mardi 13 septembre 2011

Tales From the Hood

Après une comédie sur un groupe de musique (Fear of a Black Hat), Rusty Cundieff change totalement de genre avec ses Contes de la crypte revisités à la sauce "black".

TALES FROM THE HOOD - Rusty Cundieff (1995)


Trois gangstas de South Central (Joe Torry, Samuel Monroe Jr. & De'aundre Bonds) débarquent dans l'entreprise de pompes funèbres de Monsieur Simms (Clarence Williams III) pour mettre la main sur de la dope qu'il aurait récupérer. Le vieux croque-mort leur raconte toutes sortes d'histoires sur les macchabées présents dans sa morgue.
Celle d'un flic afro-américain témoin impuissant du meurtre d'un militant, Martin Moorehouse (Tom Wright)...
Ou encore celle du petit Walter (Brandon Hammond) arborant des traces de coup, infligés par un mystérieux monstre, d'un politicien ambitieux et sans scrupule -ancien klansman- qui vit dans une maison (dont le propriétaire originel a pendu ses esclaves après l'abolition). Il conclut par l'anecdote concernant Crazy K (Lamont Bentley), membre de gang, emprisonné et "rééduqué" par le Docteur Cushing (Rosalind Cash)...
Rélalisé par le prometteur Rusty Cundieff, le film est produit par Spike Lee via sa société 40 acres and a mule pour un budget sommaire d'à peine 6 millions, il en rapporte 11.
Le film se décompose donc en quatre historiettes distinctes : "Rogue cop revelation", "Boys do get bruised", "KKK comeuppance" et "Hard core convert". Pour un fan de films d'horreur, le résultat paraîtra probablement sans grand intérêt, plutôt cheap (en particulier le dernier segment) et trop hésitant. Mais c'est bien en tant que film d'horreur afro-américain qu'il faut l'appréhender. La violence et le surnaturel sont au service du propos : contre la drogue et les guerres de gang fratricides, les politiciens au racisme apparemment policé, les violences domestiques...

Ce qui est proprement incroyable c'est surtout le casting concocté par Roby Reed et Tony Lee. Les trois jeunes n'ont pas percé véritablement, se contentant au mieux de quelques films durant les années 90 : Joe Torry dans House Party, Talkin' Dirty After Dark, Strictly Business, Poetic Justice, House Party 3, Fled, Sprung et Hair Show, Samuel Monroe Jr. dans Menace II Society, Don't Be a Menace... et Set It Off, et De'aundre Bonds dans Get on the Bus, The Wood. Brandon Hammond ne connaîtra une carrière que jeune, jouant les gamins dans Menace II Society, Waiting to Exhale, Space Jam et Soul Food.
Pour le reste se sont des actrices et acteurs confirmés et reconnus qui tiennent des rôles plus ou moins brefs : David Alan Grier -utilisé à contre-emploi, dans un registre d'homme violent qu'on lui connaît peu-, Paula Jai Parker, Tom Wright, Clarence Williams III, Roger Guenveur Smith, Tim Hutchinson, Bobby McGee, Ricky Harris, T'Keyah Crystal Keymáh, Lamont Bentley et Anthony Griffith (qui jouait Eldridge Cleaver dans Panther). La génération de la blaxploitation est également représentée, avec un de ses grandes actrices : Rosalind Cash (Melinda, Amazing Grace, Dr. Black, Mr. Hyde, The Monkey Hu$tle, Cornbread, Earl and Me et Death Drug) qui joue là son dernier film. Il y aussi Art Evans qui débuta dans Claudine, Amazing Grace, Leadbelly et Youngblood, végète dans des séries dans les 80s des films plus moderne comme School Daze, CB4 et The Great White Hype)
Coté équipe technique, on décèle la marotte de Cundieff et Lee : employer des Afro-Américains à tous les niveaux. Les costumes sont assurés par Tracey White, les cascades par Eddie L. Watkins, Preston L. Holmes comme "production consultant" et Dawn Gilliam comme scripte (rôle qu'elle tient aussi sur Boyz n the Hood, Fear of a Black Hat, Tina, Poetic Justice, Sister Act 2, Vampire in Brooklyn et Men of Honor).

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