SHAFT’S BIG SCORE ! - Gordon Parks (1972)
Juste avant de mourir dans l'explosion de son entreprise funéraire, Cal Asby (Robert Kya-Hill)
a le temps de planquer un joli tas de billets et de prévenir son ami John Shaft (Richard Roundtree) qu'il a de sérieux problèmes. Shaft est aussi l'amant de sa soeur Arna (Rosalind Miles), il fait donc de la résolution de ce meurtre une affaire personnelle !
Grâce à ses liens avec le Capitaine Bollin (Julius Harris) et les gangsters Bumpy Jonas et Willy (Moses Gunn & Drew Bundini Brown), les soupçons de Shaft s'orientent rapidement vers Johnny Kelly (Wally Taylor), l'associé de Cal qui a une grosse ardoise chez le mafieu raffiné mais intraitable : Gus Mascola (Joseph Mascolo).
Shaft est prêt à tout pour démasquer les assassins de son ami...
Grâce à ses liens avec le Capitaine Bollin (Julius Harris) et les gangsters Bumpy Jonas et Willy (Moses Gunn & Drew Bundini Brown), les soupçons de Shaft s'orientent rapidement vers Johnny Kelly (Wally Taylor), l'associé de Cal qui a une grosse ardoise chez le mafieu raffiné mais intraitable : Gus Mascola (Joseph Mascolo).
Shaft est prêt à tout pour démasquer les assassins de son ami...
Produit pour moins de 2 millions de dollars, ce deuxième
volet rapporte plus de 10 millions ! Réussite incontestable, Parks a
investi son surplus financier dans un casting plus étoffé (dont Julius Harris, découvert dans Nothing But a Man), des décors branchés et un final énorme qui en nous en met plein les mirettes, avec mitraillage en règle dans un cimetière, poursuite en voiture, en bateau et
en hélicoptère !
D'un point de vue technique, c'est probablement le plus réussi de la trilogie ; il y manque pourtant de l'âme de Harlem. Le décor s'est déplacé dans les quartier plus huppés, ce qui donne un très bon méchant maniéré et pervers incarné par Joseph Mascolo (qui joue aussi dans The Spook Who Sat by the Door), mais on y perd en ambiance urbaine. Les immeubles délabrés sont remplacés par de lumineux appartements design et des clubs branchés.
Cependant, ce dépaysement n'empêche détails et allusions plus ou moins marquées du sceau du "black power" : tension raciale au commissariat, chauffeur blanc, victoire du héros afro-américain sur les mafieux blancs... et toujours un aspect très sexualisé du héros qui multiplie les conquêtes. Tout en montrant quelques seins (coutume frivole de l'époque plutôt que voyeurisme intéressé), Parks filme les scènes d'amour à travers des filtres ou des miroirs déformants. Il n'en reste pas moins que la sexualité des Noirs est encore un tabou visuel dont Gordon Parks se joue visiblement.
Malgré de nombreux dialogues et de rares scènes d'action, la mise en scène est réussie et la réalisation parvient à donner un rythme, jusqu'à l'apothéose finale à classer parmi le tiercé gagnant des meilleures fusillades de la blaxploitation (quelques images sont reprises dans The Kidnapping) ! On retiendra aussi la scène du club, sorte de clip qui alterne show exotique de danseuses aux costumes flamboyants avec les sombres escaliers où Shaft se fait tabasser.
En sourdine le thème mythique d'Isaac Hayes, officiellement indisponible pour enregistrer, Gordon Parks se charge du soundtrack, résolument plus jazzy (il avait déjà une solide expérience avec la BOF de son premier long métrage The Learning Tree).
Drew Bundini Brown a pris un peu de galon et se retrouve en troisième position au générique, juster derrière Moses Gun, lui aussi rescapé du premier opus. De nouveaux personnages sont introduits : Julius Harris devient le nouveau lieutenant/ami de Shaft, Rosalind Miles (The Black Six, Friday Foster), Don Blakely (dans les 90s, il apparaît dans Harlem Nights et Pulp Fiction), Thomas Anderson (The Learning Tree, Trick Baby, The Legend of Nigger Charley et Don't Play Us Cheap), Wally Taylor (Cotton Comes to Harlem, Cool Breeze, Lord Shango, Crossroads, The Golden Child), Robert Kya-Hill (seulement quelques films dont Slaves) et la plantureuse Kathy Imrie, quasiment absente des écrans par la suite.
D'un point de vue technique, c'est probablement le plus réussi de la trilogie ; il y manque pourtant de l'âme de Harlem. Le décor s'est déplacé dans les quartier plus huppés, ce qui donne un très bon méchant maniéré et pervers incarné par Joseph Mascolo (qui joue aussi dans The Spook Who Sat by the Door), mais on y perd en ambiance urbaine. Les immeubles délabrés sont remplacés par de lumineux appartements design et des clubs branchés.
Cependant, ce dépaysement n'empêche détails et allusions plus ou moins marquées du sceau du "black power" : tension raciale au commissariat, chauffeur blanc, victoire du héros afro-américain sur les mafieux blancs... et toujours un aspect très sexualisé du héros qui multiplie les conquêtes. Tout en montrant quelques seins (coutume frivole de l'époque plutôt que voyeurisme intéressé), Parks filme les scènes d'amour à travers des filtres ou des miroirs déformants. Il n'en reste pas moins que la sexualité des Noirs est encore un tabou visuel dont Gordon Parks se joue visiblement.
Malgré de nombreux dialogues et de rares scènes d'action, la mise en scène est réussie et la réalisation parvient à donner un rythme, jusqu'à l'apothéose finale à classer parmi le tiercé gagnant des meilleures fusillades de la blaxploitation (quelques images sont reprises dans The Kidnapping) ! On retiendra aussi la scène du club, sorte de clip qui alterne show exotique de danseuses aux costumes flamboyants avec les sombres escaliers où Shaft se fait tabasser.
En sourdine le thème mythique d'Isaac Hayes, officiellement indisponible pour enregistrer, Gordon Parks se charge du soundtrack, résolument plus jazzy (il avait déjà une solide expérience avec la BOF de son premier long métrage The Learning Tree).
Drew Bundini Brown a pris un peu de galon et se retrouve en troisième position au générique, juster derrière Moses Gun, lui aussi rescapé du premier opus. De nouveaux personnages sont introduits : Julius Harris devient le nouveau lieutenant/ami de Shaft, Rosalind Miles (The Black Six, Friday Foster), Don Blakely (dans les 90s, il apparaît dans Harlem Nights et Pulp Fiction), Thomas Anderson (The Learning Tree, Trick Baby, The Legend of Nigger Charley et Don't Play Us Cheap), Wally Taylor (Cotton Comes to Harlem, Cool Breeze, Lord Shango, Crossroads, The Golden Child), Robert Kya-Hill (seulement quelques films dont Slaves) et la plantureuse Kathy Imrie, quasiment absente des écrans par la suite.
Coté équipe technique, Gordon Parks reconduit les responsables de chaque équipe de Shaft : le chef op' Urs Furrer, le costumier Joe Aulisi, Martin Bell au maquillage, les ingénieurs du son Hal Watkins et Lee Bost et le décorateur Robert Drumheller... Ainsi que Alex Stevens et Marvin Walters à la coordination des cascades.
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