dimanche 30 octobre 2011

Friday After Next

Voilà l'ultime -et plus mauvais- volet de la trilogie Friday...


FRIDAY AFTER NEXT - Marcus Raboy (2002)


Les deux cousins (Ice Cube & Mike Epps) habitent dorénavant ensemble. Une nuit de décembre, ils se font cambrioler par un malfrat déguisé en Père Noël. Les policiers qui viennent prendre leur plainte en profitent pour confisquer le plan d'herbe. Pour couronner le tout, leur mégère de propriétaire (Bebe Drake) menace de les livrer à son fils Damon (Terry Crews), homosexuel et récemment libéré de prison.
Inséparables, Craig et Day-Day travaillent aussi comme gardiens pour le centre commercial où leurs pères respectifs (John Witherspoon & Don "DC" Curry) tiennent un snack : le Bar-B-Q.
Un Père-Noël/cambrioleur officie dans les parages, et les deux cousins essaient de lui mettre la main dessus (et d'organiser leur barbecue de Noël).
On s’essouffle du coté du scénario, Chris Tucker refuse à nouveau de reprendre son rôle de Smokey et le film comme la BO sont largement en deçà des précédents... Cette dernière est signé
John Murphy (qui compose deux autre films produits et joués par Ice Cube et Mike Epps : All About the Benjamins et The Janky Promoters). Autant d'éléments qui laissent présager le pire. Et effectivement, Friday After Next n'est pas le film de l'année 2002.

Rien de bien nouveau... Le film souffre des mêmes boulets que dans les précédents opus : homophobie, humour gras, les femmes inexistantes (si ce n'est pour servir de faire-valoir sexuel), un John Witherspoon toujours cantonné aux sur-jeu et aux délires scatologiques...
Comme pour les autres, certaines situations (les 15 premières minutes sont largement acceptables, notamment la scène avec les flics) et certains personnages secondaires permettent toujours de garder la tête hors de l'eau. Par exemple en faisant revenir l'incontrôlable Clifton "Pinky" Powell ou en utilisant des acteurs de stand-up ou d'humoristes TV ou radio tels que Rickey Smiley, l'Irano-américain Maz Jobrani, Sommore "the queen of comedy" ou encore le mac/rappeur/acteur (et mentor de Snoop Doggy Dogg) Don "Magic" Juan et Katt Williams (qui crée pour l'occasion son personnage de Money Mike, un pimp aux costumes flashy, que calquera Aaron McGruder pour son personnage de "A-Pimp-Named-Slickback" dans The Boondocks). Pêle-mêle on reconnait aussi Terry Crews, Malieek Straughter (Lottery Ticket), le jeune Khleo Thomas (qui incarne Mario VanPeebles dans Baadasssss !) et Wayne King (acteur débutant dans Death Journey, puis se spécialisant peu à peu dans les cascades de blockbusters : Jurassic Park, Pirates des Caraïbes...)

Next Friday

Cinq années après le succès de Friday, Ice Cube remet le couvert (sans Chris Rock) pour un volet nettement plus léger, mais assez fun...


NEXT FRIDAY - Steve Carr (2000)


Quatre après le vendredi de folie de Craig (Ice Cube), Smokey est parti en désintox tandis que Deebo (Tommy "Tiny" Lister) s'évade pour régler ses comptes.
Son père (John Witherspoon) envoie Craig chez son frère, Uncle Ray (Don "D.C." Curry) ; l'oncle est un parvenu qui fraude les impôts et ne pense qu'à l'argent, au sexe et à la weed. Par ailleurs, le cousin Day-Day (Mike Epps) est un raté : peureux, incapable avec les filles et en résumé un "fils-à-papa".
Craig va tenter de le déniaiser, mais il tombe sous le charme de Karla. Celle-ci est la soeur d'un petit caïd latino. Les deux cousins doivent slalomer entre la bande de Chicanos, le violent Deebo en quête de vengeance, le patron de Day-Day et ses anciennes conquêtes...
LienPlus rythmée à mon goût que le précédent opus, cette séquelle m'apparaît plus intéressante que le premier volet. Elle remplit au moins son principal objectif : faire rire. Le duo IceCube/Mike Epps fonctionne pas mal ; ils collaborent à nouveau sur All About the Benjamins, The Janky Promoters et Lottery Ticket.

Les latinos sont traités comme l'étaient -et le sont parfois encore- les afro-américains dans des productions blanches : tout simplement des dégénérés violents, sexistes et aux accents stéréotypés pour ce qui est des hommes, et objet de fantasme pour les femmes...
Alors bien sûr on est dans une comédie (et d'ailleurs je dois avouer que j'ai rigolé avec ses caricatures de gangsters), mais on peut quand même regretter ce genre de traitement d'une minorité par des scénaristes et producteurs afro-américains.

On retrouve John Witherspoon -toujours limité dans un rôle stéréotypé tout en mimiques outrageantes et en scatologie-, Tommy "Tiny" Lister et Anna Maria Horsford, auxquels viennent se rajouter Mike Epps (How High, Friday After Next, The Fighting Temptations, Guess Who, The Honeymooners, Talk to Me, Welcome Home Roscoe Jenkins), Clifton Powell totalement survolté, Don "D.C." Curry, Kym Whitle, Cheridah Best et le rappeur Sticky Fingaz. Ainsi qu'un petit mais savoureux caméo de Michael Rapaport en agent du fisc !
Le soundtrack prend une place importante avec les signatures d'Ice-Cube forcément, mais aussi NWA, Shaolin Worldwide du Wu-Tang Clan, Aaliyah ou encore Eminem ; mais tous ces noms ne suffisent pas à faire du film ou de la BO des hits au box office comme pour l'original ; mais Ice Cube remet le couvert une dernière fois deux ans plus tard.

vendredi 28 octobre 2011

The Original Kings of Comedy

L'année même où il sort Bamboozled, Spike Lee réalise pour MTV un docu-spectacle sur la tournée des stars du stand-up Bernie Mac, Cedric the Entertainer, Steve Harvey et D.L. Hughley...

THE ORIGINAL KINGS OF COMEDY - Spike Lee (2000)



Spike Lee réalise donc un nouveau documentaire qui suit Cedric the Entertainer, Bernie Mac, D.L. Hughley et Steve Harvey lors des deux dernières dates -à Charlotte- de leur tournée intitulée Kings of Comedy.
Steve Harvey est le maître de cérémonie... Il introduit ses trois acolytes et livre de plus courtes prestations, mais entre chaque comiques. Il livre entre autre un sketch tendre sur la "old school", pas celle du hip hop mais des soul men et women des années 60 et 70 aux chansons d'amour immortelles.
D.L. Hughley se lance dans une fantastique improvisation, taillant un costards à plusieurs membres du public.

Mais ce sont surtout Cedric the Entertainer et Bernie Mac qui enflamment le public et offrent chacun une prestation talentueuse.
Le premier évoquent la différence entre les Noirs qui "espèrent" et les Blancs qui "souhaitent" et rebondit sur l'actualité, évoquant entre autre l'éventualité d'un président noir.
La partie de Bernie Mac se présente plutôt comme une succession d'anecdotes personnelles et d'auto-dérision ; il se lance dans une dissection du terme "mother fucker" et une longue tirade totalement génialissime dans laquelle il l'emploie plus d'une trentaine de fois.
Le budget de production était très faible, et l'exploitation en salle rapporte plus de dix fois la mise, avec environ 38 millions de dollars. Mais l'alchimie entre ces bêtes de scène et le public dépasse largement les bilans compatbles. S'il y a une seule chose à retenir de ce show, c'est la communion avec le public, l'ambiance et la ferveur que l'on ne retrouve nulle part ailleurs que dans les salles -de spectacles mais aussi de cinéma- afro-américaines. Le public est hilare, se lève, hurle, danse avec la musique... En France, la fin des années 2000 verront éclore une tentative de décliner cette tradition proprement afro-américaine : le Comedy Club de Jamel Debbouze, où les jeunes artistes sont en interaction directe avec le public.

Spike Lee est entouré de plusieurs de ses proches : ses directeur artistique et monteurs quasi-attitrés, respectivement Wynn Thomas et Barry Alexander Brown, ainsi qu'un chef opérateur, Malik Hassan Sayeed, avec qui il collabore quelques fois (Crooklyn, Clockers, Girl 6, He Got Game).

Bamboozled

Voilà un film de Spike Lee -plus ou moins oublié et politiquement très incorrect- mais qui fait pour moi parti de ses meilleures productions. Titré The Very Black Show en Français, le film est quasiment entièrement tourné en caméra digitale donnant une impression de docu (on retrouve même un montage et des effets parfois très proche du Sweet Sweetback... de Melvin Van Peebles) 


BAMBOOZLED - Spike Lee (2000)
 
Pierre Delacroix (Damon Wayans) est un scénariste afro-américain ; il travaille pour une chaîne de télé et se voit refuser son dernier show jugé "pas assez black" par son patron. Il prépare alors un projet explosif : ressusciter le concept de minstrel show (spectacle où des acteurs blancs noircis au cirage interprétaient des numéros clownesques, de mauvais tours de claquettes et débitaient des sortes de "blagues") ; mais là, les deux acteurs principaux seront des Afro-Américains maquillés en noir. Rebaptisés Mantan (Savion Glover) et Sleep’n Eat (Tommy Davidson) deviennent les héros de Mantan : the New Millenium Minstrel Show où ils reprennent les sketchs , postures, danses et stéréotypes les plus éculés de la tradition raciste des minstrel shows.
Contrairement à l'idée du créateur Pierre Delacroix, le public est au rendez-vous et le show devient pour les Afro-Américains comme pour les Blancs un véritable succès (chaque spectateur est noirci et déclare au présentateur "I'm a nigger").
Un final magistral montage d’extraits de vieux minstrel show, de films avec Stepin Fetchit, Mantan Moreland et autres Autant en emporte le vent, Song of the South ou The Jazz Singer, et de cartoons racistes (dont nous avons déjà parlé). Un final qui exprime et symbolise une violence inouïe pour des millions de Noirs asservis, puis mis au ban de la société et parallèlement caricaturés, animalisés et infantilisés dans les films, shows ou cartoons durant tous le XXème siècle. Les deux publicités censées sponsoriser l'émission sont plus vraies que natures et complètement tordante (ci-dessous).
Dans ce film Jada Pinckett-Smith occupe l’unique rôle positif et l'incarne à merveille. Et l'on peut sourire quand on sait la réputation de misogynie faite à Spike Lee qui donne en réalité aux femmes des rôles majeurs dans ces histoires... Le producteur campé par Michael Rapaport est parfait en "spécialiste des afro-américains" exalté aux multiples photos de sportifs noirs mais aux préjugés bien ancrés. Quant à Damon Wayans il interprète un personnage profond, ambigüe plus dramatique que comique et s'en sort plutôt bien dans ce registre.
Thomas Jefferson Byrd, acteur qui revient dans de nombreux films de Lee, fait lui aussi une performance énorme dans le rôle du chauffeur de salle, Honeycutt. A signaler enfin le rappeur Mos Def (Civil Brand, Showtime, Block Party, Be Kind Rewind, Next Day Air) ou le révérend Al Sharpton et Johnny Cochran dans leurs propres rôles...



mercredi 26 octobre 2011

Blues Brothers 2000

Difficile de résister aux sirènes susurrant de faire une séquelle à un si gros succès que The Blues Brothers, John Landis y succombe près de 20 ans plus tard ; on évite le pire, mais le meilleur n'est pas toujours au rendez-vous...

BLUES BROTHERS 2000 - John Landis (1998)



Après 18 ans de prison, Elwood Blues (Dan Aykroyd) recouvre la liberté, mais Jake est mort, ainsi que Curtis... Son batteur Willie Hall, qui a tient un club de striptease, le recueille et lui permet de remonter sur scène. Mais Willie est l'objet de racket par la mafia russe. Elwood lui donne un coup de main pour s'en débarrasser, aidé par Mack McTeer (John Goodman) qui devient son nouvel acolyte. Le duo est accompagné de Buster, un orphelin de dix ans, et ensemble ils vont tenter de remonter le groupe.
Elwood a aussi appris que Curtis -son père spirituel- aurait eu un fils illlégitime : (Joe Morton) et se persuade que celui-ci doit rejoindre le groupe.
Mais ce dernier est policier, et peu amène devant ce frère sorti de nulle part. Elwood, Mack McTeer et Buster se trouvent rapidement avec la police aux trousses, la mafia russe et une groupuscule néo-nazi...
Les acteurs de métier se font rares (exceptés les deux nouveaux venus Joe Morton et John Goodman). Et ce sont définitivement les vedettes de la musique qui font le show !
Il y a toujours Aretha Franklin et James Brown, dans les mêmes rôles que dans le premier opus, et John Landis se paie le luxe d'aligner les grands du blues et de la soul : B.B. King, Erykah Badu, Eric Clapton, Isaac Hayes, Sam Moore, Junior Wells, Lonnie Brooks, Wilson Pickett, Billy Preston, KoKo Taylor, Gary U.S. Bonds, Jon Faddis, Bo Diddley... Mais la quantité ne fait la qualité. Et il faut bien avouer que cette séquelle est plus poussive, plus attendue et même légèrement réchauffée (à l'image du trop attendu carambolage de voitures de flic) ! Le nouveau trio de tête est moins percutant et même Dan Aykroyd a perdu de son charisme original. Et puis, que viennent faire des stripteaseuses dans les Blues Brothers !?! On ne peut que regretter qu'à la fraîcheur du classique premier volet, aient succédé les considérations financières et les recettes faciles d'un film à succès.

Cependant, il y a encore de bonnes scènes à l'image de la congrégation baptiste animée par James Brown et Sam Moore, ou l'épisode vaudou avec Erykah Badu suivi du battle avec les Louisiana Gator Boys qui réunit des talents incroyables.

lundi 24 octobre 2011

The Blues Brothers

Voilà un film que j'avais oublié de chroniquer lors de ma rétrospective des comédies des années 80. Oubli réparé aujourd'hui, mais oubli révélateur du problème que soulève ce film (que j'adore par ailleurs) pour qui s'intéresse à la culture afro-américaine : comment un duo de Blancs décroche un succès si important en utilisant systématiquement musique, personnages et références noir-américaines ?

THE BLUES BROTHERS - John Landis (1980)

"Joliet" Jake Blues (John Belushi) -fraîchement libéré de prison- et son frère Elwood (Dan Aykroyd) s'attèlent à une impérieuse mission : réunir 5000 $ pour sauver l'orphelinat où ils ont grandi, et où vit leur père spirituel Curtis (Cab Calloway), menacé d'expulsion.
Pour réunir l'argent, ils projettent de reformer leur groupe et donner un énorme concert. Ils doivent d'abord retrouver leurs comparses éparpillés.
Pendant leurs recherches, au volant de leur Bluesmobile, ils doivent convaincre leurs musiciens et amis de reprendre la route avec eux, jouer dans des bouges pour se rôder, échapper à la police, àet des nazis et des musiciens de country, et déjouer les pièges d'une mystérieuse femme (Carrie Fisher)...
L'idée des Blues Brothers naît dans le Saturday Night Live, où officient John Belushi et Dan Aykroyd. Aux deux comédiens, se rajoutent entre autres le bassiste et le guitariste de Booker T. & the MGs : Donald "Duck" Dunn et Steve Cropper (qui fait aussi un invisible caméo dans Be Kind Rewind), ainsi que Willie "Too Big" Hall aux percussions -qui fut membre de The Bar-Kays et batteur d'Isaac Hayes (il apparaît aussi dans Soul Men). Et la mayonnaise prend tellement bien que le groupe prend réellement vie en sortant un premier album en 1978 : Briefcase Full of Blues.

Incontestable succès, critique, public et commercial (115 millions rien qu'en exploitation en salle), The Blues Brothers sonne tout de même comme un énorme hold-up.
Examinons d'abord les raisons de ce succès mérité. Le duo des frères est complètement décalé, -fringués comme des mafieux de pacotille, lunettes noires et rouflaquettes- ils s'imposent par leur flegme et leur loufoquerie austère. Les séquences musicales sont fortes et possèdent incontestablement une énergie communicative (à l'image du cultissisme "Everybody Needs Somebody to Love").
Les cascades et les effets spéciaux sont ultra-réussis, en particulier la coure-poursuite finale en voiture et le monstrueux carambolages de voitures de police...
Enfin, les grand noms de la soul, du funk et du blues répondent présents, et viennent offrir leur talent : Cab Calloway et son Hi De Ho Man, James Brown, John Lee Hooker, Ray Charles, Aretha Franklin qui, dans une scène magistrale , reprend son Freedom face à son restaurateur de mari (par ailleurs aux claviers) ou encore Chaka Khan.

Quant au "hold-up", il vient justement de ces stars afro-américaines et il est assez symptomatique de la récupération en règle qui est à l’œuvre dans les années 80s : le "blanchissement" -la normalisation d'un point de vue hollywoodien- de thèmes afro-américain (dont l'exemple phare pourrait être Rocky, cet improbable boxeur blanc qui défait ses adversaires afro-américains).
Ici c'est donc une partie de la culture noire qui est utilisée -à bon escient- mais avec des personnages principaux blancs. Bien sûr celà fait aussi parti du ressort comique, avec cet aspect décalé des frères Blues, avec leurs costumes de mafieux et leur immersion dans un milieu afro-américain.
Attention, il n'y a pas de racisme dans ce film (le groupe de nazis qui s'oppose aux héros en est d'ailleurs la preuve).

Les acteurs principaux sont donc des musiciens (dont les membres du groupe qui reprennent leurs postes dans la séquelle Blues Brothers 2000 : Steve Cropper, Willie "Too Big" Hall, Alan Rubin, Matt Murphy, Tom Malone, Lou Marini, Murphy Dunne, Donald "Duck" Dunn).
Mais il y aussi quelques acteurs bien choisis comme Carrie Fisher (la Princesse Leïa dans Star Wars), Steven Williams (reconnu comme le Capitaine Fuller de 21 Jump Street, il débute dans Cooley High et The Monkey Hu$tle), les réalisateurs Steven Spielberg et Franck Oz (Bowfinger), Charles Napier (récemment décédé, il participe à Original Gangstas, Steel et Nutty Professor II: The Klumps), James Avery, Mr. T, Paul Butler...
Le film est produit et monté par George Folsey Jr. (Hammer, Black Caesar, les épisodes de la série Shaft : The Kidnapping, The Capricorn Murders et The Murder Machine, J.D.'s Revenge, Coming to America et Bulletproof).

dimanche 23 octobre 2011

Trippin'

Comme son titre l'indique, cette comédie suit les trips d'un adolescent...

TRIPPIN' - David Raynr (1999)


Greg (Deon Richmond) s'approche de la fin du lycée, pressé par sa famille d'atteindre de l'université. Mais cette fin d'année est pour Greg synonyme de bal, où il espère inviter la belle et intelligente Cinny (Maia Campbell). Le problème de Greg, c'est qu'il vit dans ses rêves où il est un séducteur alignant les conquêtes, un soldat d'élite ou une star du rap.
La réalité le rattrape bien vite...
Comparable à How To Be a Player dans l'esprit, Trippin' a tout de même un petit quelque chose en plus qui le sépare du navet complet ; la misogynie est moins affirmée (la fille, cible de tous les fantasmes de Greg, est aussi intelligente !) et les scènes de rêves du héros sont parfois drôles et, même si le procédé est éculé, fonctionnent à peu près. Enfin la prestation de Deon Richmond -l'acteur principal- est plutôt réussie, celui-ci ayant une certaine aura comique... Le scénariste est Gary Hardwick, habitué à mieux comme The Brothers et Deliver Us from Eva (qu'il réalise).
Les points positifs s'arrêtent là pour ce film d'ado dont l'absence dans votre DVDthèque est largement surmontable.

Le jeu des acteurs est tout de même un rang au dessus de How To Be a Player. Il y a Donald Faison (essentiellement acteur de séries, comme Scrubs, il débute dans Juice et joue dans Waiting To Exhale), Guy Torry (Don't Be a Menace..., Ride, American History X, Life...), Dartanyan Edmonds, Stoney Jackson, Clyde Jones, un cheptel de jolies filles : Natashia Williams, Sacha Kemp, Isley Nicole Melton et surtout la top-model Naomi Campbell.
Quelques seconds couteaux du cinéma soul apparaissent : Bill Henderson (Cool Breeze, Trouble Man, Cornbread, Earl and Me, White Men Can't Jump...), Harold Sylvester (Sounder, Part 2 et A Hero Ain't Nothin' But a Sandwich) et Michael Warren (Halls of Anger et Cleopatra Jones).

vendredi 21 octobre 2011

Half Baked

Grace à un humour décalé mais pas lourd, Les fumistes parvient à faire rire et offre à Dave Chappelle un cour de récréation sur grand écran...

HALF BAKED - Tamra Davis (1998)



Thurgood Jenkins (Dave Chappelle) est un gros fumeur de joints ; il vit en colloc' avec ses potes d'enfances eux aussi accros à la weed : Brian, Scarface et Kenny (Jim Breuer, Guillermo Díaz & Harland Williams). Ce dernier se retrouve en prison pour avoir tuer un cheval de la police monté : il lui donne du popcorn alors que celui-ci est diabétique.
Concierge dans un laboratoire, Thurgood découvre que les scientifiques travaillent sur les effets médicaux de la marijuana. Il trouve un moyen de s'en procurer et se lance avec ses potes dans la revente, avec l'objectif de payer la caution de Kenny. Leur succès est immédiat !
Mais Thurgood a deux problèmes : d'abord sa nouvelle petite amie, Mary Jane (Rachel True), qui ne supporte pas la moindre drogue. Mais son plus gros soucis est la guerre que lui déclare le gros dealer : Samson Simpson (Clarence Williams III)...
Réalisé par Tamra Davis (CB4) pour un budget modique de 8 millions de dollars, cette comédie devient culte, en tout cas aux USA. Dave Chappelle en est le co-scénariste ; il déplore par ailleurs le résultat final, trop proche d'une comédie pour ados (la version DVD propose d'ailleurs une fin alternative un peu moins "morale" que la version cinéma). Pour autant, cette comédie atteint son objectif : faire rire ! Elle ne tombe jamais dans le mauvais goût, ni même la glorification de la défonce (un peu à l'opposé du cataclysmique How High).

Le casting est multiracial, mais le ressort en est assez inédit : les accolytes du héros afro-américain sont des Blancs, et ce sont surtout de fieffés débiles (hilarants par ailleurs) alors que le personnage incarné par Dave Chappelle garde un toujours un coté "normal". Sa prestation est d'ailleurs sans accro ; il irradie par son comique communicatif et en fait juste assez pour être hilarant sans tomber dans l'excès.

Les seconds rôles afro-américains sont assez peu fréquents sur les écrans : Rachel True (CB4), Jenni Burke (Blues Brothers 2000 et Undercover Brother) et David Edwards (House Party 3).
Clarence Williams III et Tracy Morgan -plus connus- apparaissent plutôt comme des guests, aux cotés d'autres personnalités médiatiques tels Snoop Doggy Dogg, Jon Stewart et Stephen Baldwin.Lien