jeudi 30 mai 2013

Fingers

Mélodie pour un tueur fut un des rares films post-baxploitation où apparaît Jim Brown et qui ne fasse référence au foot ou aux film soul...

FINGERS - James Toback (1978)

Jimmy "Fingers" (Harvey Keitel) est un jeune homme qui se rêve pianiste et en séducteur. Mais il est incapable de jouer en public et sexuellement instable.
En plus, il est le fils d'un parrain sur le déclin, Ben Angelelli (Michael V. Gazzo), pour qui il assure quelques missions. Impulsif, frustré et tiraillé par entre ses passions et l'amour pour son père, Jimmy s'accroche à une belle et énigmatique inconnu (Tisa Farrow)...
Ce Fingers est un digne héritier des films de Scorcese. Avec la mafia, New-York, le sexe et la musique en arrière-plan, on voit évoluer à travers ces quatre sphères un héros torturé qui questionne la place des jeunes hommes blancs urbains en cette fin des années 70. Le film a fait l'objet d'une adaptation française par Jacques Audiard : De battre mon coeur s'est arrêté ; acclamé par la critique et la profession, le film m'apparaît pourtant en-dessous de l'original et en particulier pour ce qui concerne la prestation magistrale d'Harvey Keitel (dont le rôle -édulcoré- est confié à Romain Duris).

On retrouve avec plaisir les acteurs italo-américains habitués des Scorcese, Coppola ou de la série Les Soprano. Certains sont aussi des habitués des productions afro-américaines, au premier rang desquels
Danny Aielloà qui Spike Lee offira le rôle de Sal dans Do the Right Thing et Eddie Murphie, dans son Harlem Nights, celui d'un flic de quartier qui veut croquer. On peut aussi reconnaître Michael V. Gazzo (A Man Called Adam, The Fish That Saved Pittsburgh, Body and Soul), Tommy Signorelli (Hickey & Boggs et One Down, Two to Go), Frank Pesce (Les flic de Beverly Hills, Original Gangstas, Double Take...)

Pour ce qui nous concerne plus spécifiquement ici, force est de constater que le personnage incarné par Jim Brown laisse entrevoir la régression qui s'amorce à l'aube années 80. Ici Brown investit incontestablement la figure du Black Buck "historique", celui qui fait peur aux hommes blancs en maîtrisant sexuellement les femmes blanches. Dommage ! Mais assez représentatif de ce que va être le Noir dans les films et séries de mafia : soit un drogué, soit un baiseur... triste retour aux caricatures racistes pré-blaxploitation.
A signaler dans un tout petit rôle Arthur French, un acteur de soutien à la jolie filmographie : Car Wash, The Wiz, A Hero Ain't Nothin' But a Sandwich, Malcolm X, ou encore Crooklyn.

samedi 25 mai 2013

Original Gangstas

En ces années 90, toujours peu de projets pour Jim Brown. C'est fort logiquement qu'il revient aux fondamentaux avec ce Original Gangstas, ou il retrouve Pam Grier et Paul Winfield (comme dans Mars Attacks ! la même année), son vieil ami Fred Williamson, Richard Roundtree et d'autres représentants de la blaxploitation...

ORIGINAL GANGSTAS - Larry Cohen (1996)

Le gang des Rebels sème la terreur à Gary, Indiana. Ils assassinent d'abord un jeune basketteur puis tentent de supprimer le vieux Bookman, témoin de la fusillade et prêt à parler aux flics... Son fils, John (Fred Williamson) -un ancien footballeur qui a quitté le ghetto- revient pour venger son père et veut détruire les Rebels, par tous les moyens nécessaires. Séparés, la mère le père du jeune assassiné, Laurie Thompson et Jake Trevor (Jim Brown & Pam Grier), s'allient avec lui. John, Laurie et Jack, créateurs des Rebels 20 ans plus tôt, vont tout mettre en œuvre pour empêcher le gang de sévir à nouveau et de pourrir la vie des habitants du quartier.
Tout y passe : de la tentative de médiation par le pasteur (Paul Winfield), à des cours d'autodéfense pour tout le quartier, en passant par une infructueuse collaboration avec la police de l'Inspecteur Slatten (Robert Forster). Mais c'est en retrouvant leurs vieux camarades de gang (Richard Roundtree & Ron O'Neal) que les choses vont s'accélérer...
Le projet, apparemment pharaonique, ne coûte que 5 millions de dollars ; ainsi comme les résultats d'exploitation ne sont pas fabuleux, la perte financière reste limitée. Larry Cohen (Black Caesar et Hell Up in Harlem) est aux commandes et reprend sa caméra pour mettre en scène les 5 grandes stars de la blaxploitation : Fred Williamson, Pam Grier, Jim Brown, Ron "Super Fly" O'Neal, Richard "Shaft" Roundtree !

Si les scènes de gang sont largement convenues (le chef sans âme, le fou de la gâchette au look de pimp, la guerre avec les autres gangs...), les scènes avec les héros des 70s sont bien menées. Comment ne pas adorer la scène où la dream team de la blaxploitation chargent en ligne sur les loubards ?
Bien sûr, on peut comparer les kilos en plus des uns et des autres, mais les scènes d'action sont rondement menées. La scène du cours de self défense organisé par Pam Grier est vraiment géniale. Et Cohen s'amuse à truffer son film de private jokes dignes d'un fan adolescent.

Des 70s aux 90s, les problèmes de pauvreté, de violence, de drogue et de racisme demeurent. Mais la désindustrialisation est passé par là, et l'insouciance ambiante, les costumes colorés et les luttes émancipatrices qui irriguaient la blax' ont disparues. Ainsi, le film peut ressembler à un mea culpa (les ex-Rebels ont créés un monstre qu'il faut empêcher de nuire) et peut éventuellement être interprété comme un espèce d'enterrement de la blax' et de ses gangsters sympathiques...

Cinq ans avant le Jackie Brown de Tarantino, Larry Cohen réunit Pam Grier et Robert Forster, deux acteurs représentatifs du cinéma d'exploitation. En outre, à par les cinq stars de la blaxploitation déjà citées, on retrouve quelques autres représentant des soul movies, comme Paul Winfield (Sounder, Trouble Man, Gordon's War, la mini-série King ou A Hero Ain't Nothin' But a Sandwich entre autres) ou Isabel Sanford (Guess Who's Coming To Dinner, Hickey and Boggs, Soul Soldier, Lady Sings the Blues puis Sprung)
Bien entendu, quelques acteurs de la nouvelle génération viennent compléter la distribustion comme Godfrey (The Cookout, Soul Plane, Phat Girlz), le maquereau The Bishop Don Magic Juan ou encore les rapeurs Yukmouth, Scarface, Bushwick Bill et Shyheim Franklin du Wu-Tang Clan.

mercredi 22 mai 2013

Mars Attacks !

Effet collatéral de son Mars Attacks !, Tim Burton permet aux deux ex-star blax Jim Brown et Pam Grier de revenir dans une production de qualité...

MARS ATTACKS ! - Tim Burton (1996)

Alors que les Martiens s'apprêtent à atterrir sur le sol américain, le President Dale (Jack Nicholson) prépare leur arrivée, s'intéressant plus aux retombées médiatiques qu'aux stratégies défensives. Or, les petits hommes verts s'avèrent moins pacifiques que prévu et envahissent méthodiquement la Terre.
Alors que le President Dale, sa femme et leur fille (Glenn Close & Natalie Portman) se retranchent dans la Maison Blanche, des anonymes vont lutter contre les envahisseurs ! Que ce soient un jeune homme du Kansas Richie Norris et sa grand-mère (Lukas Haas & Sylvia Sidney) ou un ancien boxeur (Jim Brown) qui rêve de retrouver son foyer...
Les compteurs s'égalisent entre le coût de productions et les bénéfices engendrés (autour de 100 millions de dollars chacun). Mars Attacks ! peut être classée comme une parodie, un pastiche des films d'invasions extra-terrestres, à la fois nostalgique d'une certain cinéma des années 50s à 70s et critique des superproductions des 90s (présenté à tord comme une réponse "intelligente" à Independence Day, or on peut déjà trouver dans ce dernier nombre d'indices d'un second degré équivalent). Tim Burton y allie avec brio humour et action, et une bonne dose de cynisme sur le monde politique et médiatique.

Le casting rassemble de grandes stars de l'époque : Jack Nicholson, Pierce Brosnan, Natalie Portman, Glenn Close, Danny DeVito, Sarah Jessica Parker, Michael J. Fox, Jack Black... ou encore Tom Jones, en caricature de lui-même : hilarant ! Mais la place de ce film sur ce blog est due à l'utilisation de Pam Grier et Jim Brown, signant le début d'un certaint retour en grâce sur grand écran.

On passe, encore aujourd'hui -peut-être même plus !?- un bon moment en regardant ce film ; mais Tim Burton se perd probablement un peu en consacrant un si gros budget pour des effets spéciaux qui auraient gagné à plus d'amateurisme assumé. Cependant les effets sont réussis, et confié à une vieille connaissances des amateurs des films blax les plus spectaculairement mauvais : Michael Fink. Celui-ci s'essaya à la réalisation avec Black Force et Velvet Smooth, puis se reconvertit avec succès dans les effets visuels.
Dernière déception : le rôle du président des USA devait être confié à Warren Beatty qui refusa, malheureusement.

Preuves de sa nostalgie des films anciens, Burton offre quelques rôles à d'illustres ancêtres du cinéma tels Sylvia Sidney, Rance Howard, John Finnegan ou encore Rod Steiger (le shériff dans In the Heat of the Night) et à trois stars de la blaxploitation : le musculeux Jim Brown et la sex symbol des années soul Pam Grier. Paul Winfield, le troisième, est moins connu et cantonné aux rôles de soutien. Ces trois ambassadeurs des années soul se retrouvent la même année dans Original Gangstas.
Les enfants de Grier et Brown sont joués par Brandon Hammond (Menace II Society, Tales from the Hood, Waiting to Exhale, Space Jam, Soul Food, Blue Hill Avenue) et Ray J (Steel, A Day in the Life).
Quelques acteurs blancs de second plan reviennent dans quelques films "black", tels Joe Don Baker (Golden Needles, The Distinguished Gentleman et Panther) et J. Kenneth Campbell (Bulworth, Blue Streak, Guess Who).

samedi 18 mai 2013

The Running Man

L'année précédent son retour plein d'auto-dérision dans I'm Gonna Git You Sucka, Jim Brown campe un -gentil- méchant dans Running Man...

THE RUNNING MAN - Paul Michael Glaser (1987)

2019, les Etats-Unis sont devenus un pays totalitaire où sévit la famine et les jeux télévisés utilisés pour divertir les masses. Ben Richards (Arnold Schwarzenegger) officie comme policier. Mais un soir il refuse d'obéir à l'ordre de tirer sur la foule ; il est arrêté et incarcéré dans une prison high tech dont il parvient à s'enfuir, avec ses amis Laughlin et Weiss (Yaphet Kotto & Marvin J. McIntyre)
Les autorités remettent la main sur Richards qui se voient obligé de participer à talk show trash où s'affrontent à mort des détenus...
Jim Brown est quatrième au générique, mais il n'apparaît que très peu. C'est pourtant en préparant ma filmographie de Brown que j'ai décourvert ce film, à coté duquel j'étais totalement passé dans mon adolescence. Etonnant, car il allie tous les codes qui faisait les bons blockbusters de l'époque : héros musclé incarné par Schwarzenegger, action et haute-technologie (pour l'époque, s'entend), monde post-appocalyptique et totalitaire... le tout adapté d'un roman d'anticipation de Stephen King, qu'il publie en 1982 sous le pseudonyme de Richard Bachman.

En outre le réalisateur est le Starsky de notre enfance : Paul Michael Glaser ! Il se voit confier un confortable budget de 27 millions de dollars. Les résultats au box office sont convaincants avec des recettes s'élevant à 38 million. Difficile à croire aujourd'hui, tant les effets spéciaux sont datés ! En plus, c'est vraiment le faux-film rebelle par excellence, où le héros combat "par hasard" un régime totalitaire caricatural à souhait.

En tout cas, on oubliera vite ce film pour ce qui dans la filmographie de Jim Brown. Il faut signaler aussi un petit pour un autre très grand acteur, largement sous-utilisé ci : Yaphet Kotto, un des premiers policiers gradés afro-américains (aux cotés d'Anthony Quinn dans Across 110th Street) ou le méchant opposé à James Bond dans Live and Let Die.
Pour son bestiaire de méchant, le directeur de casting va piocher dans les catcheurs reconvertis en acteurs comme Erland van Lidth (que l'on peut apercevoir aussi dans Stir Crazy de Sidney Poitier).

mardi 14 mai 2013

I'm Gonna Git You Sucka

Alors que sa carrière est en dent de scie durant les années 80, Jim Brown se prête avec beaucoup d'humour à un hommage parodique aux films blaxploitation I'm Gonna Git You Sucka, première livraison de Keenen Ivory Wayans...

I'M GONNA GIT YOU SUCKA
Keenen Ivory Wayans (1988)


Jack Spade (Keenen Ivory Wayans) retourne dans le foyer maternel après l'"O.G." ("Over Gold", une overdose d'or) de son frère; celui-ci avait de mauvaises fréquentations et des dettes contractées auprès du caïd local, Mister Big.
Spade se rend au concours annuel des gangs, il y rencontre John Slade (Bernie Casey), héros de la lutte anti-gang et ancien amant de sa mère (Ja'net DuBois), espérant s'en faire un allié.
Ils s'enjoignent rapidement l'aide de Hammer et Slammer (Isaac Hayes & Jim Brown), puis de Kung-Fu Joe (Steve James) et Flyguy, un pimp à l'ancienne (Antonio Fargas). Ensemble, ils vont nettoyer le quartier...

L'ambiance des productions soul est bien retranscrite : les traits marquant de la période sont pasticher avec humour, mais toujours avec une sentiment de respect affectueux. Ces traits sont grossis volontairement : on aperçoit le cascadeur doublant Ja'net DuBois, on rencontre l'incontournable militant révolutionnaire paranoïaque (Clarence Williams III) dont les chérubins blancs et blonds récitent des rédactions sur ce "Blanc pouilleux de Lincoln", la chanteuse de club -incarnée par Kim Wayans- qui en fait des tonnes en chantant "Oh When the Saints". La palme allant peut-être à ce dialogue entre Jim brown et K. I. Wayans :
"- Qu'est-ce qui te fait croire que tu peux être un "black heroe" ?
- Je suis un ancien joueur de football."

Il y a aussi des parodies d'Abby, de The Mack (avec le concours de pimp de l'année gagné -forcément !- par Antonio Fargas), des films d'action soul, du sow télévisé culte Soul Train et de Jim Kelly. Ainsi qu'une vanne récurrente sur les thèmes musicaux avec un Bernie Casey déambulant dans la rue sur le thème de Shaft interprété un groupe qui marche dans ses pas.

Les stars de l'époque (Bernie Casey, Isaac Hayes et Jim Brown) et les secondes gueules jouent le jeu à fond, à l'image des Ja'net DuBois (Five on the Black Hand Side, A Piece Of the Action, la série TV culte Roots), Marilyn Coleman (Willie Dynamite, Disco Godfather et le plus récent Menace II Society), les cascadeurs Bob Minor et Tony Brubaker, l'incontournable Antonio "Huggie" Fargas.
Mais aussi des acteurs plus jeunes comme Chris Rock, Kadeem Hardison (qui jouera un des rôles principaux de Panther, et apparaît dans School Daze, White Men Can't Jump, Vampire in Brooklyn, The 6th Man, Showtime), Robin Harris et nombre d'autres, les Wayans au premier rang, ayant collaboré à l'excellent Hollywood Shuffle de Robert Towsend qui fait donc assez logiquement une brève apparition.

Enfin, cette production offre aussi un rôle à un dinosaure du cinéma noir : Jester Hairston, musicien et acteur qui participe aux mythiques The Green Pastures, Carmen Jones, The Sun Shines Bright de John Ford, à Lilies of the Field et In the Heat of the Night avec Sidney Poitier, et à quelques films soul comme Lady Sings The Blues ou The Bingo Long Traveling All-Stars & Motor Kings.



vendredi 10 mai 2013

One Down, Two To Go

Dernier "grand" film pour Jim Kelly, Les 4 justiciers n'est pas à la hauteur des précédentes réunions des stars de la blax...

ONE DOWN, TWO TO GO - Fred Williamson (1982)

Chuck (Jim Kelly) est le capitaine d'une équipe californienne venant concourir dans un tournoi de karaté. Avec son ami Ralph (Richard Roundtree), il se rend compte que les combats sont truqués par le mafieu Rossi (Peter Dane). Après cette découverte, Chuck est victime d'une tentative d'assassinat et la fille de Ralph de viol...
Pour contrer la vengeance des mafieux et remettre la main sur l'argent perdu dans le tournoi truqué, ils appellent à la rescousse leurs anciens collègues new-yorkais, Cal et J (Fred Williamson & Jim Brown).
Une fois passée le plaisir de voir défiler à l'écran les noms des quatre acteurs principaux de la blaxploitation (Richard "Shaft" Roundtree, Jim Kelly, Fred "the Hammer" Williamson et Jim Brown) l'intérêt s'étiole rapidement au fil des longs combats d'ouverture et de la lourdeur avec laquelle l'intrigue est mise en place. On se raccroche au duo Brown/Williamson (qui fonctionne grâce à une réelle complicité hors plateau), à de trop rares combats ou bien des répliques ultimes comme "You're maybe good in Kung Fu but I'm an expert in Gun Fu!", mais l'ensemble est très moyen pour un fan de la blaxploitation et probablement inepte pour quelqu'un qui n'a jamais vu un film des nos héros.
Ce film vient une fois encore confirmer que Fred Williamson est un piètre réalisateur, sans sens de la mise en scène. En témoigne la scéquence de présentation entre lui et Jim Brown : la caméra les suit en voiture pendant trois minutes, avec une platitude extrême et une mauvaise musique typique des années 80 ! En outre, même si notre quatre "blax'star" sont réunis sur le papier, on les voit trop peu ensemble et leur jeu, comme leur importance dans le scénario, est par trop inégal. Par exemple, impossible de comprendre d'où vient l'idée saugrenue de blesser Chuck/Jim Kelly dès le début et de l'empêcher ainsi d'exposer ses talents martiaux (celui-ci est d'ailleurs habitué aux rôles étonnemment limités lorsqu'ils jouent avec ses amis, comme dans Take a Hard Ride, où il incarne un Indien muet). On en arrive même à regretter ce gâchis d'un casting quasi-inédit (il faudra attendre Original Gangstas de Larry Cohen, mais cette fois malheureusement sans Kelly).

Dans la distribution, on peut noter pêle-mêle une belle brochette d'acteurs italo-américains : Joe Spinell, Tony Gazzo et Willi Cicci  (qui jouent dans les deux premiers volets, respectivement, de The Godfather et Rocky) et Peter Dane (Black Samurai, Black Starlet). Il y aussi les actrices afro-américaines Paula Sills (No Way Back et Disco 9000) et Angela Robinson, mariée à l'aceteur John Witherspoon, elle apparaît dans The Meteor Man ou Soul Plane.
L'équipe des cascades est des plus étoffées avec Captain Haggerty -un dresseur de chien au physique immanquable, qui est tour à tour cascadeurs et acteurs-, Harry Madsen (Superfly, Claudine, Aaron Loves Angela, The Wiz, The Hitter, See No Evil, Hear No Evil, New Jack City, Inside Man...), Frank Ferrara (The Warriors, The Last Dragon, The Last Boy Scout, Hoffa, Sugar Hill, Woo, Amistad, Head of State, Bad Boys II, Hitch, I Am Legend, Meet Dave, The Taking of Pelham 1 2 3...) et Aaron Banks, un médiatique prof de karaté (qui coache Williamson depuis Mean Johnny Barrows).

lundi 6 mai 2013

Three The Hard Way

L'année précédent Take a Hard Ride, Brown, Kelly et Williamson étaient réunis pour la première dans un film explosif...

THREE THE HARD WAY
Gordon Parks Jr. (1974)

Jimmy Lait (Jim Brown) est un producteur de musique. Son quotidien feutré prend un nouveau tour lorsque son ami House (Junero Jennings) s'échappe d'une mystérieuse prison où les Afro-Américains servent de cobayes. Ce témoin gênant est supprimé, tandis que ses assassins capturent  la compagne de Jimmy, Wendy (Sheila Frazier).
L'aide de Jagger, puis de l'expert en arts martiaux Mister Keyes (Fred Williamson & Jim Kelly), ne sera pas superflue pour Jimmy.
Entre fusillades et bastons, les trois amis mettent à jour un complot visant à empoisonner l'eau avec un produit tuant exclusivement les Afro-Américains. Ce projet fou est entretenu par Monroe Feather (Jay Robinson) et son organisation paramilitaire raciste...
Après le controversé mais cultissime Superfly, Gordon Parks Jr. livre selon moi un des meilleurs films d'action de la blaxploitation, et concentre tout ce qui fait l'attrait de ces black action movies si particulier, dont les mélodies accrocheuses de The Impressions.
D'abord, le trio d'acteurs bien utilisés (à contrario du gâchis, 10 plus tard, de One Down, Two to Go). La première scène où apparaît Jim Kelly, victime d'un coup monté, est vraiment énormissime ! Et on il renouvelle son désormais classique car wash fighting (comme dans Black Belt Jones). Le numéro de duettiste de Brown et Williamson fonctionne bien lui aussi.
Avec une telle réunion, c'est bien sûr l'action qui prime. Et on est plus que servi dans ce domaine avec une diversité des décors qui rivalise avec la surenchère dans les explosions... La réalisation est bien  maîtrisée avec tout le panel du genre (fusillades, kung-fu, courses poursuites, explosions...) et qui assume la surenchère avec un final magistral où nos trois durs Brown, Williamson et Kelly prennent d'assaut la base paramilitaire !
Le budget était donc au rendez-vous et très bien utilisé par Parks Jr. dont on excuse les quelques erreurs au montage tant l'ensemble est jubilatoire.
Pour ce qui est du montage justement, Three The Hard Way a connu trois versions différentes (qui sont détaillées par Foxy Bronx sur son site), entre pour des raisons de censure et de classement "R". Ici les captures d'écran viennent du quadruple DVD édité par Warner et comportant des sous-titres français. Toutes les conditions sont donc réunies pour vous procurer ce film !
Le scénario est léger et prétextes aux scènes susmentionnées. Mais tellement jouissif : un complot raciste et un poison ciblant exclusivement les Noirs ! Les deux hommages parodiques Undercover Brother et Black Dynamite reprennent d'ailleurs cette trame complotiste, et Malcolm D. Lee va jusqu'à nommer son méchant Feather...

La distribution est réussie, et en particulier les seconds rôles afro-américains comme la magnifique Sheila Frazier, habituée à tourner pour la famille Parks (Superfly et The Super Cops), Charles Mc Gregor (Come Back, Charleston Blue, Across 110th Street, Gordon's War, Blazing Saddles, Aaron Loves Angela, That's the Way of  the World, The Baron), les moins connus Junero Jennings (The Mack, Slaughter's Big Rip-Off, Black Samson) et Marie O'Henry (Dr. Black, Mr. Hyde, Joey, The Glove) et les cascadeurs Jophery C. Brown et Bob Minor.