vendredi 22 mars 2013

Dark of the Sun

La même année qu'Ice Station Zebra, Jim Brown change de grade et de décors pour incarner un mercenaire dans Le dernier train du Katanga...

DARK OF THE SUN - Jack Cardiff (1968)

Le président congolais Ubi (Calvin Lockhart) qui souhaite rapatrier une cargaison de diamants du nord du pays en proie à la rébellion Simba. Il fait appel aux mercenaires du capitaine Curry (Rod Taylor). Avec son fidèle second Ruffo (Jim Brown), ils vont armer un train pour traverser le Congo -accompagnés d'un ancien officier nazi et d'un docteur alcoolique- et récupérer les précieux diamants.
Le film est basé sur un roman de Wilbur Smith, auteur blanc originaire de Zambie (à l'époque Rhodésie du Nord) qui écrit essentiellement sur l'Afrique. Dark of the Sun est la première adaptation, sur une dizaine, de ses romans souvent accusés de racisme, de sexisme, de violence et de soutien à la colonisation.
En effet, sur un plan politique, difficile de souscrire au manichéisme et à la neutralité supposé de nos "héros" mercenaires. Dans les faits, la rébellion simba pour autant qu'elle fut effectivement violente (mais courte dans le temps) se présentait comme une "deuxième indépendance" et dans la continuité du combat de Lumumba contre les impérialistes belges et étatsuniens. Le film les présente uniquement comme des brutes épaisses mues par la sauvagerie et semant aveuglément la terreur et le chaos. Pour ce faire, tous les clichés sont concentrés dans un passage d'un quart d'heure au milieu du film, où l'on voit des caricatures d'indigènes massacrant à tour de bras et violant les femmes blanches. A l'exact opposé, on trouve l'ancien nazi interprété par Peter Carsten qui représente en miroir la sauvagerie raciste. Au milieu, les mercenaires sont donc les "gentils", qui plus est menés par un duo interracial. Dans ce duo, le noir incarné par Jim Brown est bien sûr plus humaniste et partageux, mais il meurt avant la fin ; sa mort permettant au blanc égocentrique campé par Rod Taylor de s'humaniser à son tour.

Si l'on parvient à passer outre cette posture réactionnaire, ce film est un excellent film d'action, où la violence est omniprésente, souvent gratuite mais visuellement totalement maîtrisée. Un grand film bis donc, encensé par Tarantino qui y rend hommage dans Inglorious Basterds en utilisant la BOF et en offrant à Rod Taylor le rôle de Churchill.
L'atout charme, c'est Yvette Mimieux qui s'y limite parfaitement. Calvin Lockhart aparaît brièvement dans le rôle du sanguinaire président Mobutu, renommé pudiquement Ubi. Par ailleurs, un des seconds rôles est confié au journaliste et écrivain sud-africain William "Bloke" Modisane.

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