jeudi 26 septembre 2013

Eddie

L'année 96 fut riche en comédies prenant le basket comme thème...

EDDIE - Steve Rash (1996)

Chauffeuse de limousine à Manhattan, Edwina "Eddie" Franklin (Whoopi Goldberg) est avant une inconditionnelle supportrice des New York Knicks. Alors, lorsqu'elle gagne un concours lors d'un match et devient coach de son équipe favorite, Eddie prend les choses très au sérieux !
Mais entre un entraîneur à la peine (Dennis Farina), un nouveau propriétaire surnommé Wild Bill Burgess (Frank Langella) et des problèmes avec les joueurs -tels le russe Ivan Radovadovitch (Dwayne Schintzius) incapable de comprendre l'anglais ou encore la star de l'équipe : Nate Wilson (John Salley)- Eddie a du pain sur planche...
Cette comédie sportive fait pâle figure à coté du pétillant Space Jam sorti la même année. D'une part les résultats financiers ne sont pas au rendez-vous (avec seulement un maigre remboursement du budget de 30 millions de dollars), mais il souffre en plus d'un manque d'originalité évident dans les ressorts de l'intrigue comme dans le monolithisme des caractères principaux (même comparé au très ordinaire 6th Man).

Comme souvent, malheureusement et heureusement que Whoopi Goldberg est là. Elle joue le même personnage qu'à l'accoutumé -une femme ordinaire, légèrement excentrique, qui ne s'en laisse pas compter- et qu'elle porte ce film assez plat et convenu sur ses talents de comédienne.
Pour la petite histoire Whoopi Goldberg et Frank Langella débutent une histoire durant le tournage, une relation qui tiendra près de 15 ans.

Outre l'humour et la présence de Whoppi, le film repose bien sûr sur la présence de stars de la NBA comme Dennis Rodman, Rick Fox qui commence sa reconversion dans le cinéma, Malik Sealy, Gary Payton (White Men Can't Jump et Like Mike), le commentateur Marv Albert ou encore le dinosaure des parquets Walt Frazier ancien basketteur reconverti dans les commentaires, il apparaît au plus fort de sa carrière sportive dans Aaron Loves Angela.
Il y aussi de nombreux caméos réussis comme entre le richissime Donald Trump, le maire de New York Rudolph W. Giuliani et l'animateur vedette David Letterman.
Au rayon casting plus ordinaire, John Salley (Bad Boys, Hair Show, Mr. 3000, Bad Boys 2Something Like a Business, Black Dynamite) occupe le premier plan. On retrouve aussi George Gore II  (Juice et Dance Flick) ou Isiah Whitlock (25th Hour, She Hate Me et Red Hook Summer).

samedi 21 septembre 2013

Celtic Pride

5 ans après le musclé et réussi The Last Boy Scout, Damon Wayans redevient un sportif professionnel dans A la gloire des Celtics...

CELTIC PRIDE - Tom DeCerchio (1996)


Jimmy Flaherty et Mike O'Hara (Dan Aykroyd & Daniel Stern) sont des fans ultimes des Celtics, l'équipe de basket de Boston. Et ils sont aux anges puisque les Celtics sont à quelques encablures de gagner le championnat NBA. Cependant, leur équipe perd contre les Utah Jazz et leur joueur vedette Lewis Scott (Damon Wayans). En sus, la femme de Mike le quitte, fatiguée de sa passion dévorante et maladive.
Jimmy et Mike tombent par hasard sur Lewis Scott, dans un club. Ils entreprennent d'abord de le saouler puis, de fil en aiguille, le kidnappent...
On aurait pu espérer mieux d'une collaboration Dan Aykroyd/Damon Wayans mais le résultat est assez décevant. D'autant plus si on le compare à l'enfantin mais réussi Space Jam, ou à la prestation de Whoppi Goldberg dans Eddie. Le public a en tout cas largement boudé cette comédie sportive qui ne dépasse pas les 10 millions au box office.

Le personnage de basketteur incarné par Wayans est tout de même réussi : une star avec un égo surdimensionné et un caractère de cochon. Et l'on peut noter derrière l'humour plutôt raté voire même vieillot, une critique du sport business. Mais l'ensemble est tout de même décevant.

mercredi 18 septembre 2013

Blue Collar

Cette comédie sociale dépasse les canons du genre pour analyser la classe ouvrière américaine et ses divisions...

BLUE COLLAR - Paul Schrader (1978)

Detroit, capitale de l'automobile, berceau de la classe ouvrière américaine. Ezekial "Zeke" Brown (Richard Pryor), père de famille nombreuse, en a un peu marre du syndicat de l'usine qui se préoccupe fort peu des revendications de ses adhérents. Entre les vexations à l'usine et la vie familiale morose, Zeke et ses potes Jerry et Smokey (Harvey Keitel & Yaphet Kotto) font quelques soirées débridées pour s'échapper du quotidien... et c'est sous l'effet de l'alcool et de la drogue que les trois amis échafaudent un plan pour dévaliser le syndicat.
Mais dans le coffre ils ne découvrent que 600 $. Par contre ils mettent la main sur un livre de compte qui fait apparaître des prêts suspects. Et le trio d'amis se met en tête de faire chanter les dirigeants syndicaux...
Paul Schrader était un scénariste reconnu pour son travail sur Taxi Driver. Il passe pour la première fois derrière la caméra et dirige cet excellent et trop méconnu Blue Collar. Le budget est des plus confortable et avec ses 1,7 millions de Dollars, Schrader se paye un joli trio d'acteurs principaux : le  comique ultra-populaire Richard Pryor, le jeune premier Harvey Keitel (qui brille la même année dans l'intéressant Fingers) et le -déjà- vieux routard Yaphet Kotto.

Et ces trois-là vont jouer un trio de héros rares au cinéma : des ouvriers d'une usine automobile de Detroit.
La classe ouvrière est bien peu représentée dans le cinéma en général, et durant la vague soul en particulier ; Sidney Poitier invente des héros ouvriers pour ses comédies Uptown Saturday Night et Let's Do It Again et, dans un style totalement différent, Charles Burnett montre l'aliénation d'un ouvrier ordinaire dans Killer of Sheep. En commençant Blue Collar (et avec Pryor au casting, et doublement représenté sur l'affiche promotionnelle !), on imagine être plus prêt du comique des premiers que du réalisme dramatique du second. Erreur ! Paul Schrader nous plonge dès le générique dans les ateliers bruyant, à chaque poste de la chaîne de montage... et dans une réunion syndicale.
Ainsi pour qui aborde ce film comme une énième comédie de Pryor, on est vite décontenancé. Certes il apporte un peu d'humour dans un registre pince-sans-rire. Heureusement ! Car c'est bien un drame tragique que livre Paul Schrader, une chronique pessimiste où des ouvriers s'en retrouvent à s'opposer à leur syndicat corrompu plutôt qu'à leur patron. Et, tel une Cassandre moderne, Smokey -joué par Yaphet Kotto- répète : "Ils montent les vieux contre les jeunes, les Noirs contre les Blancs. Tout pour nous garder à notre place."

La distribution est bien faite et chacun des acteurs principaux fait vivre son personnage. Celà relève d'ailleurs d'un exploit puisque Richard Pryor, Harvey Keitel et Yaphet Kotto se seraient plus que cordialement détestés et ne pouvaient rester ensemble hors des moments de tournage. Les problèmes d'alcoolisme de Pryor n'arrangeant rien, il aurait même braqué Schrader avec une arme pour un caprice de star.
On peut croiser de petits seconds rôles déjà apperçu dans la blaxploitation : Gloria Delaney (Black Girl, The Human Tornado, A Piece of the Action, Deliver Us From Evil, Penitentiary, Crossroads) et Almeria Quinn (Top of the Heap et Friday Foster)...

mardi 17 septembre 2013

La scéance va débuter...

Eh oui ! La reprise se sera fait attendre... mais le temps de la vie hors internet n'est malheureusement pas extensible !

Toujours est-il que on réouvre Rated X - Blaxploitation & Black Cinema sur un patchwork de divers films et téléfilms avec des Afro-Américains.
Après une petite séance de remise à jour sur les comédies afro-américaines des 70s, 80s et 90s, on fera une pause aux rayons black action movies et dessins animés. Ensuite, on fera un rapide tour d'horizon depuis la 2nde Guerre Mondiale jusqu'à nos jours du "soldat noir" au cinéma à travers quelques films ou téléfilms comme le film de propagande The Negro Soldier, le téléfilm Carter's Army et l'excellent Miracle at St. Anna de Spike Lee.
Enfin, je publierai pêle-mêle quelques chroniques sur des soul movies, dont Superfly et ses suites...