jeudi 28 juillet 2011

The Liberation of L.B. Jones

Distribué par Columbia Pictures, On n'achète pas le silence est le dernier film du vétéran d'Hollywood William Wyler.

THE LIBERATION OF L.B. JONES
William Wyler (1970)
L.B. Jones Roscoe Lee Browne) est un riche entrepreneur de pompes funèbres. Sa femme, la belle Emma (Lola Falana), est enceinte. Mais L.B. Jones souhaite divorcer : il est persuadé qu'Emma entretient une relation avec un flic blanc, Willie Joe Worth (Anthony Zerbe), qu'il soupçonne même d'être le véritable père de l'enfant que porte Emma. Elle refuse, espérant tire une confortable pension de son mari.
Worth n'est pas content de cette procédure de divorce qui met la lumière sur sa vie privée tumultueuse (et ses relations avec un Noire) : il va donc rompre et menacer Emma pour qu'elle accepte le divorce sans rechigner. En vain. Avec son collègue policier Stanley Bumpas, Worth tourne alors ses menaces vers L.B. Jones pour qu'il abandonne la procédure...
Dans le même temps, Sonny Bob Mosby (Yaphet Kotto) revient dans sa ville natale avec la ferme intention de se venger d'un exploitant agricole, coupable du meurtre d'un de ses amis d'enfance... et qui n'est autre que Bumpas !
William Wyler a signé des classiques comme Les hauts de Hurlevent et Ben-Hur. Et, c'est probablement son point faible, sa réalisation est légèrement datée (surtout si l'on pense aux autres productions comme The Cool World ou Putney Swope qui annoncent la vague blaxploitation). Quant à sa connaissance des Afro-Américains, elle est pour le moins sommaire et, même avec une visée humaniste, légèrement teintée de stéréotypes (là encore, en comparaison de Up Tight ! ou Nothing But a Man). L'histoire est issu du roman éponyme de Jesse Hill Ford, qui participe à l'adpatation ciné avec Stirling Silliphant (à qui l'on doit les scénari de In the Heat of the Night et Shaft in Africa). On retrouve d'ailleurs quelques aspects de In the Heat of the Night, en moins musclé tout de même...
A la différence des films précités, les personnages principaux ne sont pas les "gentils" Noirs, mais bien les "méchants" Blancs. On ne voit pas -malgré la vengeance qu'ourdit le personnage de Yaphet Kotto- de Noirs qui luttent activement contre la ségrégation et les brimades racistes (les acteurs ne sont pas crédités en premier, pas même le "L.B. Jones" du titre). Ce qui intéresse Wyler, c'est la mécanique de la solidarité entre Blancs, quelques soient leurs postes et responsabilités, pour perpétuer cette ségrégation (d'où la succession d'acteurs connus : Lee J. Cobb, Anthony Zerbe, Barbara Hershey et Lee Majors -qui deviendra L'Homme qui valait 3 Milliards, puis L'Homme qui tombe à pic). Ce point de vue est respectable, mais je le trouve moins intéressant et finalement plus classique. Enfin, la représentation des jeunes femmes noires en "beauté venimeuse" renvoie malheureusement aux vieux stéréotypes anciens de la "tragic mullato".

Il faut porter au crédit de William Wyler d'utiliser les talents d'acteurs afro-américains, et le film contribuera à leur notoriété en particulier pour Lola Falana et Yaphet Kotto ; Roscoe Lee Browne avait déjà une carrière plus construite derrière lui, il tient son rôle à perfection, avec une certaine austérité et une dignité palpable.
Il y a aussi le dinosaure Fayard Nicholas des Nicholas Brothers à qui l'on doit la scène mythique de claquettes dans Stormy Weather, la vieille Zara Cully (Brother John, Sugar Hill et Darktown Strutters), Brenda Sykes (Black Gunn, Cleopatra Jones, Mandigo et Drum)
Lauren Jones directrice de casting sur Cooley High, elle joue de petits rôles dans Car Wash et 15 ans plus tard dans Juice.

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