Que dire de plus...
Alors, comme prendant tout ce week-end, on se passe en boucle les albums, les clips, et on se dit que c'était vraiment le meilleur.
Rest In Peace...
lundi 29 juin 2009
dimanche 21 juin 2009
Car Wash
Car Wash est probablement le film qui marque le mieux la déclinaison de la vague de la blaxploitation : la transformation d'un phénomène cinématographique qui s'intéressait à tous les genres pour se cantonner -à partir de la fin des années 70 et pendant dix ans- à des comédies apolitiques et pleine de bons sentiments.
CAR WASH - Michael Schultz (1976)
Une journée "ordinaire" au Dee-Luxe Car Wash de Los Angeles . On y suit les péripéties des employés : Floyd et Lloyd (Darrow Igus et DeWayne Jesse) les danseurs ratés, le très efféminé Lindy (Antonio Fargas), le p'tit chef Earl (Leonard Jackson), Abdullah (Bill Duke) le militant black muslim qui refuse qu'on l'appelle Duane, Lonnie (Ivan Dixon), ancien prisonnier toujours gardé à l'oeil par la police locale, T.C. le dessinateur de comic à la coupe afro sublime qui tente de gagner des places pour inviter la belle serveuse d'en face, Mona (Tracy Reed). Le patron paternaliste est au prise avec son fils Irwin qui cite à tout bout de champ le "petit livre rouge" du Président Mao qu'il arbore sur son tee-shirt, veut "se rapprocher de la classe ouvrière" et passe l'autre moitié de son temps à se défoncer dans les chiottes.
Les clients se succèdent, au premier rang desquels le pasteur haut en couleurDaddy Rich et ses soeurs Willson (Richard Pryor & The Pointers Sisters).
Michael Schultz s'était illustré avec les bons Together for Days et Honeybaby, Honeybaby, ainsi que l'excellent Cooley High. Il débute avec Car Wash -produit par Universal- une grande série de comédies (telles que Greased Lightning, Which Way Is Up? et Bustin' Loose) en collaboration avec Richard Pryor. Malgrès un succès en salle en demi-teinte et des critiques plutôt négatives, le film de Schultz remporte deux prix à au 30ème Festival de Cannes en 77 : le mérité "Prix de la meilleure partition musicale" (pour Norman Whitfield) et le "Grand Prix de la Commission Supérieure Technique du cinéma français" dont j'ignorais totalement l'existence.
Le scénario de Joel Schumacher est intéressant au début mais peine à trouver un réel souffle. De plus, le ton est loin d'être militant : le scénario préfère le paternalisme du patron ou père de famille entré dans le droit chemin, alors qu'il traite durement les militants avec le ridicule Irwin ou le dangereux et radical Abdullah.
Cependant, pointer le caractère plutôt réactionnaire du film n'empêche pas forcément de sourire -voire de rire- pendant le film : à l'image de cette scène avec un gamin vaumissant dans la voiture de sa mère maniérée (campée par Lorraine Gary, la mère dans les trois premiers volets des Dents de la mer) ou encore de la caricature du fils à papa maoïste ou même des frasques d'Antonio Fargas en travesti.
Le film s'appuie surtout sur une pléiade de seconds rôles : Ren Woods (qui débute dans Sparkle et s'illustre en Fanta dans la série TV Roots), Richard Pryor, l'excellent acteur et réalisateur Ivan Dixon qui joue là son dernier rôle sur grand écran, le dinosaure du cinéma afro-américain Clarence Muse, Tracy Reed, le petit Erin Blunt, Leonard Jackson, DeWayne Jesse, les Pointer Sisters, Bill Duke, Leon Pinkney, le cascadeur et acteur habitué des petits rôles d'Amérindiens ou d'indigènes sud-américains Henry Kingi, Lauren Jones, Pepe Serna, le DJ Jay Butler, Jason Bernard, Sarina C. Grant, le joueur de football Otis Sistrunk, Leon Pinkney, Arthur French, Darrow Igus...
Les clients se succèdent, au premier rang desquels le pasteur haut en couleurDaddy Rich et ses soeurs Willson (Richard Pryor & The Pointers Sisters).
Michael Schultz s'était illustré avec les bons Together for Days et Honeybaby, Honeybaby, ainsi que l'excellent Cooley High. Il débute avec Car Wash -produit par Universal- une grande série de comédies (telles que Greased Lightning, Which Way Is Up? et Bustin' Loose) en collaboration avec Richard Pryor. Malgrès un succès en salle en demi-teinte et des critiques plutôt négatives, le film de Schultz remporte deux prix à au 30ème Festival de Cannes en 77 : le mérité "Prix de la meilleure partition musicale" (pour Norman Whitfield) et le "Grand Prix de la Commission Supérieure Technique du cinéma français" dont j'ignorais totalement l'existence.
Le scénario de Joel Schumacher est intéressant au début mais peine à trouver un réel souffle. De plus, le ton est loin d'être militant : le scénario préfère le paternalisme du patron ou père de famille entré dans le droit chemin, alors qu'il traite durement les militants avec le ridicule Irwin ou le dangereux et radical Abdullah.
Cependant, pointer le caractère plutôt réactionnaire du film n'empêche pas forcément de sourire -voire de rire- pendant le film : à l'image de cette scène avec un gamin vaumissant dans la voiture de sa mère maniérée (campée par Lorraine Gary, la mère dans les trois premiers volets des Dents de la mer) ou encore de la caricature du fils à papa maoïste ou même des frasques d'Antonio Fargas en travesti.
Le film s'appuie surtout sur une pléiade de seconds rôles : Ren Woods (qui débute dans Sparkle et s'illustre en Fanta dans la série TV Roots), Richard Pryor, l'excellent acteur et réalisateur Ivan Dixon qui joue là son dernier rôle sur grand écran, le dinosaure du cinéma afro-américain Clarence Muse, Tracy Reed, le petit Erin Blunt, Leonard Jackson, DeWayne Jesse, les Pointer Sisters, Bill Duke, Leon Pinkney, le cascadeur et acteur habitué des petits rôles d'Amérindiens ou d'indigènes sud-américains Henry Kingi, Lauren Jones, Pepe Serna, le DJ Jay Butler, Jason Bernard, Sarina C. Grant, le joueur de football Otis Sistrunk, Leon Pinkney, Arthur French, Darrow Igus...
Bamboozled
Voilà un film de Spike Lee -plus ou moins oublié et politiquement très incorrect- mais qui fait pour moi parti de ses meilleures productions. Titré The Very Black Show en Français, le film est quasiment entièrement tourné en caméra digitale donnant une impression de docu (on retrouve même un montage et des effets parfois très proche du Sweet Sweetback... de Melvin Van Peebles).
Pierre Delacroix (Damon Wayans) est un scénariste afro-américain ; il travaille pour une chaîne de télé et se voit refuser son dernier show jugé "pas assez black" par son patron. Il prépare alors un projet explosif : ressusciter le concept de minstrel show (spectacle où des acteurs blancs noircis au cirage interprétaient des numéros clownesques, de mauvais tours de claquettes et débitaient des sortes de "blagues") ; mais là, les deux acteurs principaux seront des Afro-Américains maquillés en noir. Rebaptisés Mantan (Savion Glover) et Sleep’n Eat (Tommy Davidson) deviennent les héros de Mantan : the New Millenium Minstrel Show où ils reprennent les sketchs , postures, danses et stéréotypes les plus éculés de la tradition raciste des minstrel shows.
Contrairement à l'idée du créateur Pierre Delacroix, le public est au rendez-vous et le show devient pour les Afro-Américains comme pour les Blancs un véritable succès (chaque spectateur est noirci et déclare au présentateur "I'm a nigger").
Un final magistral montage d’extraits de vieux minstrel show, de films avec Stepin Fetchit, Mantan Moreland et autres Autant en emporte le vent , Song of the South ou The Jazz Singer, et de cartoons racistes (dont nous avons déjà parlé). Un final qui exprime et symbolise une violence inouïe pour des millions de Noirs asservis, puis mis au ban de la société et parallèlement caricaturés, animalisés et infantilisés dans les films, shows ou cartoons durant tous le XXème siècle. Les deux publicités censées sponsoriser l'émission sont plus vraies que natures et complètement tordante (ci-dessous).
Dans ce filmJada Pinckett-Smith occupe l’unique rôle positif et l'incarne à merveille. Et l'on peut sourire quand on sait la réputation de misogynie faite à Spike Lee qui donne en réalité aux femmes des rôles majeurs dans ces histoires... Le producteur campé par Michael Rapaport est parfait en "spécialiste des afro-américains" exalté aux multiples photos de sportifs noirs mais aux préjugés bien ancrés. Quant à Damon Wayans il interprète un personnage profond, ambigüe plus dramatique que comique et s'en sort plutôt bien dans ce registre.
Thomas Jefferson Byrd, acteur qui revient dans de nombreux films de Lee, fait lui aussi une performance énorme dans le rôle du chauffeur de salle, Honeycutt. A signaler enfin le rappeur Mos Def (Civil Brand, Showtime, Block Party, Be Kind Rewind, Next Day Air) ou le révérend Al Sharpton et Johnny Cochran dans leurs propres rôles...
Dans ce film
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