vendredi 26 novembre 2010

Comédies des 70s : conclusion

Si la vague des films soul opère ses premiers balbutiements avec une comédie -Watermelon Man- produite par Hollywood et réalisée par Melvin VanPeebles, qui en deviendra le père spirituel (titre qu'il refuse par ailleurs), la blaxploitation met plutôt en scène des héros musculeux et des héroïnes aussi belles que courageuses dans des films d'action, d'arts martiaux ou d'horreur, des westerns ou des drames.
Ainsi, si l'on met à part les très particuliers Darktown Strutters et Dolemite, la première moitié des années 70 est bien peu pourvue en comédies. Et cette faible proportion se traduit par une bonne qualité des métrages qui sortent : le réjouissant et politique Five on the Black Hand Side et les deux premiers volets de la trilogie mettant en vedette le duo Poitier/Cosby, voire même la comédie de Mel Brooks : Blazing Saddles. Or justement, ce succès rend "bancable" le cocktail comédie et blaxploitation.

C'est bien à ce moment que les choses se gattent et préfigurent ce que seront les années 80. A Piece of the Action, le dernier Poitier/Cosby est décevant, tandis que Car Wash va signer non seulement la fin des comédies sociales et politiques afro-américaines mais plus généralement de la blaxploitation. En effet, conjugué à l'intégration d'un personnage noir dans chaque blockbuster (tel le dandy à succès Billie Dee Williams dans Star Wars), le filon des comédies noires semble malheureusement intarrissable : il permet de capter le public noir qui verra éventuellement quelques traits culturels bien représentés et de bons acteurs principaux, mais il permet aussi à un public blanc d'adhérer à ces héros inoffensifs, voire caricaturaux.
Ce sont Michael Schultz et Pryor qui sont les figures emblématiques de ce dépérissement avec un rythme annuel de sorties de comédies plus ou moins réussies : Car Wash, Greased Lightning et Which Way Is Up ?
Tout celà préfigure malheureusement les années 80 où ne subsiste plus que ce type de héros afro-américain dans des comédies d'action rythmées mais stéréotypées.

Il faut tout de même retenir que les années 70s ont permis l'émergence de véritables talents, des comiques auxquels le cinéma a permis de se faire un nom auprès des masses afro-américaines -si ce n'est même d'un public plus large- et qui ont remplis les salles de spectacle de leurs one man show extraordinaires (on pense en particulier au tout de même talentueux Richard Pryor, mais aussi à Rudy Ray Moore qui venait de la scène avant de se lancer sur grand écran).

1 commentaire:

lesensdesimages a dit…

Dis donc il s'étoffe méchamment ce site et est en passe de devenir une véritable bible de la blaxploitation. bravo ! beau boulot !