ENTER THE DRAGON - Robert Clouse (1973)
Lee (Bruce Lee) est un brillant élève d'un temple shaolin. Il se voit charger par une agence américaine d'enquêter sur l'impitoyable Han (Kien Shih), un trafiquant de drogue et de femmes. Il doit pour celà s'inscrire au tournoi d'arts martiaux que le malfrat organise sur son île privée.
En sus, juste avant son départ, Lee apprend que sa sœur a failli être capturée par les hommes de Han et a préféré se tuer que de tomber entre leurs mains. Le voilà doublement motivé !
Sur le bateau qui mène les participants sur l'île de Han, Lee sympathise avec Williams et Roper (Jim Kelly & John Saxon), un Afro-Américain en délicatesse avec la police et un playboy anglais, tous deux se connaissant déjà.
Les trois hommes vont participer au tournoi et s'opposer au sadique Han...
Première coproduction entre Hollywood et Hong Kong, ce film a marqué à plus d'un titre. D'abord, c'est le dernier tourné par le légendaire Bruce Lee. En plus il sort quelques jours après sa mort et réalise donc de juteux bénéfices se comptant en centaines de millions de dollars.
Ce qui le rend aussi incontournable, en tout cas pour ce blog, c'est la présence à l'écran de l'ancien champion du monde de karaté Jim Kelly, découvert par Robert Clouse dans Melinda.
La partition est signée du compositeur de thèmes immortels comme Mission impossible, Mannix ou Starsky & Hutch : Lalo Schifrin (on lui doit aussi dans la période blax les BOF de Golden Needles et Hit !).
Tout cela concourt donc à faire accéder ce film au rang de culte, avec des scènes de combat parfaitement chorégraphiées et une mise en scène est bien rythmée ; Bruce Lee a participé directement au script, à la réalisation et à la production de ce film posthume. Il faut y rajouter aussi une étonnnante modernité. Alors qu'Hollywood découvre à peine qu'on peut produire des films pour un public afro-américain, cette coproduction peut s'apparenter à un précurseur des buddy movies interraciaux qui seront recopiés à l'infini dans les 90s.
Coté distribution, la belle Marlene Clarck se retrouve cantonnée à un micro-rôle de secrétaire...
Bien sûr, on découvre différents noms connus des films d'arts martiaux, au premier rang desquels Jackie Chan, alors inconnu, et nombre de jeunes acteurs asiatiques. Pour les occidentaux, citons Darnell Garcia (Blind Rage et Black samouraï), le cascadeur et acteur Pat E. Johnson ou encore le méchant balafré Robert
Wall, ceinture noire de karatéqui tient un petit
rôle et le poste de coordinateur des combats sur Black Belt Jones).
Avec son afro et ses rouflaquettes, ses costumes flashy et son style martial particulier, le personnage de Jim Kelly remporte un succès plus que mérité auprès du public, et spécifiquement des jeunes Afro-Américain. Avec des répliques extraordinaires et une classe mémorable, Jim Kelly a plusieurs scènes pour affirmer son personnage. Repéré par Robert Clouse sur Melinda, celui-ci va vite capitaliser sur l'impact d'Enter the Dragon et la nouvelle notoriété de Kelly en se lançant dans un projet répondant aux critères "blax" de l'époque : Black Belt Jones.
Il faut cependant remarquer que, pour "moderne" que soit l'idée d'un casting multiracial, Jim Kelly expérimente le rôle du bon copain noir qui meurt avant la fin, quand le Blanc survit voire aide grandement le héros principal. Tout ce que l'on peut voir de lui correspond aux stéréotypes du "Black" : vaguement militant, bagarreur (mais c'est le minimum pour l'occasion) et sexuellement insatiable... Un travers finalement tristement novateur lui aussi.
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