mercredi 9 juin 2010

Bones

Le filon des films fantastiques blacks ne s'est jamais vraiment tari. Je ne compte pas m'étendre vraiment sur ces productions post-blax', juste évoquer ce film -assez proche de la trame de JD's Revenge- de l'ancien fidèle chef op' de Spike Lee, Ernest Roscoe Dickerson (qui accompagne Lee de She's Gotta Have It jusqu'à Malcolm X, puis récemment Miracle At Santa Anna).

BONES - Ernest Dickerson (2001)


Dans les années 70, le mac Jimmy Bones (Snoop Doggy Dogg) règne sur son quartier, qui l'apprécie. Mais il est assassiné. Sa maison devient une bâtisse hantée, fuie par les habitants.
Vingt ans plus tard, sa veuve Pearl (Pam Grier) a élevé seule sa fille Cynthia. Shotgun, son ancien bras droit vit toujours en face de la maison et tente de distancer les curieux. Eddie Mack continue de dealer et l'officier Lupovich (Michael T. Weiss) se sucre sur l'argent des trafics.
Jeremiah Peet, lui, a quitté le quartier pour élever ses enfants dans une banlieue pavillonaire. Pourtant, ses deux fils et leur bande rachètent la maison maudite pour en faire une discothèque...
L'esprit de Jimmy commence à s'agiter et projète sa vengeance.

Le générique est astucieux et la réalisation est plutôt une réussite ; Dickerson donne un vrai rythme au film sans surenchère gore. Précisément, les scènes stressantes et fantastiques sont toujours léchées, et prétexte à une photo très stylisée. L'humour et un propos vaguement social sont là aussi pour tempérer l'ambiance d'épouvante, à l'image du capitaliste noir sans scrupule ou encore dans la réplique tordante : "L'industrie du poulet est aux mains du Ku Klux Klan ! T'as déjà vu un poulet noir ?"

Ernest Dickerson se fait (et nous fait) un joli cadeau, dans les flash-backs imprégnés de soul cinema ! Avec un filtre orangé, Dickerson nous propose un véritable hommage à la blaxploitation et à ses pimps . Et qui de plus qualifié en 2000 que le rappeur Snoop Doggy Dogg ? C'est aussi la note négative du film ; autant la performance de Snoop en pimp façon Willie Dynamite, est plutôt sympathique, autant dans la deuxième partie du film et son interprétation de l'esprit vengeur est assez faible.
L'interprétation de Pam Grier est sans surprise. Par contre, le petit plaisir du casting réside dans le rôle de Michael T. Weiss (le héros de la série TV Le Caméléon) qui campe un flic obèse aux pratiques douteuses.Caché derrière sa fenêtre, même ses fans aurant du mal à reconnaître la grande danseuse Jeni Le Gon (aperçu dans Stormy Weather et de nombreux rôles de "noire" comme dans Sundown)

Bref, un film très acceptable (voire étonnant si l'on part avec un a priori négatif) grace à la réalisation inventive et stylisée de Ernest Roscoe Dickerson et à l'interprétation des acteurs. Sans compter que pour le fan que je suis, un film avec Pam Grier ne peut pas être totalement un mauvais film...

1 commentaire:

Culture Street a dit…

Snoop Dogg est généralement très mauvais acteur (le pire de tous les rappeurs américains, j'en ai bien l'impression). Dans ce film, j'ai trouvé qu'il s'en sortait mieux (ce qui ne veut absolument pas dire qu'il s'en sort à merveille). Bones est à considérer comme un hommage, comme tu l'as souligné, et à regarder ne serait-ce qu'une fois, car en prenant du recul (en étant conscient qu'on est pas face à un chef d'oeuvre du cinéma), le film n'est pas si désagréable que ça.