jeudi 16 décembre 2010

Jumpin' Jack Flash

Whoopi Goldberg se retrouve tête d'affiche pour la deuxième fois (après sa prestation remarquée dans The color Purple), mais cette fois c'est dans un rôle en contre-emploi qui va lui coller à la peau : la madame tout-le-monde au sens comique affirmé.


JUMPIN' JACK FLASH - Penny Marshall (1986)

Terry Dolittle (Whoopi Goldberg) est une employée de banque à la vie morose, peu épanouie dans son travail, en galère pour payer ses factures de chauffage et célibataire. Aimée de ses collègues pour son franc-parler, son patron trouve, lui, toujours à redire...
Relié par son ordinateur à ses clients à travers le monde, la voila contacté par un certain "Jumpin' Jack Flash" ; un agent anglais poursuivi par le KGB qui prend pour pseudo le tube des Rolling Stones.
Il demande d'abord à Terry de menus services, puis lui confie des missions plus ardues comme de contacter l'ambassade britannique, ou ses relais locaux. Mais les embuches commencent à s'amonceler et Terry va devoir user de tous ces talents pour les éviter...
Ce n'est pas un mauvais film, pas même soupçonnable d'un quelconque racisme, mais il préfigure ce que vont être les rôles de Whoopi Goldberg : une femme pétillante, avenante et au franc-parler affirmé ; bref une héroïne sympathique. Mais le problème réside surtout dans le fait que Whoopi va être réutilisée à l'infini dans ce rôle et va en plus être une des rares actrices noires mises en avant dans les années 80. Comme son alter-ego masculin Eddie Murphy, les producteurs d'Hollywood vont la faire évoluer dans un "monde blanc" et même gommer tout propos politique ou même vaguement social.
En plus ces personnages sont quasiment desexués. Là où les actrices de l'époque étaient amenées à être aimer par le plus bel homme du film, montraient leurs formes voire leurs dessous et même partageaient des scènes d'amour suggestives. Il n'en est rien pour Whoopi (ici le "Jack" aperçu à la fin est tout ce qu'il y a de plus commun). Je ne m'aventurerai pas dans une longue et fatigante explication sur la visibilité (ou non) de la sexualité des Afro-Américains, mais je me permets juste de signaler la différence de traitement évidente entre les Blancs et les Noirs par les studios (ce qui constitue d'ailleurs un important retour en arrière, au vu des avancées dans les années 70).
Avec peu de temps morts et la prestation -tout de même- sans accro de Whoopi, on passe un bon moment en regardant ce pur produit des années 80 ; j'imagine que les plus jeunes peuvent même s'éclater en regardant les dispositifs informatiques de l'époque (encore que ce devait être le must en 86 !).

On peut noter la présence de quelques gueules de la blaxploitation dans de très petits rôles : Roscoe Lee Browne (Black Like Me, Up Tight !, The Liberation of L.B. Jones, Super Fly T.N.T., Uptown Saturday Night), Renn woods (Car Wash et Sparkle, Youngblood, Penitentiary II...), Miguel A. Núñez Jr. (Action Jackson, Harlem Nights, Lethal Weapon 3, Street Fighter, A Thin Line Between Love and Hate, Life, Nutty Professor II : The Klumps, Scooby-Doo, The Adventures of Pluto Nash et Juwanna Mann) le cascadeur Tony Brubaker ou encore le décorateur Robert Drumheller qui participe là à son dernier film après avoir signé les prestigieux Cotton Comes to Harlem, Shaft et Shaft's Big Score !, Gordon's War, The Education of Sonny Carson et The Wiz.

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