Joyeux Noël à toutes et tous !
1ère partie :
le poète romantique Jamie Overstreet, le B-boy militant Mars Blackmon et le parvenu misogyne Greer Childs (Tommy Redmond Hicks, Spike Lee & John Canada Terrell) et une amante (Raye Dowell).
Un film superbe, présenté sous forme de faux reportage et tourné en noir et blanc (un peu à la manière de Charles Burnett dans Killer of Sheep). On y explore l'univers de Nola, alternant interviews et flash-back. On vit ses histoires avec chacun de ses amants, sa copine lesbienne, sa bio racontée par ses proches...
She’s Gotta Have It est le premier film de Spike Lee. Il le produit lui-même, avec sa maison de production 40 Acres and a mule (en référence à la promesse faite aux esclaves par les Yankees de recevoir une terre et une mule, promesse non-tenue bien évidemment). A la fin du générique, Spike Lee pose, poing ganté et fermé en l'air. Les bases sont jetées...
Nola Darling c'est l’anti-stéréotype. Nola Darling brouille en effet les codes auxquels nous ont habitués les films blax' par exemple. Elle cultive une multitude de goûts, comme le prouve son attirance égale pour Greer, Mars et Jamie. Et Spike Lee montre la sexualité noire d’une façon totalement inédite, a fortiori pour une femme noire. A croire que tous ceux qui ont pu critiquer le maître Lee sur sa supposée misogynie n'ont jamais vu ce film. Dommage par ailleurs que ce personnage de fem
mes "indépendantes" ait été complètement délaissé par le nouveau cinéma afro-américain...
Et outre les acteurs principaux, on déniche les copains de la première heure comme Reginald Hudlin (qui deviendra réalisateur de succès comme House Party, Boomerang et The Great White Hype), Eric Payne, le rappeur Fab 5 Freddy, Erik Dellums...
Aimée de ses collègues pour son franc-parler, son patron trouve, lui, toujours à redire...
Ce n'est pas un mauvais film, pas même soupçonnable d'un quelconque racisme, mais il préfigure ce que vont être les rôles de Whoopi Goldberg :
une femme pétillante, avenante et au franc-parler affirmé ; bref une héroïne sympathique. Mais le problème réside surtout dans le fait que Whoopi va être réutilisée à l'infini dans ce rôle et va en plus être une des rares actrices noires mises en avant dans les années 80. Comme son alter-ego masculin Eddie Murphy, les producteurs d'Hollywood vont la faire évoluer dans un "monde blanc" et même gommer tout propos politique ou même vaguement social.
Whoopi (ici le "Jack" aperçu à la fin est tout ce qu'il y a de plus commun). Je ne m'aventurerai pas dans une longue et fatigante explication sur la visibilité (ou non) de la sexualité des Afro-Américains, mais je me permets juste de signaler la différence de traitement évidente entre les Blancs et les Noirs par les studios (ce qui constitue d'ailleurs un important retour en arrière, au vu des avancées dans les années 70).
On peut noter la présence de quelques gueules de la blaxploitation dans de très petits rôles : Roscoe Lee Browne (Black Like Me, Up Tight !, The Liberation of L.B. Jones, Super Fly T.N.T., Uptown Saturday Night), Renn woods (Car Wash et Sparkle, Youngblood, Penitentiary II...), Miguel A. Núñez Jr. (Action Jackson, Harlem Nights, Lethal Weapon 3, Street Fighter, A Thin Line Between Love and Hate, Life, Nutty Professor II : The Klumps, Scooby-Doo, The Adventures of Pluto Nash et Juwanna Mann) le cascadeur Tony Brubaker ou encore le décorateur Robert Drumheller qui participe là à son dernier film après avoir signé les prestigieux Cotton Comes to Harlem, Shaft et Shaft's Big Score !, Gordon's War, The Education of Sonny Carson et The Wiz.
Foley débarque à Beverly Hills pour y démêler cette sordide affaire... Grace à son bagout et ses tirades incroyables, il se retrouve vite sur la trace des tueurs : une organisation mafieuse qui a pignon sur rue. La police de Beverly Hills ne voit d'un mauvais œil ce collègue trublion qui farfouille partout : les inspecteurs Rosewood et Taggart sont chargé de surveiller et contrôler Foley.
Comédie policière devenue un classique (ainsi que le thème de la BO signée Harold Faltermeye) régulièrement rediffusée sur petit écran un flic au grand coeur, à la limite de la légalité et au bagout incomparable.
Eddie Murphy est incroyable et montre un talent certain et une capacité d'improvisation incomparable qui n'est pas étranger à la réussite du film.
Loin des défenseurs des droits civiques des années 60 et 70, il ne lutte pas contre le préjugé racial et n'en souffre qu'à peine. Un héros "normal" en somme. Pour preuve, le rôle d'Axel Foley a d'abord été proposé à Sylvester Stallonne et Mickey Rourke.
On ressent dans le casting les critiques précédemment évoqués puisque l'on retrouve très peu d'acteurs afro-américains. Gilbert R. Hill
Louis Winthorpe III (Dan Aykroyd) est un trader prometteur, un requin de la finance aux tuyaux imbattables qui rapportent de juteuses plus-value à ses employeurs, Randolph et Mortimer Duke. Ces deux frères aiment à se chamailler sur l'influence de la nature ou du milieu social sur les individus et se lancent dans un expérience : ils provoquent la déchéance de Winthorpe, et le remplacent dans ses attributions par un Afro-Américain,
arnaqueur à la petite semaine : Billy Ray Valentine (Eddie Murphy).
Après le succès de The Blues Brothers, c'est la deuxième collaboration entre le réalisateur John Landis et le comique Dan Aykroyd, et cette comédie se place comme le succès incontestable de cette année-là, avec de multiples récompenses (dont les Oscars des meilleurs acteur et actrices de seconds rôles pour Denholm Elliott et Jamie Lee Curtis) et des recettes d'exploitation dépassant 90 millions de dollars. Deux ans après 48 Hours, Murphy confirme sa place parmi les meilleurs acteurs et les plus payés d'Hollywood.
On rit : les répliques sont bien senties, les principaux personnages sont réussis et les rebondissements ne manquent pas... Pourtant, le râleur que je suis ne peut pas manquer d'élever certaines critiques.
La question de l'invisibilité de la sexualité des héros noirs se pose pour presque toutes les comédies des années 80, et en particulier pour celles réalisés par des Blancs.
leur mépris et leur méconnaissance à tous pour les masses, noires ou blanches... D'ailleurs, seuls les personnages populaires (la prostituée et le majordome) sont épargnés.
débarque à Washington avec l'espoir de se faire embaucher comme chauffeur de taxi par un ami de son défunt père : le débonnaire Harold.
Après les laveurs de voiture (puisqu'il faut se rappeler que Schumacher est aussi le scénariste de Car Wash), il s'intéresse à une autre profession : celle des chauffeurs de taxis. E
t le film se présente vraiment comme une déclinaison appauvrie de Car Wash dans sa première partie (si ce n'est une équipe d'employés multi-ethnique).
On est par contre atterré par un racisme anti-asiatique hallucinant. Rajoutez à ça la démotivation des salariés cause des problèmes d'un patron des plus sympathiques et des répliques bien réacs, tel Mr. T répondant "Then go get a job in a bakery !" à une prostitué qui dit qu'elle a besoin d'argent (à noter donc le subtil jeu de mot sur "bread", utilisé comme "oseille"). Voilà bien qui donne une idée de l'idéologie de l'Amérique livrée au libéralisme des années Reagan.
On croise quelques seconds couteaux emblématique de cette période charnière entre les films soul et new-jack, tels que Jim Moody, Denise Gordy, J.W. Smith, Whitman Mayo (acteur essentiellement de séries TV qui débute dans The Black Klansman et joue un petit rôle dans Boyz N the Hood), ainsi que les cascadeurs Tony Brubaker et Eddie Smith.
Jack Brown (Richard Pryor) est un pigiste sans emploi de Bâton-Rouge, Louisiane. Accablé de dettes, il risque de perdre sa maison et - prêt à tout- il arrive à décrocher un boulot de femme de ménage pour le magnat local, U.S. Bates (Jackie Gleason). Lors d'un dîner cossu, il accumule les maladresses et se fait virer.
Quel recul et quel gâchis ! Quel recul dans l'utilisation des Afro-Américains à l'écran, et quel gâchis du talent des acteurs, et en particulier de Richard Pryor ! Avec The Toy nous voilà revenu aux temps de Shirley Temple et Bill "Bojangles" Robinson.
mangeurs de pastèques de la première moitié du siècle. De même pour la fade réalisation de Richard Donner bien meilleurs dans des films d'action légers (comme les 4 Arme fatale).

le juge le condamne à une mise à l'épreuve et prolonge sa liberté conditionnelle.
Pryor co-écrit et produit cette nouvelle comédie. Plus étonnant par contre, le scénariste Lonne Elder III collabore à ce film très moyen au regard des excellents Lady Sings the Blues, Sounder ou encore de la biographie télévisée d'Harriet Tubman : A Woman Called Moses.
Mais c'est bien sûr dégoulinant, sirupeux (comme de nombreux films avec des enfants) et sans l'once d'un propos politique, à l'image de la scène avec le Ku Klux Klan reconvertit pour l'occasion en sympathiques dépanneurs.
Cicely Tyson, si poignante dans Sounder, n'a pas un rôle à sa mesure. Elle ne reviendra que rarement sur grand écran (une seule fois avant le très bon Hoodlum en 1997). Habitués des apparitions dans les films de Schultz, on croise Earl Billings, Paul Mooney et Morgan Roberts.
Harry Monroe (Richard Pryor) et Skip Donahue (Gene Wilder) sont deux amis renvoyés le même jour de leur travail : Harry était maître d'hôtel chez des blancs huppés, mais la cuisinière a remplacé l'origan par son herbe, tandis que Skip était détective dans un grand magasin.
Un jour, pendant leur pause, des gangsters revêtent leur costume voyant et braquent la banque. Evidemment, nos deux compères se font arrêter à tord, et ils écopent de 125 ans de prison.
Cette comédie fut un grand succès commercial (le 3ème de l'année 80)
Ce film ouvre le chemin des comédies légères produites pour un large public (entendez un public blanc), et où toute caractéristique culturelle est soit niée soit caricaturée. Heureusement, c'est la première option qu'a choisit Poitier. Mais l'on peut tout de même regretter que l'emblématique Sidney Poitier soit tomber dans le piège de ce genre de comédies formatées.
