THE BUS IS COMING - Wendell Franklin (1971)
Billy Mitchell (Mike B. Sims) rentre du Vietnam pour l'enterrement de son frère Joe, leader des droits civiques de Compton assassiné par des policiers racistes. La Communauté lui rend hommage, et en particulier ses camarades de combat, adeptes du "Black Power" et de l'auto-défense, menés par Michael (Burl Bullock). Celui-ci est persuadé que l'assassinat de Joe n'est que le prélude de la liquidation systématiques des leaders afro-américains et plaide pour la vengeance et la contre-attaque.
Tout en essayant de les retenir, Billy enquête sur les circonstances de la mort de son frère...
Voilà l'unique film dirigé par Wendell Franklin ; assitant de réalisation sur The Cosby Show, il co-produit un autre soul movie : Joey (aka Deliver Us from Evil) que réalise justement son scénariste actuel Horace Jackson.
En tout cas, l'équipe de production est afro-américaine et le sujet comme le traitement de The Bus is Coming le place en position de film fondateur de la blaxploitation. Malheureusement il est très mal distribué et n'est projeté que dans très peu de salle ; bien que plébiscité par le Festival de Los Angeles, il ne fait pas le poids face à l'énorme succès de Shaft, sorti un mois plus tôt. Et contrairement au film de Gordon Parks, The Bus is Coming n'a aucun aspect de divertissement, c'est au contraire un drame social voire politique.
Le budget est minimal mais bien utilisé et Wendell J. Franklin assure une bonne mise en scène. L'amateurisme des acteurs renforcent le réalisme des situations, et seule Stephanie Faulkner aura une petite carrière, dont quelques films blax comme Black Fist, Death Journey et J.D.'s Revenge.
Horace Jackson décrit la violence des rapports raciaux dans les Etats-Unis des 70s. Chaque catégorie est présente : communauté noire, activistes "Black Power", vétéran du Vietnam, femmes, policiers racistes... Or, tout en actant la centralité du racisme dans son récit, Jackson essaie d'éviter le manichéisme (tant prisé par les
futures productions blax des grands studios) et ses personnages sont
parfois déconcertant (à l'image du flic raciste qui a une maîtresse
noire).
Pour ma part, je regrette cette position "objective" trop en avance sur son temps (quelques années plus tard, le film serait rentré parfaitement dans la veine du cinéma néo-réaliste impulsé par Charles Burnett).
Cependant, l'exercice est incontestablement réussi et trop peu récompensé par le faible impact en terme de public.
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