samedi 21 mars 2009

Mo' Better Blues

Allez, on continue sur la lancée des Spike Lee avec le sublime Mo' Better Blues (pour "more better blues", difficilement traduisible en français, c'est une expression typiquement afro-américaine). A l'image de She's Gotta Have It, on est pas dans le registre des films ouvertement revendicatifs de Spike Lee, plutôt dans un film esthétique, où l'image et la musique priment. Bien sûr, il y a toujours des allusions claires ou très fines chez Spike Lee quant aux problèmes raciaux aux USA et même sur ce film les plus folles critiques l'ont accusé d'antisémitisme (parce que les patrons de la boîte sont juifs)... Mais ce film s'apprécie comme un véritable drame, la chronique d'une époque et la biographie d'un jazzman handicapé des relations sociales.

MO' BETTER BLUES - Spike Lee (1990)



Bleek Gilliam (Denzell Washington) est un trompettiste de génie. Il se produit tous les soirs avec son groupe dans un cabaret. Mais voilà, tout n'est pas rose au pays des jazzmen. Les zicos, mené par l'autre saxo, Shadow (Wesley Snipes), veulent une augmentation que Giant (Spike Lee), le manager n'a pas l'air de réussir à l'obtenir ; Indigo et Clarke, les maîtresses de Bleek aimeraient bien, chacune de son coté, avoir Bleek pour elle seule ; Giant a des problèmes avec le jeu, et il aimerait que son pote Bleek l'aide un peu.
...mais Bleek n'aime que sa trompette et le monde autour de lui le fatigue. Sauf qu'à trop délaisser la vrai vie, elle vous rattrape.
Un film sublime. Spike Lee nous offre des plans de toute beauté, avec un rouge tamisé sublime Le casting est au point avec un Denzell Washington très inspiré et Wesley Snipes dans un rôle qui lui va comme un gant (loin des rôles de brutes qu'Hollywood lui réserve). Spike Lee, comme souvent, nous offre sa stature de freluquet en incarnant un manager largement incompétent.
Toute la petite famille Lee est là, comme d'habitude : Spike offre à sa soeur, Joey Lee, un rôle enfin à sa mesure et elle amène beaucoup de fraîcheur. Bill Lee (le père) a un petit rôle vers la fin, mais c'est surtout lui qui assure la partition du film... et ça en jète !
En guest, Samuel L. Jackson dans campe un caïd local assez savoureux et l'acteur de la Blaxploitation Dick Anthony Williams (Up Tight, The Mack, Five on the Black Hand Side...).

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