jeudi 4 mars 2010

Black Caesar

Black Caesar (sous-titré Le parrain de Harlem en VF) est de ces films phares de la blaxploitation qui impose une nouvelle sorte de héros afro-américain. A l'instar de Shaft, Cleopatra Jones, Slaughter ou Foxy Brown, Tommy "Black Caesar" est un héros qui en jette !

BLACK CAESAR - Larry Cohen (1973)


1953, à New-York, un jeune cireur de chaussure fricotte avec la pègre ; rossé par un policier véreux -McKinney (Art Lund)- il perd l'usage de sa jambe gauche. Il finit en prison, emportant avec lui ses rêves d'ascension sociale.
Douze ans plus tard, Tommy (Fred Williamson) sort de prison. Il exécute un contrat pour la mafia italienne et commence une collaboration inédite avec Mendoza qui lui octroie un territoire. Le Révérend Rufus (D'Urville Martin) camouffle les bénéfices de la prostitution, des loteries et du racket derrière sa paroisse (exonérée d'impôts), tandis que Joe "the Brain" les réinvestit dans des affaires lucratives et légales.
En possession d'un livre de compte avec le nom de policiers corrompus, Tommy Gibbs gravit les échelons de la pègre, se retrouve à travailler aux côtés de son ennemi juré le capitaine McKinney...

Excellent ! il n'y a pas d'autres mots pour qualifier ce Black Caesar. Tous l'univers des films de mafia sont réunis : un héros mégalo et tourmenté, des lieutenants , des ennemis prêts à tout pour conserver leurs parts de marchés, son lot de violence, fusillade et fêtes guindés sur fond de mandoline... Mais Larry Cohen dynamite en même temps le genre, il rajoute des costumes colorés, afros et bacchantes, décors urbains hyper-réalistes, rythmes soul et poursuites en voitures, sur fond de misère sociale et de ségrégation raciale.
Gibbs rachète l'appartement (meubles et vêtements) du blanc pour lequel travaille sa mère.
Les symboles du racisme ambiant et de lutte nécessaire sont légions, souvent avec violence : flic qui menace de castrer le jeune Tommy, l'humiliation du cirage (et la "revanche" à la fin), l'expropriation des patrons de sa mère...

Fred Williamson, véritable figure la blaxploitation, campe un parrain paternaliste qui combine profit personnel et charité envers la Communauté, un héros musclé et tourmenté avide de vengeance et de gloire. Les seconds rôles de qualité suivent : D'Urville Martin en pasteur flamboyant, Julius Harris dans le rôle de Mister Gibbs, le père de Tommy, la belle Gloria Hendry, Art Lund très convaincant dans le détestable captain McKinney, Don Pedro Colley et bien sûr l'incontournable Bob Minor aux cascades.

Le film doit aussi son succès à la B.O.F. inspirée de James Brown, dont Down & Out in New York City.
Et comme dans ce genre de petite production, des techniciens ou producteurs se retrouent devant la caméra ; ici Cecil Alonzo (qui fait de même dans Superfly) et James Dixon. Dans le même genre, j'en profite pour évoquer Marvin Kerner, ingénieur du son sur une dizaine de film blax (essentiellement de l'AIP) et le monteur George Folsey Jr. (qui produira dans les années 80 les comédies d'Eddie Murphy : Un fauteuil pour deux et Un Prince à New-York).
Autre caractéristique des petits budget ont du bond, et du talent de Larry Cohen : les scènes urbaines prennent un réaliste saisissant avec les -vrais- passants hagards devant un Fred Williamson ensanlanté ou jetant des coups d'oeil à la caméra.

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L'analogie avec le Scarface de DePalma est flagrante : héros flamboyant et pathétique à l'origine plus que modeste, avec une mère qui s'est tuée à la tâche pour l'élever et un père absent, un ami d'enfance vécu comme un traître, une vie amoureuse catastrophique, et plus généralement l'ascension fulgurante suivie de la descente vertigineuse vers une déchéance totale. Une vision très noire -et réaliste- du mythique "american dream" emprunté par Tony Montana et Tommy Gibbs.

Cependant, le film que l'on peut aujourd'hui voir en DVD, ou sur les écrans français à l'époque, n'est pas la version sortie dans les salles US. En effet, la mort de Tommy avait provoqué la colère des spectateurs afro-américains, ulcérés de voir un véritable héros noir échouer et mourrir, et Larry Cohen a finalement coupé la scène finale au montage. Les merveilles du business ont fait le reste puisque cette épuration a permis de sortir une suite aux aventures de Tommy Gibbs : Hell Up In Harlem.
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2 commentaires:

Anonyme a dit…

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Anonyme a dit…

Le lien des films Blax c'est plutôt celui-ci: http://www.torrent411.com/search/?search=shabazz