THE DEFIANT ONES - Stanley Kramer (1958)
Noah Cullen et John "Joker" Jackson (Sidney Poitier & Tony Curtis), deux prisonniers d'un camp de travaux forcés, profitent d'un accident lors d'un transfert pour s'évader. Les deux hommes sont enchaînés l'un à l'autre. Et, malgré des différences apparemment indépassables, ils vont devoir coopérer pour réussir leur évasion et échapper aux flics et leurs chiens qui les traquent...
Comment traiter de ce film -forcément- ambivalent du point de vue du racisme ? C'est somme toute assez compliqué. D'un coté, il représente indéniablement une tentative de traiter du racisme
Mais il utilise pour celà les vieilles recettes hollywoodiennes, usant de la même représentation des Noirs que des films bien moins progressistes. Ce n'est donc pas une mince contradiction.
Examinons d'abord le premier point : la dénonciation du racisme. plutôt rare dans les années 50, The Defiant Ones fait la preuve par le script que les Noirs et les Blancs peuvent vivre ensemble s'ils dépassent leur apparente différence et apprennent à se connaître. La promiscuité que procure leurs menottes obligent les deux fugitifs à collaborer, et par là à se découvrir plus de points communs que de différences. Stanley Kramer va jusqu'à mettre dans le même plan le nom des deux acteurs principaux apparaît lors du générique. De ce point de vue donc, on est bien face à un film aux visées antiracistes et humanistes.
Mais le personnage incarné par Sidney Poitier porte cependant les stigmates des stéréotypes noirs d'Hollywood. Il adopte une voix lancinante caractéristique, chantant à tout va une sorte de gospel plaintif... Impertubable face aux réactions racistes des gens qu'ils croisent, ses qualités semblent bien plus importantes que celles de son co-détenu, n'hésitant pas à aller jusqu'au sacrifice par solidarité. Bref, Poitier est cantonné une fois de plus à un de ces rôles qu certain qualifie de "saint d'ébène".
Malgré (ou grâce) à cette ambiguité, La chaîne acquiert avec le temps un statut de film incontournable. Nominé aux Oscars dans 6 catégories, il en reçoit deux (le scénario et la photographie) ainsi que maints autre prix. Tandis que le nombre d'adaptations sur le petit et le grand écran prouve là encore l'impact et le caractère "culte" de ce film. Pour les films, il y a le très moyens Black Mama, White Mama qui transpose l'intrigue en utilisant un duo féminin (Pam Grier et Margaret Markov), et Fled réalisé par Kevin Hooks où se rajoute une histoire d'espionnage informatique. A signaler aussi un remake TV, où Carl Weathers interprète Noah Cullen, et de nombreux téléfilms qui font référence au film original.
Marlon Brando, Robert Mitchum, Elvis Presley... les noms se sont succéder pour tenir le rôle de Joker. Tony Curtis fût le premier à accepter le rôle et aurait œuvrer pour être accompagné par Sidney Poitier. Ivan Dixon -brillant premier rôle de Nothing But A Man puis réalisateur du punchy Trouble Man et du brulôt révolutionnaire The Spook Who Sat By the Door- fait ici office de doublure de Sidney Poitier.
Stanley Kramer et son directeur de la photo Sam Leavitt retournent une décennie plus tard avec Poitier, la comédie à la fois libérale et empreinte de racisme "ordinaire" Guess Who's Coming To Dinner.
Comment traiter de ce film -forcément- ambivalent du point de vue du racisme ? C'est somme toute assez compliqué. D'un coté, il représente indéniablement une tentative de traiter du racisme
Mais il utilise pour celà les vieilles recettes hollywoodiennes, usant de la même représentation des Noirs que des films bien moins progressistes. Ce n'est donc pas une mince contradiction.
Examinons d'abord le premier point : la dénonciation du racisme. plutôt rare dans les années 50, The Defiant Ones fait la preuve par le script que les Noirs et les Blancs peuvent vivre ensemble s'ils dépassent leur apparente différence et apprennent à se connaître. La promiscuité que procure leurs menottes obligent les deux fugitifs à collaborer, et par là à se découvrir plus de points communs que de différences. Stanley Kramer va jusqu'à mettre dans le même plan le nom des deux acteurs principaux apparaît lors du générique. De ce point de vue donc, on est bien face à un film aux visées antiracistes et humanistes.
Mais le personnage incarné par Sidney Poitier porte cependant les stigmates des stéréotypes noirs d'Hollywood. Il adopte une voix lancinante caractéristique, chantant à tout va une sorte de gospel plaintif... Impertubable face aux réactions racistes des gens qu'ils croisent, ses qualités semblent bien plus importantes que celles de son co-détenu, n'hésitant pas à aller jusqu'au sacrifice par solidarité. Bref, Poitier est cantonné une fois de plus à un de ces rôles qu certain qualifie de "saint d'ébène".
Malgré (ou grâce) à cette ambiguité, La chaîne acquiert avec le temps un statut de film incontournable. Nominé aux Oscars dans 6 catégories, il en reçoit deux (le scénario et la photographie) ainsi que maints autre prix. Tandis que le nombre d'adaptations sur le petit et le grand écran prouve là encore l'impact et le caractère "culte" de ce film. Pour les films, il y a le très moyens Black Mama, White Mama qui transpose l'intrigue en utilisant un duo féminin (Pam Grier et Margaret Markov), et Fled réalisé par Kevin Hooks où se rajoute une histoire d'espionnage informatique. A signaler aussi un remake TV, où Carl Weathers interprète Noah Cullen, et de nombreux téléfilms qui font référence au film original.
Marlon Brando, Robert Mitchum, Elvis Presley... les noms se sont succéder pour tenir le rôle de Joker. Tony Curtis fût le premier à accepter le rôle et aurait œuvrer pour être accompagné par Sidney Poitier. Ivan Dixon -brillant premier rôle de Nothing But A Man puis réalisateur du punchy Trouble Man et du brulôt révolutionnaire The Spook Who Sat By the Door- fait ici office de doublure de Sidney Poitier.
Stanley Kramer et son directeur de la photo Sam Leavitt retournent une décennie plus tard avec Poitier, la comédie à la fois libérale et empreinte de racisme "ordinaire" Guess Who's Coming To Dinner.
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