mercredi 7 septembre 2011

Live and Let Die

Pour débuter cette année en douceur, évoquons Vivre et laisser mourir le James Bond qui débarque en pleine vague blaxploitation et fait la part belle aux actrices et acteurs afro-américains alors en vogue sur les grands écrans.

LIVE AND LET DIE - Guy Hamilton (1973)

Trois agents britanniques sont mystérieusement assassinés alors qu'ils enquêtaient sur les activité de Kananga (Yaphet Kotto), le dictateur de San Monique une île de l'archipel des Caraïbes. C'est bien sûr le travail de James Bond (Roger Moore) que de trouver le coupable de ces meurtres.
Il débarque d'abord à New-York, où il se trouve aux prises avec un un malfrat, local Mr. Big.
007 se rend vite compte que Kananga et Mr. Big sont une seule et même personne : il utilise ses différentes identités pour mettre en place un énorme trafic de drogue et devenir le plus important grossiste de New-York...
C'est pour enquêter et le démasquer que Bond part pour l'île de San Monique, aidé par une agent novice de la CIA, Rosie Carver (Gloria Hendry)...
United Artists et les producteurs des James Bond se révèlent les premiers à saisir le potentiel des castings partiellement afro-américains, en tout cas d'en éprouver les bénéfices : c'est le plus gros budget alloué depuis le début de la saga (12 millions) et rapporte plus de 160 millions.
En fait, ils doivent faire face à un changement de taille : Sean Connery a réfusé de rempiler une 7ème fois ; les producteurs doivent donc trouver un tas d'astuces pour assurer le succès de ce premier film avec Roger Moore... Dépayser Bond en Louisiane et aux Caraïbes en fait parti (comme l'absence de son ennemi juré du S.P.E.C.T.R.E.).
Ils ne se trompent pas sur le casting : Yaphet Kotto est auréolé de ses succès "grand public" avec The Liberation of L.B. Jones, Bone et surtout Across 110th Street ; il campe à merveille les vilains sans scrupule. La somptueuse Gloria Hendry s'offre en maillot de bain aux caméras ; elle ne joue qu'un rôle mineur mais se voit tout de même propulser "première James Bond Girl afro-américaine". Quant à Julius Harris, il faut bien avouer qu'il est l'homme de main estropié et machiavélique que l'on aime à rencontrer dans un James Bond. Rajoutez à ça le thème musical signé Paul et Linda McCartney et voilà les ingrédient du succès...

Cependant, cette épisode "black" laisse à désirer par l'image donnée des Noirs et les personnages confiés, ne reprenant donc que partiellement les codes de la blaxploitation.
Harlem et ses clubs, la Louisiane et ses jazz band urbains, les Caraïbes et leurs sorciers vaudou forment une carte postale idyllique. Mais presque tout les personnages noirs se trouvent être des méchants. Bien sûr on ne demande pas à un ennemi de Bond de faire dans la finesse ; les principaux vilains sont donc parfaitement retords. Le problème vient de personnages annexes, tel celui de Gloria Hendry et du chauffeur de taxi campé par Arnold Williams, qui cachent derrière leur sex-appeal ou leur jovialité un fond de traîtrise...

Pour le reste du casting afro-américain signalons Earl Jolly Brown (Black Belt Jones et Truck Turner), celui qui joue le sorcier vaudou Geoffrey Holder (que l'on ne retrouve étonnamment que dans Boomerang, 20 ans plus tard), Tommy Lane (Cotton Comes to Harlem, Shaft et Ganja & Hess, Arnold Williams (The Lost Man, Across 110th Street, Fox Style, Scream Blacula Scream), Ruth Kempf (JD's Revenge), Sylvia Kuumba Williams (Sounder). Du coté blanc, deux acteurs jouent régulièrement dans des films "black" : Clifton James (tick... tick... tick... et Black Like Me) et Stocker Fontelieu (Mandingo, The Toy, Big Momma's House 2). Enfin, dans une énorme équipe dédiées aux cascades co-dirigées par Eddie Smith, participent Bob Minor et Jophery C. Brown.

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