TRAINING DAY - Antoine Fuqua (2001)
Nouvelle recrue aux stups de la police de Los Angeles, Jake Hoyt (Ethan Hawke) ambitionne de devenir inspecteur. Pour celà , il a droit à une journée de mise à l'épreuve, un "training day" sous la houlette du sergent chef Alonzo Harris (Denzel Washington).
Le jeune et intègre Jake Hoyt n'est pas sans connaître la réputation de ce vétéran de la lutte antidrogue maintes fois décoré. Mais face au cynisme et à l'imprévisibilité de Harris, l'admiration cède peu à peu le pas au doute...
Auteur de Bait et Brooklyn's Finest ou, dans un tout autre genre de King Arthur, le réalisateur afro-américain Antoine Fuqua propose un policier dramatique à la violence omniprésente. Pas une violence stylisée et complaisante, plutôt une violence visuelle crue et une violence psychologique parfois insoutenable.
C'est en tout cas le réalisme qui prévaut pour montrer la guerre sans fin que se livrent dealers et policiers ; et plus encore les frontières poreuses entre les deux mondes.
C'est en tout cas le réalisme qui prévaut pour montrer la guerre sans fin que se livrent dealers et policiers ; et plus encore les frontières poreuses entre les deux mondes.
Le scénariste blanc David Ayer et le réalisateur Antoine Fuqua ont tous deux grandit dans cette ambiance de guerre civile larvée. Ils complètent cette expérience personnelle par les conseils d'anciens flics (Paul Lozada et Michael Patterson). Et, à l'opposé, Cle Shaheed Sloan -un ancien membre des Bloods introduit dans le milieu du cinéma par Jim Brown via son association- assure la partie "gang relationship"
; il faut dire que par soucis de réalisme, Antoine Fuqua tourne à Watts, South Central ou Crenshaw (pratique quasi inédite à Hollywood, où les décors urbains sont recréés en studios ou adapté dans des quartiers tranquilles) et Shaheed "Bones" Sloan sert de facilitateur avec les habitants et les véritables membres de gang qui acceptent d'être figurants.
Le résultat présenté au public est bluffant et, en sus, cartonne au box office avec des recettes de plus de 100 millions de dollars.
La musique est signée par Mark Mancina et agrémentée des chansons de Cypress Hill, P. Diddy ou Xzibit, ou encore du tube "Still D.R.E. de Dr. Dre et Snoop Dogg ; ces deux rappeurs les plus représentatifs du gangsta rap à l'époque apparaissent d'ailleurs dans de petits rôles.
Mais pour l'essentiel, la noirceur et par conséquence l'âme du film réside dans le personnage incarné magnifiquement par Denzel Washington. Il décroche enfin un Oscar lors de la cérémonie de 2001 (Ethan Hawke était pour sa part nommé pour celui du meilleur second rôle).
Cette récompense n'est que justice pour ce grand acteur et pour le travail effectué non seulement sur ce film, mais tout au long des deux décennies précédentes. Et, pour ma part, je dois quand même remarqué que Denzel, qui interprète souvent des rôles positifs (au premier rang desquels Malcolm X), se voit consacré pour celui d'un salaud intégral. Ironie cynique dont Hollywood a le secret...
Au niveau de la distribution, on croise ça et là des tronches bien connues comme Raymond Cruz (curé psychopathe de Brothers in Arms), Eva Mendes (Exit Wounds, All About the Benjamins, Hitch) et Noel Gugliemi (National Security, Street Kings, The Soloist, Our Family Wedding). Certains ne sont même pas crédités comme Terry Crews et Peter Greene. Dans ces petits rôles, une mention spéciale pour le travail phénoménal au rendu ultra-réaliste de Macy Gray (Gang of Roses, Domino, For Colored Girls).
Enfin, signalons aussi la présence de l'ancien gamin de la blaxploitation Tierre Turner qui dirige maintenant des équipes de cascadeurs, dont ici Wayne King et l'ancêtre Tony Brubaker.
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