vendredi 9 mars 2012

Phat Girlz

Les femmes prennent bien leur place dans ces années 2000 aussi bien devant que derrière la caméra, comme le prouve Zéro complexe...

PHAT GIRLZ - Nnegest Likké (2006)



Jazmin Biltmore (Mo'Nique) travaille dans une boutique de prêt-porter et aspire à devenir costumière ; elle souffre surtout de sa corpulence, se gavant de pillules amaigrissantes, et du regard des autres depuis son enfance qui se traduisent par une vie sexuelle inexistante. Tout le contraire de sa maigrelette sa cousine Mia (Joyful Drake).
Elle gagne un séjour dans une station thermale, et en fait profiter Mia et sa meilleure amie Stacy (Kendra C. Johnson). Les trois jeunes femmes y font la rencontre de trois charmants hommes africains (Jimmy Jean-Louis, Godfrey & Dayo Ade)...
Le film réussit l'exploit de se rembourser lors de son premier week-end d'exploitation ; il engrangera au total plus de 7,5 millions de dollars.
Le point très positif du film a trait à la sexualité. Il commence fort (comme une déclinaison féminine de Trippin') par une rêve érotique de l'héroïne, grosse de surcroit, qui gémit sur son lit ; or ça aiguise l'intérêt tant la sexualité féminine est rarement montrée à l'écran ! Et de ce point de vue les scènes d'amour qui suivent proposent une représentation quasi inédite centrée sur les femmes. A l'image de la sexualité des hommes noirs qui n'a été valorisé presqu'exclusivement par des réalisateurs afro-américains, la réalisatrice Nnegest Likké parvient -même si ce n'est pas son propos central- à filmer l'amour du point de vue féminin.
Cependant, le film est très inégal. On sombre vite dans une comédie qui ne sais pas choisir entre bons sentiments (à la limite du rousseauisme et des mythes de l'Africain-qui-a-des-vrais-valeurs-authentiques) et attaque de front de la dictature de la minceur. Le propos sociétal est raté, comme on pouvait s'y attendre, il n'en reste pas moins que l'on rigole de temps à autre, en particulier dans la première partie.

Mo'Nique est une comédienne, spécialisée dans le stand up et d'abord reconnu sur le petit écran. Elle enchaîne des seconds rôles (3 Strikes, Two Can Play That Game, Baby Boy, Half Past Dead, Soul Plane) et décroche enfin un premier rôle dans Hair Show. Comme on ne peut lui imputer les faiblesses du film, il faut bien reconnaître qu'elle tient son rôle (probablement mieux que dans Hair Show) et irradie par sa joie de vivre et sa beauté, véritable réussite pour elle et la réalisatrice que d'insuffler autant de sex appeal à ce personnage aux rondeurs apparentes.

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