux politiques de quotas, les producteurs se sont triturés pour trouver quelques acteurs noirs. Mais Annazette Chase et Virginia Capers se font rares et l'on peut entrevoir Tony King. Maigre consolation pour un tel navet raciste !

mercredi 1 décembre 2010

Bustin' Loose

Le duo Pryor/Schultz prend fin avec ce road movie enfantin, dont le tournage est impacté par les problèmes personnels de l'acteur.


BUSTIN' LOOSE - Oz Scott & Michael Schultz (1981)

Joe Braxton (Richard Pryor) est un petit délinquant en liberté conditionnelle. Il la viole en essayant de braquer un entrepôt de téléviseurs. Malgré sa piètre défense au tribunal, le juge le condamne à une mise à l'épreuve et prolonge sa liberté conditionnelle.
Son contrôleur de conditionnelle est à la colle avec une institutrice (Cicely Tyson) dans une école spécialisée. Joe est donc chargé de conduire les enfants dans une ferme de Pennsylvanie.
Le chemin ne se passe pas sans encombre. Cependant, petit à petit, Joe se prend d'empathie et commence à s'intéresser au sort de ces enfants... et de la jolie institutrice. Mais une fois arrivé à bon port, c'est maintenant la ferme qui risque d'être saisi, Vivian n'ayant pas réussi à obtenir un prêt de 15000 $...
Pryor co-écrit et produit cette nouvelle comédie. Plus étonnant par contre, le scénariste Lonne Elder III collabore à ce film très moyen au regard des excellents Lady Sings the Blues, Sounder ou encore de la biographie télévisée d'Harriet Tubman : A Woman Called Moses.

Comme d'habitude, Pryor endosse plusieurs costumes et sort de son rôle purement comique pour s'essayer aux sentiments. Mais c'est bien sûr dégoulinant, sirupeux (comme de nombreux films avec des enfants) et sans l'once d'un propos politique, à l'image de la scène avec le Ku Klux Klan reconvertit pour l'occasion en sympathiques dépanneurs.
Non pas qu'on ne rigole pas, Pryor est plutôt en forme (en tout cas devant la caméra, puisque le tournage dut s'interrompre plusieurs mois, après que l'acteur, sous l'emprise de la cocaïne et de l'acool se soit immolé par le feu). Mais l'on voit se dégrader les comédies que nous propose Michael Schultz et nous rentrons donc bien dans les années 80 et l'ère des comédies "blacks" pas dérageantes pour un sou...

Cicely Tyson, si poignante dans Sounder, n'a pas un rôle à sa mesure. Elle ne reviendra que rarement sur grand écran (une seule fois avant le très bon Hoodlum en 1997). Habitués des apparitions dans les films de Schultz, on croise Earl Billings, Paul Mooney et Morgan Roberts.