samedi 28 mai 2011

How To Eat Your Watermelon in White Company (And Enjoy It)

Il faut attendre 2005 pour avoir droit à un documentaire (au titre interminable comme les affectionne Melvin Van Peebles) qui rende hommage à ce grand précurseur et touche-à-tout avant-guardiste qu'est Melvin Van Peebles...

HOW TO EAT YOUR WATERMELON
IN WHITE COMPANY (AND ENJOY IT)
Joe Angio (2005)



A travers les étapes de la confection d'une statue en cire de Van Peebles, Joe Angio décompose la vie de Melvin VanPeebles. Son enfance est son adolescence sont rapidement évoquées pour s'appesantir sur son exil en Europe et singulièrement en France. Il y intègre l'équipe d'Hari Kiri (l'ancêtre impertinent de Charlie Hebdo), et publie dans ce journal, écrit des contes, participe avec Wolinsky à l'adaptation de La reine des pommes de Chester Himes...
Ce long séjour français se conclue en beauté avec la réalisation de La Permission. Puis, c'est le retour aux Etats-Unis, l'incursion dans la musique, puis la sortie de Watermelon Man, une comédie produite par la Columbia.
Le projet Sweet Sweetback... le fait connaître du grand public et entrer dans la légende comme un réalisateur avant-guardiste black listé par les grands studios. S'ensuit une incursion moins connue à Broadway avec deux comédies musicales : Ain't Supposed to Die a Natural Death, puis Dont' Play Us Cheap (dont la première version est un long métrage longtemps invisible).

Le documentaire aborde même la brève carrière de trader à Wall Sreet et son livre sur le sujet Bold Money, nous emmènant jusqu'à la remise de la décoration de Chevalier de la Légion d'Honneur !
Ce documentaire, malheureusement pas disponible en version sous-titrée, est d'un rare intérêt pour qui connaît ou veut connaître Melvin Van Peebles. Il présente le grand avantage de ne pas se centrer uniquement sur Sweet Sweetback... (sur lequel on sait déjà beaucoup, à travers le livre de tournage, le documentaire Classified X, puis le film de son fils Mario : Baadasssss !).
On apprend des choses donc, en particulier de la part des intervenants -famille, amis, collaborateurs...- et chaque témoignage construit un peu plus la "légende" Van Peebles. Mises bout à bout ses expériences dans la presse satyrique et l'écriture de contes, dans le cinéma, la musique et le théâtre, dans la finance... tout cela renforce cette idée que Melvin est un être génial, persévérant et qui va là où personne ne l'attend.

Malgré les attendus, les intervenants sont nombreux et pertinents : Gébé et Wolinsky d'Hara Kiri, les réalisateurs Gordon Parks et Spike Lee, le musicien Gil Scott-Heron... Ses enfants témoignent aussi, dont bien Mario Van Peebles, qui livre un avis sans concession sur la "blaxploitation", soulignant qu'elle a permis l'éclosion d'actrices et d'acteurs afro-américains, mais qu'elle a "perverti le message", regrettant le remplacement du héros révolutionnaire Sweetback par le héros dealer Superfly.

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