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lundi 28 juin 2010

Menace II Society

Film culte et générationnel s'il en est, Menace II Society révèle le talent des Hughes Brothers qui sont au manette d'une des productions -à mon avis- les plus réussies de ce nouveau cinéma réaliste noir.

MENACE II SOCIETY
Albert & Allen Hughes (1993)


Kaydee Lawson, surnommé Caine, est né dans les années 70, dans le ghetto de Watts, où la drogue a remplacé les émeutes. Il découvre tôt l'alcool, le jeu, la drogue et les armes à feu et doit moins son éducation à ses parents drogués et dealers qu'aux "conseils" de Pernell. Un jour, il voit même son père (Samuel L. Jackson) tuer un homme.
Watts, 1993 : Caine (Tyrin Turner) a dix-huit ans, ses parents sont morts et il vit chez ses grands-parents (Marilyn Coleman et Arnold Johnson) et décroche de peu son diplôme. Mais surtout, il traîne avec ses potes : Son cousin Harold, l'incontrôlable O-Dog, Stacy, A-Wax et Sharif -un ancien membre de gang fraîchement devenu black muslim,.
Caine vend de la drogue pour aider Ronnie (Jada Pinkett Smith) et Anthony, la femme et le fils de Pernell qui est en prison.
Drive-by shootings, règlements de compte, violence gratuite... voilà le quotidien de Caine, tiraillés entre les ses amis, les embrouilles de la rue et la vie paisible proposée par Ronnie.
La réalisation des frères Hughes est lêchée et donne au film un réalisme saisissant, un coté presque documentaire que l'on retrouve dans certaines productions étiquetées "blaxploitation". C'est un film sombre et sans concession, une tragédie rythmée par la violence. Celle quasi-gratuite des personnages bien sûr, mais surtout la violence du déterminisme tragique à l’œuvre dans la jeunesse des ghettos sans avenir.
De ce point de vue, le film est plus dur encore que Boyz N the Hood, puisque ni les études ni le militantisme ne représentent une alternative à la violence gratuite et la pauvreté. Le destin de Caine est l'antithèse de l' "american way of life", non pas une dénonciation de celui-ci et du modèle de la réussite individuelle par le travail ou les affaires, mais plutôt la démonstration que le "rêve américain" est tout simplement un mythe improbable, en tout cas pour la jeunesse afro-américaine.

Malheureusement, à l'image The Mack (dont les Hughes Brothers sont de vrais fans, comme on le constate dans le documentaire Mackin Ain't Easy), Menace II Society participe à son corps défendant au problème qu'il dénonce. Ces films sont à la fois des chroniques sociales sans concession sur une société inégalitaire et violente, mais ils posent aussi en modèle des dealers misogynes, des pimps clinquants ou des membres de gang sans limite. Ironie du cinéma...

Le jeune Tyrin Turner est très convaincant et Jada Pinkett Smith est tout simplement parfaite et, bien que cantonnée dans un rôle subalterne, représente un personnage important et positif. L'on croise des seconds rôles comme Samuel L. Jackson (comme souvent en ce début d'années 90), des acteurs de la vague soul cinema des années 70 comme Arnold Johnson et Marilyn Coleman, ou encore Bill Duke en flic bedonnant et -genre et "street credibility" obligent- les rappeurs Too Short, Yo-Yo, MC Eiht, Pooh Man... Le légendaire 2Pac commença même par incarner de O-Dog, mais il se fait virer du casting après avoir agressé Allen Hughes.

Menace II Society

Film culte et générationnel s'il en est, Menace II Society révèle le talent des Hughes Brothers qui sont au manette d'une des productions -à mon avis- les plus réussies de ce nouveau cinéma réaliste noir.

MENACE II SOCIETY
Albert & Allen Hughes (1993)



Kaydee Lawson, surnommé Caine, est né dans les années 70, dans le ghetto de Watts, où la drogue a remplacé les émeutes. Il découvre tôt l'alcool, le jeu, la drogue et les armes à feu et doit moins son éducation à ses parents drogués et dealers qu'aux "conseils" de Pernell. Un jour, il voit même son père (Samuel L. Jackson) tuer un homme.
Watts, 1993 : Caine (Tyrin Turner) a dix-huit ans, ses parents sont morts et il vit chez ses grands-parents (Marilyn Coleman et Arnold Johnson) et décroche de peu son diplôme. Mais surtout, il traîne avec ses potes : Son cousin Harold, l'incontrôlable O-Dog, Stacy, A-Wax et Sharif -un ancien membre de gang fraîchement devenu black muslim,.
Caine vend de la drogue pour aider Ronnie (Jada Pinkett Smith) et Anthony, la femme et le fils de Pernell qui est en prison.
Drive-by shootings, règlements de compte, violence gratuite... voilà le quotidien de Caine, tiraillés entre les ses amis, les embrouilles de la rue et la vie paisible proposée par Ronnie.
La réalisation des frères Hughes est lêchée et donne au film un réalisme saisissant, un coté presque documentaire que l'on retrouve dans certaines productions étiquetées "blaxploitation". C'est un film sombre et sans concession, une tragédie rythmée par la violence. Celle quasi-gratuite des personnages bien sûr, mais surtout la violence du déterminisme tragique à l’œuvre dans la jeunesse des ghettos sans avenir.
De ce point de vue, le film est plus dur encore que Boyz N the Hood, puisque ni les études ni le militantisme ne représentent une alternative à la violence gratuite et la pauvreté. Le destin de Caine est l'antithèse de l' "american way of life", non pas une dénonciation de celui-ci et du modèle de la réussite individuelle par le travail ou les affaires, mais plutôt la démonstration que le "rêve américain" est tout simplement un mythe improbable, en tout cas pour la jeunesse afro-américaine.

Malheureusement, à l'image The Mack (dont les Hughes Brothers sont de vrais fans, comme on le constate dans le documentaire Mackin Ain't Easy), Menace II Society participe à son corps défendant au problème qu'il dénonce. Ces films sont à la fois des chroniques sociales sans concession sur une société inégalitaire et violente, mais ils posent aussi en modèle des dealers misogynes, des pimps clinquants ou des membres de gang sans limite. Ironie du cinéma...

Le jeune Tyrin Turner est très convaincant et Jada Pinkett Smith est tout simplement parfaite et, bien que cantonnée dans un rôle subalterne, représente un personnage important et positif. L'on croise des seconds rôles comme Samuel L. Jackson (comme souvent en ce début d'années 90), des acteurs de la vague soul cinema des années 70 comme Arnold Johnson et Marilyn Coleman, ou encore Bill Duke en flic bedonnant et -genre et "street credibility" obligent- les rappeurs Too Short, Yo-Yo, MC Eiht, Pooh Man... Le légendaire 2Pac commença même par incarner de O-Dog, mais il se fait virer du casting après avoir agressé Allen Hughes.

vendredi 25 juin 2010

Boyz N the Hood

Au même titre que Mario VanPeebles et son remarquable New Jack City, John Singleton signe un premier film qui marque le renouveau du cinéma afro-américain fait par, pour et avec des Afro-Américains.

BOYZ N THE HOOD - John Singleton (1991)


Reva (Angela Bassett) est la mère du jeune Tre, qu'elle se sent incapable d'élever. Elle le confie à son père, Furious Style (Laurence Fishburne) pour « en faire un homme ». Furious va s'occuper de Tre, lui inculquer des valeurs, le faire participer aux tâches et le forger pour vivre dans South Central. Un jour, son ami Darin "Doughboy", 10 ans, est envoyé en maison de correction pour un vol.
7 ans plus tard, lorsqu'il sort, une fête est donné en son honneur. Tout le monde a bien changé dans le quartier : Tre et Ricky (Cuba Gooding Jr. & Morris Chestnut) se préparent pour l'université, ce dernier grace à une bourse qu'il essaie de décrocher.
Les ambûches ne manquent pas, et Tre, Darin (Ice Cube) et Ricky se trouvent au prise avec la violence des gangs, de la police raciste et du déterminisme social...
Boyz N the Hood est projeté lors du Festival de Cannes, en 1991 : il est ovationné, et quelques mois plus tard se voit consacrer avec deux nominations aux Oscars en tant que "Meilleur réalisateur" et "Meilleur scénario", inédites dans ces catégories pour un Afro-Américain. Il faut dire que BNtH est une réussite technique, accompagnée par une BO -parfois très sirupeuse- de Stanley Clarke. Singleton signe là un premier film qui fait date et marque une certaine renaissance du cinéma afro-américain. C'est sur le propos que je reste plus circonspect.

Furious et Tre sont la représentation de l’Afro-Américain de la classe moyenne, habitant des quartiers résidentiels gangrenés par le chômage, la violence la drogue et les brutalités policières… Ils sont marqués par le modèle de la réussite individuelle, essentiellement par les études, le travail, le maintien de soi et l'idéologie du nationalisme noir. La longue tirade que Furious inflige à Tre et Ricky en est le parfait exemple : « faut se battre pour conserver notre quartier tel qu’il est, il faut rester black, c'est pour ça il faut faire du fric black, il faut faire comme les Juifs, les Italiens, les Mexicains et les Coréens font. […] Pourquoi est-ce qu'il y a un marchand d'armes à tous les coins de rue dans les quartiers noirs ? Je vais vous dire pourquoi. Pour la même raison qu'il y a un magasin d'alcool à tous les coins de rue dans les quartiers noirs. Pourquoi ? Parce qu'ils veulent qu'on s'entretue. Le meilleur moyen de tuer un peuple c'est de lui enlever le moyen de se reproduire."
Anne Crémieux analyse très justement : « ce discours séparatiste accuse un pouvoir indéterminé, qui se résume en un pronom. « ils », désignant l'extérieur, le reste de la société qui a intérêt pour des raisons financières telles que la spéculation immobilière à contrôler et même à exterminer le peuple noir. Cependant, si la cause se mesure à l'échelle de toute la société et dépasse même les frontières du pays par voie aérienne et maritime, la solution se mesure à l'échelle de l'individu. Furious Styles a un discours politique global, mais il fait appel à une résistance individuelle par la réflexion personnelle. Il ne cherche pas à organiser la révolution, ni même la contestation. Il a la démarche d'un pasteur, non d'un révolutionnaire." C’est d’ailleurs ce rôle que lui attribut Ricky en le comparant à un prédicateur ou Darin qui le qualifie "du genre Malcolm X-Farrakhan".
Un film très moraliste dans l'ensemble, mais qui reflète en même temps une option possible pour la classe moyenne noire des années 90, désabusée par le militantisme et tournée vers la conquête de l'american dream. En même temps, tout en y souscrivant, Singleton montre que certains en sont exclus à travers le destin tragique de Darin...

Enfin, il faut signaler un casting particulièrement réussi, en particulier quant à la performance de Laurence Fishburne. Il révèle aussi Cuba Gooding Jr, Chris Tucker et le rappeur Ice Cube. Dommage pour les deux brèves apparitions d'Angela Bassett (Betty Shabbazz dans Malcolm X, puis Panther) qui méritait mieux, mais ces films ne brillent pas par la place accordée aux femmes. A noter aussi l'expertise de Bob Minor en tant que coordinateur des cascades et le casting dirigé par Jaki Brown.

dimanche 20 juin 2010

New Jack City

En 1971, Melvin Van Peebles avait lancé -à son corps défendant- la vague de la Blaxploitation avec son mythique Sweet Sweetback's Baadasssss Song. Vingt ans plus tard, et parallèlement à Spike Lee et son explosif Do the Rigth Thing, au Boyz N the Hood de John Singleton et à Juice de Ernest R. Dickerson, Mario Van Peebles (qui avait fait ses premiers pas dans le chef d'oeuvre avant-gardiste de son père) contribue lui aussi à asseoir une mode cinématographique : les "urban films", les films sur le ghetto et les problèmes sociaux des Afro-Américains.

NEW JACK CITY - Mario VanPeebles (1991)



Nino Brown (Wesley Snipes) et son gang des CMN -pour Cash Money Brothers- est la valeur montante du deal de cocaïne à New-York.
Scotty Appleton (Ice T) et son collègue Nick traquent la drogue dans la Grosse Pomme. Ils se servent de Pookie (Chris Rock), un petit junkie et dealer sans envergure pour infiltrer les CMN.
L'infiltration tourne court avec la mort de Pookie.
Appleton décide alors de rejoindre à son tour la bande de Nino ; il va s'y faire accepter et devenir un des plus proches de Nino Brown, déclenchant les jalousies. Mais ce dernier sombre peu à peu dans la paranoïa et la mégalomanie...

Le soundtrack fait partie des meilleurs du genre avec de grand nom du rap US. Bien entendu, certains -qui deviendront des grands voire des légendes du mouvement hip-hop- font leur apparition à l'écran tel Ice T bien sûr mais Fab 5 Freddy, ou Flavor Fav de Public Ennemy. L'ambiance "street credibiliy" traversera l'Atlantique puisque dans la VF le doublage d'Ice T est assuré par un certain Joey Starr.

Celà peut paraître insignifiant, mais Van Peebles renoue avec les scènes d'amour entre Afro-Américain. Depuis une décennie, on pouvait noter une régression de ce point de vue. Là où les héros de la blaxploitation, femmes ou hommes, assumaient leur sexualité et que les scènes sensuelles -y compris "inter-raciales"- étaient une avancée permise par le genre (malgrès les dérives voyeuristes) ; les années 80 marquent un véritable reflux, où les Noirs sont cantonnés à des rôles comiques et désexués tels les icones Eddy Murphy et Whoopie Goldberg, ou à l'inverse à des prédateurs sexuels (Danny Glover dans La Couleur Pourpre et Mister T dans Rocky III étant les meilleurs exemples) ; tandis que les corps enlacés ne sont plus montrés et par là, la sexualité noire niée. Or, on sait combien les préjugés sexuels ont été entretenus pour favoriser le racisme et la ségrégation. Cette réhabilitation -entamée en 86 par She's Gotta Have It de Spike Lee- est donc un des aspects positifs du film.

Mario VanPeebles réussit aussi l'exploit de ne pas présenter des personnages manichéens, et en particulier de créer -grâce aux talents de Wesley Snipes- un Nino Brown à la fois détestable et victime d'une société inégalitaire et raciste.

Là où son père et son Sweetback... avait été le succès indépendant de 1971, la première réalisation de Mario VanPeebles rapporte plus de 45.000.000 $ pour un budget de 8 millions et se révèle le plus gros succès indépendant de 1992.

Van Peebles redonne un rôle Tracy Camilla Johns (la Nola Darling de She's Gotta Have It), utilise aussi l'inusable second rôle Thalmus Rasulala (Blacula, Willie Dynamite, Friday Foster...), Bill Cobbs (Greased Lightning, A Hero Ain't Nothin'... et The Hitter) et Clebert Ford. Enfin, il donne sa chance au jeune Chris Rock (qui jouera une parodie de gangsta dans CB4 quelques années plus tard).
Il s'appuie sur une grosse équipe technique dont, entre autres, les cascadeurs Jeff Ward et David S. Lomax et le costumier Bernard Johnson (Don't Play Us Cheap, Claudine, Willie Dynamite et The Bingo Long Traveling All-Stars & Motor King).

jeudi 17 juin 2010

Brav - Prolétariat

Ça faisait quelques temps que je n'avais pas mis de clips de rap, mais difficile de passer à coté de cette chanson de Brav (le complice de Tiers-Monde dans le groupe Bouchées Doubles).
Voilà tout est dans le titre. Bonne écoute et bon visionnage...
...en attendant l'album.

House Party

Alors que la vague "new jack" en est à ses balbutiements, le perspicace Reginald Hudlin concocte cette comédie légère et sympathique distribué par New Line Cinema.


HOUSE PARTY - Reginald Hudlin (1990)


Play (Christopher Martin) profite de l'absence de ses parents pour organiser une énorme fête chez lui ; il prévient ses deux amis, Kid et le DJ à mauvaise haleine Bilal (Christopher Reid & Martin Lawrence). Mais pour Kid, rien ne va se dérouler avec simplicité.
Il a une altercation avec les trois gros bras (la Full force) du lycée et écope d'un avertissement. Il tente de cacher la sanction à son père, Pop (Robin Harris), mais celui-ci tombe dessus et lui interdit d'aller à la party.
Kid arrive à se faufiler alors que son père somnole mais les ennuis vont continuer : les gros bras du lycée veulent se venger et lui casser la gueule tandis que deux policiers blancs le harcèlent...

En présentant un court métrage titré House Party, Reginald Hudlin boucle ses études de cinéma à Harvard en 1983. Sept années après, produit par son frère Warrington (lui-même réalisateur de documentaires et proche du cinéma indépendant), il parvient à faire aboutir son scénario et se charge de la réalisation d'un long du même nom. Le succès en salle et en VHS est total et le film rapporte plus de 25 millions de dollars (pour un budget de production extrêmement bas de 2,5 millions). Le réalisateur se crée même des petits gimmicks qu'il dans plusieurs de ses films : ici, le père regarde à la télé le cultissime Dolemite, ou encore les deux frères Hudlin font une brève apparition...

L'intrigue est légère, c'est sûr. Mais c'est la multitude de saynètes annexes, les descriptions, les rebondissements et la pléiade de personnages secondaires qui donnent à ce film un attrait certain. Hudlin sait donner vie à ses personnages et, avec l'air de ne pas y toucher, il évoque la condition des Afro-Américains, et particulièrement des jeunes. Violence inter-communautaire, harcèlement policier... mais finalement c'est bien le sentiment de vouloir vivre sa vie qui émerge, volonté simple et légitime mais difficile d'accès pour la jeunesse noire des années 90.
Ainsi, 20 ans plus tard, cette comédie prend même un air de reportage nostalgique sur le hip-hop old school (aussi bien la danse, le dee-jaying ou les "battles") et les préoccupations de la jeunesse.

C'est d'ailleurs le duo rap Jazzy Jeff & the Fresh Prince (dans lequel officiait le jeune Will Smith) qui était pressenti par Hudlin pour camper les héros. C'est finalement Kid'n Play, composé des deux Christopher, Martin et Reid, qui décroche le haut de l'affiche. Et la coupe de Kid va d'ailleurs s'imposer dans presque toute la vague des films urbains, et dans la jeunesse en général. Une autre "team" présente ici : les peu connus mais pourtant prolixes producteurs de Full Force (Bowlegged Lou, Paul Anthony et B-Fine) qui jouent les bad boys.
Le casting est impressionnant, puisque des dizaines de seconds rôles se succèdent tels John Witherspoon, Tisha Campbell, Anthony Johnson, le chanteur George Clinton, Randy Harris, A.J. Johnson, Verda Bridges, Alexander Folk, l'ex-footballeur Cedrick Hardman, Daryl Mitchell, Gene Allen, Richard McGregor, Irv Dotten... Ainsi que des représentants de la vague soul : J. Jay Saunders (Slaughter's Big Rip Off et Cornbread, Earl and Me), Norma Donaldson (Across 110th Street et Willie Dynamite) et Bebe Drake...
Mention spéciale pour Robin Harris qui décède subitement, fauché en pleine carrière prometteuse avec des prestations remarqués dans seulement 5 films : I'm Gonna Git You Sucka, Do the Right Thing, Harlem Nights, Mo' Better Blues et celui-ci.
Fort du succès d'estime et des recettes du titre, les studios se lancent -comme de bien entendu- dans la confection d'un second, puis d'un troisième volet au cinéma et s'arrête après une ultime version TV où tous les acteurs d'origine ont disparus.

mardi 15 juin 2010

La "Soul Cat Collection" s'agrandit

C'est tout chaud ! Le Chat Qui Fume vient mettre en vente sa deuxième série de DVD blaxploitation.

Après l'édition de The Final Comedown et The Black Godfather, la "Soul Cat Collection" s'allonge de trois titres avec The Klansman, Darktown Strutters et Black Samouraï. Les DVD sont des Zone2 (lisibles sur nos lecteurs DVD européens) et truffés de bonus concoctés par Foxy Bronx, de trailers et autres extraits inédits. Le prix est modique (9,95€ par DVD, ou 39,95€ pour les cinq).
Alors, vite achetez !


D’Al Adamson (1977) avec Jim Kelly, Marylin Joy, Bill Roy, Roberto Contreras, Biff Yeager…

Bonus : court métrage Fred Williamson à New York / interview de Ron Van Clief / extrait de Velvet Smooth /extrait de Death Promise /10 bandes-annonces rares (Black Samson - Black Samouraï - Blind Rage - Ebony, Ivory And Jade - Savage Sisters - Sudden Death - Tatoo Connection - The Black Dragon's Revenge - The Guy From Harlem - Three The Hard Way - TNT Jackson) / bande-annonce du film / bonus caché.


De William Witney (1975) avec Trina Parks, Edna Richardson, Bettye Sweet, Shirley Washington, Roger E. Mosley, Christopher Joy...


Bonus : documentaire sur la Blaxploitation par Foxy Bronx (2ème partie) / 10 bandes-annonces rares (Abby - Black Angels - Black Bunch - Black Girl - Black Joy - Honey Baby Honey Baby - Hot Pants Holyday - Kenner - Super Dude - Thomasine And Bushrod) / extrait de Death Drug / galerie photos / bonus caché.



De Terence Young (1974) avec Richard Burton, Lee Marvin, O.J. Simpson, Lola Falana, Linda Evans, Jeanne Bell…

Bonus : 10 bandes-annonces rares (Black Alley Cats - Black Heat - Black Shampoo - Book Of Numbers - Coonskin - The Education Of Sonny Carson - Honky - The Klansman - Nigger Lover - Trick Baby - Zebra Killer) / 2 clips de l’actrice Lola Falana / extrait de Brotherhood Of Death / medley audio « Kill The Klan » / galerie photos / bonus caché.

dimanche 13 juin 2010

Juice

Ernest Roscoe Dickerson -longtemps chef opérateur attitré de Spike Lee- commença son bout de chemin en tant que réalisateur après l'aventure Malcolm X, et s'inscrivant dans la veine des films urbains (tels que les précurseurs Boyz N the Hood et New Jack City, et le cultissime Menace II Society).

JUICE - Ernest R. Dickerson (1992)



Harlem, 1991. Roland Bishop (2pac Shakur), Quincy "Q" Powell (Omar Epps), Raheem Porter (Khalil Kain) et Erin "Steel" Thurman (Jermaine Hopkins) sèchent les cours et utilisent leur temps libre à traîner dans les rues, à squatter une salle d'arcade où ils s'affrontent à Street Fighter et volent des 33 tours de rap. Leurs journées sont aussi rythmées par les embrouilles avec un gang de latinos et le harcèlement de la police.
Les quatre amis -qui se surnomment "The Wrecking Crew"- se convainquent de faire un braquage. Q hésite : il a réussi une audition pour devenir DJ et doit se produire le samedi soir.
Finalement, il accepte et le crew braque un vieil épicier. Mais Bishop pète un plomb et assassine le commerçant sans raison, puis Raheem qui s'opposait à lui...

Pour cette première réalisation, Dickerson vise juste. S'appuyant sur un excellent soundtrack, il propose un film en deux parties bien maîtrisées ; la première, plus proche du documentaire bon-enfant sur la vie des ados de Harlem, une sorte de Cooley High transposé dans les années 90, et la deuxième beaucoup plus sombre suit la fuite en avant dans la violence de Bishop/2Pac et tombe dans le drame psychologique et le thriller haletant.
Difficile de ne pas chercher d'analogie dans la forme avec le maître Spike Lee, dont on reconnaît l'influence ne serait-ce que dans la scène d'ouverture où un rap survolté qui accompagne les quatre protagonistes dans leur réveil (quasiment calquée sur Do the Right Thing).

Le casting fait la part belle aux pionniers du mouvement hip-hop à travers un des personnages principaux : le quasi-légendaire 2Pac qui s'en tire très bien alternant le gangster sans scrupule et le bon garçon incompris. Apparaissent aussi Queen Latifah, Fab 5 Freddy, Dr. Dre et Ed Lover (qui tiendront les premiers rôles l'année suivante dans Who's the Man ?), EPMD (Erick Sermon et Parrish Smith), Treach, Special Ed, DJ Red Alert...
On a aussi droit à Samuel L. Jackson, Rony Clanton (le mémorable Sonny Carson) en inspecteur de police et à Lauren Jones qui joue la mère de Raheem (ex-femme de Michael Schultz qui assure le casting de Cooley High, et qui joue de petits rôles dans The Liberation de L.B. Jones et Car Wash).
Enfin, Ernest R. Dickerson s'appuie sur le monteur Sam Pollard (lui aussi complice de Spike Lee), les cascadeurs David S. Lomax et Jeff Ward, et l'incontournable directrice de casting black Jaki Brown.