samedi 1 mars 2014

Superfly T.N.T.

Superfly méritait-il une suite ? Pas sûr. Mais Ron O'Neal passe derrière la caméra pour cette séquelle sans grand intérêt...

SUPERFLY T.N.T. - Ron O'Neal (1973)

Après avoir délaissé ses activités de dealer, Priest  (Ron O'Neal) mène une vie tranquille à Rome avec sa petite amie Georgia (Sheila Frazier). Loin des rues new-yorkaises, il s'adonne aà l'équitation et au poker. C'est lors d'une de ses parties qui rencontre le Docteur Sonko (Roscoe Lee Browne), un révolutionnaire africain en exil. Ce dernier sollicite Priest pour l'aider dans son combat contre la puissance coloniale qui oppresse son pays, Umbia.
Sonko veut profiter de Priest pour fournir des armes à la rébellion...
Cette séquelle du cultissime Superfly dément l'adage selon lequel on serait mieux servi que pas soi-même. En effet, c'est Ron O'Neal lui-même qui réalise ce second volet des aventures de son alter ego Priest. Et il faut bien avouer que le charme n'opère plus. L'ambiance si particulière des ghettos US a été troquée pour les rues de Rome et la mythique Cadillac Eldorado contre une Lamborgini. Forcément moins percutante que la BOF de Curtis Mayfield, le groupe ghanéen Osibisa assure tout de même une partition tantôt envoutante tantôt envolée et qui colle aux différentes scènes.
On retiendra tout de même l'interprétation de Roscoe Lee Browne (Black Like Me, Up Tight !, The Liberation of L.B. Jones, Uptown Saturday Night, Jumpin' Jack Flash) ; forcer l'accent français rend son jeu parfois hésitant, mais dans l'ensemble il campe assez parfaitement le militant anti-colonialiste et s’imprègne de ce qu'il joue et s'avère convaincant dans ses diatribes enflammées pour convaincre Priest...

Priest a bien gardé ses costumes, mais dans les rues italiennes le charme pimp n'opère plus ; on sourit même à son accoutrement de jockey et à la manière dont il dompte des chevaux.
Quant à la réalisation de O'Neal elle est totalement catastrophique, sans aucune bribe de connaissance sur comment s'y prendre. Plans trop longs, montage nul, mauvaises (et rares) scènes d'action... tout est raté dans ce Superfly T.N.T. qui n'a d'explosif que le titre.

Pourtant les conditions étaient réunis pour faire quelque chose d'acceptable. Philip Fenty (qui réalise quatre plus tard The Baron) est toujours scénariste, assisté de O'Neal et du producteur Sig Shore. Plus étonnant, le journaliste et écrivain Alex Haley est lui aussi à l'origine de cette histoire (on le connaît surtout comme le biographe de Malcolm X ou encore l'écrivain de Roots) qui amène probablement l'idée de l'épopée africaine.
Etonnante coïncidence d'ailleurs pour ce voyage en Afrique de l'ancien dealer emblématique de la blaxploitation, puisque sort le même jour Shaft in Africa, autre héros blax' transporté sur ce continent. Ici, on a droit à un petit clip sur les artisans et enfants locaux et des inserts de la prison de l'île de Gorée en guise de "prise de conscience" du héros.

Niveau distribution, on retrouve Sheila Frazier dans son rôle assez pauvre de petite amie du héros et quelques seconds couteaux blancs dékà croisés ça et là, tels Dominic Barto (Shaft & Body and Soul) et William Berger (Three Tough Guys).


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