mardi 17 mai 2011

Identity Crisis

Mario et Melvin Van Peebles avaient joué ensemble dans Les dents de la mer IV. Durant ce tournage, Mario griffonne un scénario qui devient le squelette de sa nouvelle réalisation : Identity Crisis.

IDENTITY CRISIS - Melvin Van Peebles (1989)


Yves Malmaison (Richard Fancy) est un styliste français en pleine préparation d'un défilé. Chilly D (Mario Van Peebles) est un rappeur sans grande envergure adepte de petites combines. Les deux collectionnent les conquêtes, le premier de beaux éphèbes et le second de pulpeuses demoiselles.
Mais Malmaison est empoisonné, et son âme se retrouve incarnée dans le rappeur. Pour corser le tout, à chaque fois que Chilly/Yves reçoit un coup, la personnalité de l'un ou l'autre prend le dessus ; ce qui le mène à d'étranges déconvenues.
Avec l'aide du fils Malmaison, Sebastian (Ilan Mitchell-Smith), il va mettre à jour un complot visant à récupérer la prestigieuse enseigne de mode.
C'est le grand retour, 18 ans après Sweet Sweetback... (dont on entend très brièvement la BO, ainsi qu'un extrait sur un téléviseur), de Melvin Van Peebles en tant que réalisateur. Le scénario est écrit par son fils Mario qui interprète le personnage central. Le père et le fils créent même une boîte de production pour l'occasion : Block & Chip Productions. Mais la piètre qualité du film conjuguée à l'ostracisme dont est encore victime Melvin Van Peebles ne permettent pas une exploitation en salle, et Identity Cisis sort directement en VHS.

Le film est déconcertant, et clairement pas à la hauteur des réalisations passées de Melvin, ni des futures de Mario. Quant à la composition de ce dernier est largement surjouée et caricaturale voire offensante pour ce qui est de l'homosexualité.
La réalisation porte indéniablement la patte de Melvin : montage saccadé, surimpression flashy, plans urbains et néons, scènes sexuelles décalées, filtres colorés... mais sans jamais retrouver la fraîcheur et la force qu'il avait insufflé par ces procédés dans Sweet Sweetback...

Le casting est plutôt limité et composé d'anonymes ou d'acteurs de second plan. Citons cependant Alyce Webb (actrice de second rôles peu utilisée mais qui apparaît tout de même dans Cotton Comes to Harlem, Claudine pour ce qui est du cinéma soul et, dans les années 90, Boomerang de Reginald Hudlin), le chanteur Kid Creole (Be Kind Rewind) Coati Mundi (présent dans de nombreux films de Spike Lee : Mo' Better Blues, Girl 6, He Got Game, Bamboozled, 25th Hour...) ainsi que le producteur et scénariste de nombreuses séries TV devenus des classiques : Stephen J. Cannell (il joue aussi dans Posse, le western signé Mario Van Peebles). Un autre habitué des collaborations avec la famille Van Peebles est de la partie : le costumier Bernard Johnson (Don't Play Us Cheap, Willie Dynamite, Claudine, The Bingo Long Travelling... et New Jack City).

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