jeudi 14 avril 2011

Life

Perpète réunit les deux acteurs comiques de l'année 1999, Eddie Murphy et Martin Lawrence (respectivement quatre et deux films cette année-là), et la collaboration s'avère plus que fructueuse...

LIFE - Ted Demme (1999)


Dans une prison du Mississipi, pendant que deux jeunes prisonniers rebouchent deux tombes, le vieux Willie Long (Obba Babatundé) leur conte la vie des deux macchabées. Tout débute en 1932, lorsque Rayford Gibson (Eddie Murphy), une petite frappe au bagou inaltérable, et Claude Banks (Martin Lawrence), un employé de banque fraîchement embauché, se trouvent obligé de convoyer de la gnole pour le compte d'un gangster de Harlem. Les deux hommes partagent peu de choses : une vie et des ambitions différentes,
Lors d'une étape, Winston (Clarence Williams III) leur meurt mystérieusement dans les bras, après avoir escroqué Ray au poker. Le mobile est tout trouvé et la justice des Blancs du Sud ne cherche pas plus loin : les deux compères sont condamnés à perpétuité dans un bagne du Mississipi.Certes l'humour est présent, mais pas celui dans lequel s'illustrent le plus souvent Eddie Murphy et Martin Lawrence (c'est d'ailleurs la volonté affirmée de Ted Demme, à qui l'on doit le petit film Who's the Man ?). Les deux acteurs ont joué pour la première fois ensemble dans Boomerang, et c'est à ce genre de comédies que l'on peut comparer Life : une comédie pertinente où se mêle à la fois l'humour, les sentiments, le drame et la solidarité. On suit les deux personnages principaux pendant 70 ans, un vieillissement rendu crédible par le bon jeu de Martin et Eddie, et grâce aux maquillages perfectionnistes de Rick Baker (nominé aux Oscars).

J'ai un faible pour les reconstitutions historiques et les films en costumes d'époque. Et on peut dire que ce film nous fait voyager, du Harlem by night au Sud profond, jusque dans les rêves de Ray. Le tout sur une BO réussit, signée de Wycleef Jean, l'ex-Fugees.

Même si le réalisateur est Blanc, c'est bien d'une histoire d'Afro-Américains dont il s'agit, une histoires sur, avec et du point de vue des Afro-Américains. Le parallèle avec l'esclavage paraît évident ; on peut même, en poussant un peu, y voir une parabole sur la ségrégation : travail gratuit, poursuite des évadés par des Blancs et des chiens, directeur de la prison représenté comme un directeur de plantation -avec sa famille bien proprette qui assiste frétillante aux activités de détenus et sa fille qui accouche d'un enfant métisse...

Enfin, dernier point essentiel : cette comédie historique rassemble un casting incroyLienable qui investit des seconds rôles touchant, campés avec précision et dignité. On peut citer pêle-mêle Bernie Mac, Anthony Anderson (Romeo Must Die, Exit Wounds, Kingdom Come, Cradle 2 the Grave, Big Momma's House, Barbershop), Barry Shabaka Henley, Miguel A. Núñez Jr.,
Bokeem Woodbine, Lisa Nicole Carson, Clarence Williams III, Michael "Bear" Taliferro, Sanaa Lathan, Zaid Farid (Bowfinger), Guy Torry, Armelia McQueen, William B. Taylor, Ernie Banks, le funkman Rick James.
L'équipe des cascadeurs est aussi étoffée avec les dinosaures Tony Brubaker et Jophery C. Brown et la nouvelle génération Big Daddy Wayne, Eric Chambers et Jalil Jay Lynch

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