THE COOL WORLD - Shirley Clarke (1964)
Duke Curtis (Hampton Clanton) est un jeune adolescent de Harlem. Pour devenir président des Royal Pythons, un "gang" de petites frappes, il se procure un flingue auprès de Priest (Carl Lee), un caïd du quartier. Pour prendre la tête du gang, il va devoir évincer Blood (Clarence Williams III), rapporter de l'argent par tous les moyens et s'attaquer au gang rival : les Loups.
Shirley Clarke est une réalisatrice assez atypique. Adhérente du Parti Communiste américain dans les années 40, elle est d'abord danseuse puis son parcours artistique la pousse vers le cinéma (elle sera la seule femme participante de la vague du "New American Cinema"). Elle s'intéresse aux marges et aux marginaux, à celles et ceux qui sont exclus ou oubliés des dominants. C'était le cas dans The connection, ça l'est encore avec The Cool World, un des premiers films indépendants autour de la communauté noire. Et pour Duke, être le "biggest man on the street" c'est l'aboutissement d'un parcours à la marge pour atteindre la consécration sociale.
Clarke adapte le roman éponyme de Warren Miller (passé quatre an plus tôt par la case Broadway avec de jeunes comédiens prometteurs : Raymond St. Jacques , James Earl Jones et Calvin Lockhart).
Avec un style qui se veut réaliste et une musique jazz omniprésente, on peut la classer aisément au rang des précurseuses du cinéma soul des 70s, et plus généralement comme une avant-guardiste qui dynamite les codes moraux, scénaristiques et artistiques du 7ème art (on peut imaginer que ce film fut une des inspirations artistiques de Melvin Van Peebles pour son Sweet Sweetback...)
Les bus bondés, les rues débordantes de vie, les prêcheurs et l'omniprésence da la religion... plus qu'un décor, Harlem est un personnage à part entière de ce film à la limite du documentaire. Mais Clarke ne présente pas une vision fantasmée de Harlem ; le film est plus proche du réalisme littéraire de Chester Himes que de la bonhommie des "all black cast" ou des classiques de la blaxploitation. Ainsi, Clarke aborde aussi des sujets plus dérangeant : la misère, les violences faites aux femmes, l'évolution d'un jeune afro-américain dans un univers de violence... Le traitement de ses problématiques est si bien réussi, qu'à aucun moment on en peut présupposer d'un quelconque racisme (écueil évident pour une blanche qui aborde la violence et la misère dans la communauté afro-américaine).
Elle filme sans lourdeur, sans discours moraliste et démonstratif et atteint un objectif clair : montrer sans démontrer. Il y a bien un fil conducteur ténu en guise dé scénario, mais le film s'vère une succession de saynètes, comme une déambulation dans Harlem et dans la tête de Duke.
Hampton Clanton, qui joue le personnage principal, reprendra son vraie nom par la suit : Rony Clanton, et tiendra le premier rôle dans The Education of Sonny Carson. La plupart des autres acteurs ne feront qu'une poignée de films : Carl Lee (A Man Called Adam, Gordon's War, Superfly), Gary Bolling (Amazing Grace), Gloria Foster (Nothing But a Man, des séries et surtout le rôle de l'Oracle dans Matrix). Certains connaîtront une carrière plus importante, à l'image d'Antonio Fargas -qui joue un très petit rôle (je dois même avouer que je n'ai pas réussi à le repérer)-, Clarence Williams III , Mel Stewart (son rôle-phare sera celui de Blue Howard dans Trick Baby, mais on peut aussi l'apercevoir dans Nothing But a Man, Hammer, Let's Do It Again, Racines 2, Made in America) ou encore Richard Ward (Nothing But a Man, Black Like Me, The Learning Tree, Brother John, Across 110th Street, Mandingo) et Jay Brooks (Nothing But a Man et Baby Needs a New Pair of Shoes).
Pour l'équipe techinque, très limitée, signalons Hugh A. Robertson qui est crédité comme monteur son ; il le sera comme monteur sur Shaft et en réalise le making-off Soul on Cinema, puis l'année suivante Melinda.
Shirley Clarke est une réalisatrice assez atypique. Adhérente du Parti Communiste américain dans les années 40, elle est d'abord danseuse puis son parcours artistique la pousse vers le cinéma (elle sera la seule femme participante de la vague du "New American Cinema"). Elle s'intéresse aux marges et aux marginaux, à celles et ceux qui sont exclus ou oubliés des dominants. C'était le cas dans The connection, ça l'est encore avec The Cool World, un des premiers films indépendants autour de la communauté noire. Et pour Duke, être le "biggest man on the street" c'est l'aboutissement d'un parcours à la marge pour atteindre la consécration sociale.
Clarke adapte le roman éponyme de Warren Miller (passé quatre an plus tôt par la case Broadway avec de jeunes comédiens prometteurs : Raymond St. Jacques , James Earl Jones et Calvin Lockhart).
Avec un style qui se veut réaliste et une musique jazz omniprésente, on peut la classer aisément au rang des précurseuses du cinéma soul des 70s, et plus généralement comme une avant-guardiste qui dynamite les codes moraux, scénaristiques et artistiques du 7ème art (on peut imaginer que ce film fut une des inspirations artistiques de Melvin Van Peebles pour son Sweet Sweetback...)
Les bus bondés, les rues débordantes de vie, les prêcheurs et l'omniprésence da la religion... plus qu'un décor, Harlem est un personnage à part entière de ce film à la limite du documentaire. Mais Clarke ne présente pas une vision fantasmée de Harlem ; le film est plus proche du réalisme littéraire de Chester Himes que de la bonhommie des "all black cast" ou des classiques de la blaxploitation. Ainsi, Clarke aborde aussi des sujets plus dérangeant : la misère, les violences faites aux femmes, l'évolution d'un jeune afro-américain dans un univers de violence... Le traitement de ses problématiques est si bien réussi, qu'à aucun moment on en peut présupposer d'un quelconque racisme (écueil évident pour une blanche qui aborde la violence et la misère dans la communauté afro-américaine).
Elle filme sans lourdeur, sans discours moraliste et démonstratif et atteint un objectif clair : montrer sans démontrer. Il y a bien un fil conducteur ténu en guise dé scénario, mais le film s'vère une succession de saynètes, comme une déambulation dans Harlem et dans la tête de Duke.
Hampton Clanton, qui joue le personnage principal, reprendra son vraie nom par la suit : Rony Clanton, et tiendra le premier rôle dans The Education of Sonny Carson. La plupart des autres acteurs ne feront qu'une poignée de films : Carl Lee (A Man Called Adam, Gordon's War, Superfly), Gary Bolling (Amazing Grace), Gloria Foster (Nothing But a Man, des séries et surtout le rôle de l'Oracle dans Matrix). Certains connaîtront une carrière plus importante, à l'image d'Antonio Fargas -qui joue un très petit rôle (je dois même avouer que je n'ai pas réussi à le repérer)-, Clarence Williams III , Mel Stewart (son rôle-phare sera celui de Blue Howard dans Trick Baby, mais on peut aussi l'apercevoir dans Nothing But a Man, Hammer, Let's Do It Again, Racines 2, Made in America) ou encore Richard Ward (Nothing But a Man, Black Like Me, The Learning Tree, Brother John, Across 110th Street, Mandingo) et Jay Brooks (Nothing But a Man et Baby Needs a New Pair of Shoes).
Pour l'équipe techinque, très limitée, signalons Hugh A. Robertson qui est crédité comme monteur son ; il le sera comme monteur sur Shaft et en réalise le making-off Soul on Cinema, puis l'année suivante Melinda.
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