samedi 22 janvier 2011

See No Evil, Hear No Evil

Malgré les bonnes surprise du dernier tiers de la décennie 80, la dernière comédie que j'évoquerai -Pas nous, pas nous- est malheureusement plus proche des navets comme The Toy que de la satyre de Robert Towsend ou du prometteur Coming to America.


SEE NO EVIL, HEAR NO EVIL - Arthur Hiller (1989)
Wally Karue (Richard Pryor) est aveugle ; il est aussi un parieur invétéré à la recherche d'un emploi. Il est embauché par Dave Lyons (Gene Wilder), un sourd -qui lit sur les lèvres- qui possèdent un petit kiosque. Mais un meurtre a lieu devant la boutique : Wally a entendu le coup de feu et senti le parfum de la meurtrière, Dave a vu ses jambes... et les deux sont vite considérer comme les principaux suspects.
Et tout se corse quand Eve -la meurtrière- et Kirgo (Joan Severance & Kevin Spacey) remettent la main sur les infortunés témoins. Wally et Dave sont obligés de démêler cette affaire, tout en échappant aux gangsters et à la police.

Lourd est le moindre des qualificatifs que l'on peut employer pour résumer ce film. Le duo Pryor/Wilder avait déjà sévit dans Stir Crazy au début de la décennie, et leur reformation ne se fait pas sous les meilleurs auspices... Encore une fois les talents de comédien des uns et des autres n'est pas en cause ; c'est plutôt le script -pourtant supervisé et retouché par Pryor- qui est en cause. Et le sentiment qui prévaut, surtout lorsqu'on a vu Trading Places, Hollywood Shuffle ou I'm Gonna Git You Sucka, c'est que ce film n'a pas pris le tournant des comédies modernes : la réalisation est des plus conventionnelles tandis que les ressorts comiques entre les deux personnages relèvent d'un duo des années 60.

Et, pour se recentrer sur l'angle par lequel j'évoque ces films -la question raciale, elle est presque invisible ici, relégués au second plan par les handicaps des deux protagonistes.
Mais on retrouve tout de même quelques traits marquants de la représentation des Noirs véhiculé par les comédies des années 80s. D'abord la différentiation sexuelle : le héros blanc -pas plus joli que le noir- embrasse un femme et la courtise, quand le noir se contente de parler de sexe sans passer à l'acte (il se fait passer pour un gynéco mondialement connu). D'autre part, la cécité du personnage de Pryor l'oblige à jouer constamment les yeux grand ouverts, faisant rouler ses pupilles comme les caricatures du début du siècle.
Les deux méchants sont assez tout de même caricaturalement savoureux : le dandy sans scrupule incarné par un Kevin Spacey tout jeunot, et la beauté venimeuse de Joan Severance.

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