mardi 11 octobre 2011

4 Little Girls

A partir de 1997, en parallèle de ses films, Spike Lee commence à réaliser des documentaires. Il concrétise ainsi un vieux projet datant de ses études en cinéma : faire un film sur l'attentat de Birmingham en 1963. Dix ans plus tard, Spike Lee a acquis une certaine renommée, et le projet aboutit alors sous la forme de ce documentaire, produit par 40 Acres And A Mule Filmworks, sa boîte de production, et la chaîne HBO.

4 LITTLE GIRLS - Spike Lee (1997)


Birmingham, en Alabama, est l'exemple type de la ségrégation et de la vie des Noirs dans cette ville du Sud où se côtoie le racisme ordinaire quotidien et les attentats visant la communauté afro-américaine.
Dans ce contexte le SCLC et le CORE appellent à des campagnes pour l'inscription sur les listes électorales ou encore contre la ségrégation dans les établissements scolaires de Birmingham. L'église de la 16ème rue est un point de ralliementt pour les jeunes manifestants, les fidèles baptistes et les militants pour les Droits Civiques.
Le 15 septembre, à 10h22, une bombe explose et Birmingham, Alabama, et tue quatre petites filles de 11 à 14 ans : Denise McNair, Carole Robertson, Cynthia Wesley et Addie Mae Collins.
Les vingt dernières minutes sont consacrés au procès du principal accusé "Dynamite Bob" Chambliss, tandis qu'en conclusion certains rappellent que 22 églises noires ont été incendiées dans le Sud en 1994.

Spike Lee alterne les témoignages des familles, personnalités et images d'archives : on croise aussi bien Bill Cosby et Ossie Davis que Martin Luther King ou Jesse Jackson. Il revient sur des évènements marquants comme le lynchage à coup de chaînes du pasteur baptise de la ville, Fred Shuttleswoth, la manifestation et la grève des écoliers, les boycotts...

Spike réussit le tour de force d'interviewer des hommes politiques et responsables institutionnels de l'époque, dont certains n’atténuent leur racisme encore vivace que parce qu'ils connaissent l'impact des caméras. A l'image de George Wallace, le Gouverneur d'Alabama haranguant les foules au son de "Segregation now, segregation tomorrow and segregation for ever !" (et dont la photo ci-dessous montre qu'il n'a pas renoncer au decorum sudiste) et du commissaire Eugene "Bull" Connor qui dirigeait la police de Birmingham et réprimait férocement les manifestations pour les Droits Civiques, tout en laissant des civils Blancs lyncher les Afro-Américains.
La très belle chanson Birmingham Sunday, interpétée par Joan Baez, ouvre ce docu. Le propos est pédagogique, mesuré et partisan ; mais il souffre par moment d'un rythme trop lent, essentiellement du à l'indécision de Spike Lee de traiter des quatre petites filles et leur famille sur un plan personnel et empathique et la volonté d'offrir un propos politique global.

On retrouve Sam Pollard, le complice de Spike Lee, qui assure comme toujours le montage et co-produit ce documentaire.



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