Ce film marque aussi le début d'une collaboration avec la légende du football et ancienne star de la blaxploitation : Jim Brown.
HE GOT GAME - Spike Lee (1998)
Jake Shuttlesworth (Denzel Washington) est en prison pour meurtre... Mais le directeur, sous les ordres du gouverneur, lui offre un permission d'une semaine avec à la clé une libération totale. Sa mission : convaincre son fils Jesus (Ray Allen), un basketteur prometteur, de rejoindre la Big State University et d'y intégrer l'équipe de basket.
Y arriver confine au miracle. D'une part parce que le jeune prodige des parquets est courtisé par tous les coachs du pays, "conseillé" par sa petite amie Lala, son oncle Bubba, son pote Big Time Willie (Rosario Dawson, Bill Nunn & Roger Smith Guenveur)... Tous les procédés sont bons pour recruter Jesus !
D'autre part Jake était en prison pour le meurtre de sa femme, la mère de Jesus...
6 ans après Malcolm X, Spike Lee et Denzel Washington se retrouvent pour un drame social avec en toile de fond le trouble milieu du baskettball universitaire. Le sujet semble moins percutant que la biographie du leader assassiné, pourtant le réalisateur new-yorkais livre un film presque parfait (s'il n'y avait pas quelques longueurs) et Denzel Washington est tout simplement brillant
Lee mutiplie les segments, alterne les ambiances et les contrastes comme le présent et les flash-back, il enrobe ses personnages de ses travelling si personnels et fait la part belle aux dialogues. La mise en scène est splendide, le montage parfait, la direction d'acteurs est au niveau. Pour preuve la performance de Ray Allen, jeune basketteur des Bucks de Milwaukee choisi par Lee en personne ; ce dernier mise beaucoup sur le réalisme et tient absolument à décrocher un joueur en activité pour tenir le rôle de Jesus et, après de nombreuses auditions, il insiste pour faire des essais avec Ray Allen.
He Got Game est un drame, un film sombre qui dresse un tableau bien négatifs des rapports humains et de la cupidité.
Comme d'habitude, en tout cas dans les meilleurs films du maître Lee, il y a peu de personnages "bons" ; tous sont traversés d'envies, de névroses, d'égoïsme comme d'altruisme... Toutes et tous essaient ici d'influencer le jeune Jesus selon les bénéfices qu'ils espèrent en tirer. Et s'il ne prend pas position, comme à son habitude, pour un de ses caractères Spike Lee dresse un tableau sans concession sportif et si dénonciation il y a, elle est systémique.
Encore une fois, il est presque risible de voir, dans les commentaires sur diverses plate-formes, comme certains ne voient Spike Lee que sous la lorgnette ethnique, et arrivent à trouver des passages racistes dans chacun de ses films. A l'opposé de ces faux procès improbables, He Got a Game compte parmi ses meilleurs projets.
Spike Lee décroche des caméos de Michael Jordan, Scottie Pippen, Shaquille O'Neal et d'autres moins connu.
Il s'appuie toujours sur sa garde rapprochée : pour ce qui de la partie technique et artistique on retrouve le directeur artistique Wynn Thomas, le monteur Barry Alexander Brown, les chefs opératrice Ellen Kuras et Malik Hassan Sayeed, la directrice de casting Aisha Coley...
Pour la distribution, si le casting s'étoffe de la présence de Milla Jovovich et Rosario Dawson, on retrouve toujours la bande chère à Spike Lee : Thomas Jefferson Byrd, John Turturro, Roger Guenveur Smith, Bill Nunn, Lonette McKee, la petite Zelda Harris, Joseph Lyle Taylor, Hill Harper, Arthur J. Nascarella...
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