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mardi 29 mars 2011

Bulworth

Voilà une comédie pour le moins étonnante, qui plonge dans le quotidien et les luttes afro-américaines du point de vue d'un sénateur blanc dépressif...

BULWORTH - Warren Beatty (1998) 

Le sénateur démocrate Jay Billington Bulworth (Warren Beatty) est en campagne pour sa réélection. Mais il est surtout dans une période dépressive intense. Tandis qu'il contracte une assurance-vie de 10 millions de dollars (en échange de son rejet d'une loi sur les aides sociales), il passe un contrat sur sa propre tête.
Mais, dans une église afro-américaine, il répond tout d'un coup avec une sincérité teintée de cynisme à l'assistance médusée... Captivée par son franc-parler, Nina (Halle Berry) et ses amies veulent participer à sa campagne et le sénateur Bulworth les suit dans un club hip-hop. A partir de là, il rappe lors de ses discours auprès des industries pharmaceutiques et hurle "Socialism !", accuse de racisme les producteurs hollywoodiens, dénonce la collusion média/politique/trusts...
Bulworth reprend -par ces facéties et la compagnie de Nina- goût à la vie tout en se plaisant à dire la vérité. Mais le contrat sur sa tête n'est pas annulé...

Warren Beatty est ici scénariste, réalisateur, producteur et interprète. On n'atteint pas la précision et le niveau politique de Reds, sa grande fresque biographique sur le le plus bolchévique des Américains, John Reed. Mais Warren Beatty se sort très bien de ce film qui aurait pu être une énième comédie libérale paternaliste.
Initialement produit par la Fox, on comprend largement que cette boîte de production, plutôt enclin aux thèses réacs, ait freiné des quatre fers lors de la sortie du film, en en limitant au maximum la distribution ; et les bénéfices arrivent à peine à compenser le budget initial. A mon goût, ce film est une des comédies les plus pertinente de cette décennie : on rit, on vibre et on réfléchit. Une alchimie finalement assez rare...

Le personnage peut paraître teinté de paternalisme ; mais à y regarder de près, l e déroulement des évènement bat en brèche cette hypothèse et donne un caractère plus probable et réaliste aux évolutions du personnage principal. Autant dire qu'il part de loin, et sa récente conversion progressiste ne comble pas des années de socialisation dans un milieu blanc, riche et dominant. Les personnages noirs eux font office de remise sur les rails de la réalité : pauvreté, racisme, habitats insalubres et délinquance mais aussi instruction, solidarité, résistance...
Or les références politiques et culturelles traduisent un véritable intérêt pour la communauté afro-américaine, ses modes de vie et ses luttes. Et la bande-originale résume bien le "métissage" des tendances dont ce nourrit ce film : une partition originale signée du grand Ennio Morricone, mais aussi des hits endiablés de Public Ennemy, Dr. Dre, Wu Tang Clan ou Cypress Hill.

Les seconds rôles sont pléthores : Halle Berry, Don Cheadle, Thomas Jefferson Byrd, Michael Clarke Duncan, John Witherspoon, Helen Martin, Sheryl Underwood, Barry Shabaka Henley, Lee Weaver, Wendell Pierce, James Pickens Jr., Armelia McQueen, Myra J., Isaiah Washington, Ariyan A. Johnson... Coté casting blanc, on a tout de même droit à Paul Sorvino, mais aussi William Baldwin et Larry King.
Plus surprenante est la présence du militant, philosophe et universitaire Amiri Baraka, qui fait de brèves apparitions mais tient une place très particulière.

lundi 28 mars 2011

I Got the Hook Up

Alors que Who's the Man ? revêtait un coté bon enfant et pouvait se laisser voir avec nostalgie, cette comédie signée Master P peine à faire sourire...

I GOT THE HOOK UP - Michael Martin (1998)


Black et Blue (Master P & Anthony Johnson) sont deux petits revendeurs avec leur camionnette, véritable caverne d'Ali Baba remplie de téléviseurs, chaînes stéréos et autre matériel audio-visuel. Ils reçoivent par erreur une cargaison de téléphones portables qu'ils revendent sans attendre et qui leur rapporte un max.
Mais les téléphones présentent des défauts surprenants et leurs "clients" se retournent contre eux, en particulier le gangster T-Lay (Tommy "Tiny" Lister) qui rate une affaire importante à cause de ces dysfonctionnements. Pour rajouter à leurs soucis, le FBI enquête sur ce trafic...

Le budget de production est ridicule (à peine 3,5 million de dollars) et le film rapporte trois fois plus. Si l'on rit, c'est incontestablement de la pauvreté du scénario et de la composition des personnages. Ce pourrait être un véritable film bis si tout cela n'était que du second degrés ; mais on peut en douter, d'autant plus vu les autres films écrits et joués par Master P.
"Mother Fucker", "Nigger" et "bitches" composent l'essentiel des dialogues, la misogynie dégouline, et l'image des Afro-Américains est catastrophique (ce qui est d'autant plus regrettable que le réalisateur Michael Martin et les scénaristes sont précisément afro-américains).

Anthony Johnson tient pour la première fois le haut de l'affiche, et autant dire que face à son alter-ego rappeur Master P on voit qu'il est acteur. Dommage que ce soit dans ce piètre film à peine comique qu'il tienne un premier rôle. Les autres personnages sont largement pompés sur Friday, et l'on retrouve Tommy "Tiny" Lister, John Witherspoon et même Ice Cube. Plusieurs autres rappeurs font d'ailleurs de brèves apparitions, à l'image de Snoop Doggy Dogg.
Deux acteurs sont rescapés de l'ère "blaxploitation". D'abord, Will Gill Jr. (qui joue un bref rôle dans Friday Foster). Mais surtout Helen Martin, dont c'est malheureusement le dernier film ; cette grande dame accompagna plusieurs générations d'acteurs et réalisateurs, avec une carrière de près de 50 ans et des participations à de prestigieux films soul tels que Cotton Comes to Harlem et dans les années 80 et 90 à toute sorte de comédies urbaines (Hollywood Shuffle, House Party 2, Beverly Hills Cop 3, Don't Be A Menace... et Bulworth) .

dimanche 27 mars 2011

The Players Club

Après le succès de Friday, Ice Cube débarque avec un projet qu'il scénarise, produit et réalise : The Players Club...

THE PLAYERS CLUB - Ice Cube (1998)



Diana Armstrong (LisaRaye) est une jeune fille indépendante ; elle quitte la maison familiale pour suivre ses études, tout en élevant seule son fils. Elle rencontre Tricks et Ronnie (Adele Givens & Chrystale Wilson) qui l'incitent à travailler dans le club de striptease de Dollar Bill (Bernie Mac). Diana étudie le jour et danse la nuit, en évitant au maximum de traîner dans les histoires louches de ses collègues.
Lorsque sa cousine Ebony (Monica Calhoun) débarque en ville quatre ans plus tard, Diana doit la prendre sous son aile. Ebony est embauchée à son tour au club, mais se trouve vite confronter à l'alcool, à l'argent facile et elle n'a pas la force de caractère de Diamond pour y résister.
Le budget est minime (5 millions de dollars) mais aligne une incroyable liste d'acteurs et actrices afro-américains : Jamie Foxx, Bernie Mac, LisaRaye, Faizon Love, Tommy "Tiny" Lister, Michael Clarke Duncan, Monica Calhoun, Anthony J. Johnson, Badja Djola, Alex Thomas, Terrence Howard, Charlie Q. Murphy, Oren Williams, Jossie Thacker, Adele Givens, Samuel Monroe Jr., Chrystale Wilson, Clyde Jones, Tracey Cherelle Jones... ainsi que les rapeurs Luther "Luke" Campbell et Master P.
Enfin Ice Cube s'adjoint les services de quelques "anciens" tels John "Kunta" Amos, Judyann Elder (Melinda et le téléfilm A Woman Called Moses) et Dick Anthony Williams (Up Tight !, The Lost Man, The Mack, Slaughter's Big Rip-Off et Five on the Black Hand Side).
Ces castings pléthoriques ne sont pas toujours gage de qualité ; cependant ici chacun est utilisé avec parcimonie, faisant du liant entre les différentes histoires qui se télescopent.

C'est le seul film d'Ice Cube comme réalisateur (il porte aussi les casquettes de producteur, scénariste et acteur). Il prend la bonne décision en ne reprenant pas plus tard la caméra, car ses talents pour la réalisation sont assez limités. Par contre, il est accompagné des professionnels consacrés du moment : le chef opérateur Malik Hassan Sayeed, les maquilleuses Debra Denson et Stacye P. Branche, la directrice de casting Kim Hardin (Monica R. Cooper), la monteuse Suzanne Hines ou encore les cascadeurs William Washington, April Weeden-Washington, Eddie L. Watkins et Big Daddy Wayne.

En plus, son scénario tient la route. Entre action, drame, humour et charmes, on ne s'ennuie pas et même on réfléchit ; en effet, Ice Cube propose derrière une apparente légèreté des thèmes pertinents. D'abord, mettre une femme au premier plan est plutôt une gageure et reste rare encore en cette fin des 90s ; ce personnage principal (confié à LisaRaye qui débute au cinéma) est en plus celui d'une femme forte et indépendante.
En outre, Ice Cube filme les séquences de strip avec une certaine retenue, et aborde de front certains sujets comme le marché du sexe, les violences faites aux femmes et même le viol.
Ensuite, on peut aussi imaginer qu'en utilisant à contre-emploi Dick Anthony Williams (habitué aux rôles de mac rutilant dans les 70s) comme un père de famille protecteur pas très heureux de savoir sa fille danser dénudée, Ice Cube pose un regard critique sur l'apologie des pimps dans les produits culturels afro-américains, de la blaxploitation aux urban films. Enfin, et sans dévoiler la fin en partie tragique, il se donne un -petit- rôle plutôt positif en posant les limites de l'acceptable.

Certaines scènes sont tout simplement jubilatoires comme cette danseuse fessant un flic en lui faisant hurler "I'm Black and I'm proud !" (et je ne résiste pas à vous la faire partager) :

vendredi 25 mars 2011

Woo

Encore une comédie romantique, mais cette fois les ingrédients ne prennent pas...

WOO - Daisy von Scherler Mayer (1998)


Woo (Jada Pinkett Smith) est une jeune femme d'apparence sexy, mais elle a le chic pour insupporter les hommes. Pourtant, sa voyante lui affirme qu'un homme, du signe de la vierge, va rentrer dans sa vie...
Ses amis Claudette et Lenny (Paula Jai Parker & Dave Chappelle), soucieux de passer une soirée en amoureux, monte un rencard entre Woo et Tim (Tommy Davidson), conseiller juridique introverti et pas vraiment doué avec les femmes.
Woo entraîne Tim au restaurant, en boîte... jusqu'au bout de la nuit, et chaque lieu est l'occasion d'un drame...
Entre Booty Call, Sprung et ce Woo, les comédies romantiques se bousculent sur les écrans en cette fin de décennie 90. Cette dernière, pourtant produite par John Singleton, est incontestablement la moins bonne des trois. Le scénario est inepte et mal développé, c'est long et l'ennui, à défaut du rire, est au rendez-vous. Quant à la réalisation elle est des plus convenues. En sus, les trois amis de Tim sont de véritables machos ridicules, comme directement importés d'un mauvais films des années 60.

La composition de Jada Pinkett Smith -même si elle est bien mieux dans des rôles "sérieux" (comme dans Menace II Society ou Bamboozled)- est réussie, tout comme d'ailleurs celle de Tommy Davidson (dont le personnage devait être incarné par Tupac Shakur). Par contre, on ne croit pas une seconde à leur histoire, ce qui est dommage puisque c'est sensé être le cœur du film.

Le reste du casting aligne les seconds rôles de l'époque : Duane Martin, Dave Chappelle, Paula Jai Parker, LL Cool J, Darrel Heath, Anthony Johnson, Dartanyan Edmonds, la rappeuse Foxy Brown, Orlando Jones. Isaac Hayes et Pam Grier ont tournés des scènes, jouant les parents de Woo, mais ils n'apparaissent pas dans le montage final. A l'inverse, le dandy des films soul Billy Dee Williams incarne la conscience de Tommy Davidson (qui évoque Mahogany), mais n'est pas crédité au générique...

jeudi 24 mars 2011

Sprung

Nouvelle livraison de Rusty Cundieff qui s'essaie avec un certain succès à la comédie romantique, très en vogue en cette fin de décennie 90...

SPRUNG - Rusty Cundieff (1997)


Montel (Rusty Cundieff) est un photographe timide et introverti qui ambitionne de trouver la femme de sa vie et de fonder un foyer, son pote Clyde (Joe Torry) est le strict oppposé : un frimeur et un dragueur insatiable. Dans une soirée, les deux amis rencontrent leurs alter-egos féminins : Brandy et Adina (Tisha Campbell & Paula Jai Parker). Alors que dès le premier soir, Clyde et Adina s'offrent de torrides moments, Montel et Brandy prennent leur temps...
Sauf que ces deux derniers tombent amoureux, alors qu'Adina se rend compte que Clyde est fauché et n'a rien à lui offrir. Leur relation s'arrête là, mais ils s'associent pour brouiller le grand amour qui se crée entre Brandy et Montel...

On pense à Booty Call, sorti la même année. Les deux scénarios son très proches : deux couples d'amis aux attentes amoureuse radicalement différentes. Le traitement, lui diffère, et ma préférence va plutôt à celui-ci.
Il est écrit, réalisé et interprété par Rusty Cundieff, à qui l'on doit Fear of a Black Hat (une fausse-biographie d'un groupe hip-hop et le film d'horreur urbain Tales from the Hood. Je trouve son jeu relativement insipide (mais c'est probablement dû aux caractéristiques du personnage. Par contre, sa mise en scène est originale et bien rythmée (au moins pour la première moitié).

Les scènes d'amour sont très bien filmées, je ne cesse de le rappeler, mais c'est une chose très rare dans le cinéma US et il faut constater une fois de plus que c'est un réalisateur afro-américain qui se charge de représenter la sexualité des Afro-Américains dans sa diversité...

Tisha Campbell a déjà joué avec Rusty Cundieff dans School Daze, tous deux dans de petits rôles), et le duo Joe Torry/Paula Jai Parker s'en tire plutôt bien et représentent l'élément comique du film. Le seconds couteaux sont légions : Clarence Williams III, John Witherspoon, Angela Means, Reynaldo Rey, Bobby Mardis, Yolanda Whittaker, Bobby McGee... Il y aussi quelques dinosaures issus de la blaxploitation ou même avant comme Isabel Sanford (la gouvernante dans Guess Who's Coming to Dinner), David McKnight (le J.D. Walker de JD's Revenge), Rai Tasco (Black Starlett, Black Gestapo, Dr. Black Mister Hyde et dernièrement The Green Mile), Freda Payne (qui ne tourne que quelques films, dont Book of Numbers en 1973 et La famille Foldingue) et le coordonnateur des cascades Julius LeFlore, qui a fait ses classe sur Drum.

mercredi 23 mars 2011

Booty Call

En deux ans trois comédies romantiques assez similaires sortent sur les écrans et proposent une vision assez fraîches des relations amoureuses...

BOOTY CALL - Jeff Pollack (1997)



Rushon (Tommy Davidson) est un quadra romantique, il sort avec Nikki (Tamala Jones) depuis plusieurs semaines, mais les deux amoureux n'ont toujours pas consommé leur relation. Cette dernière propose un rendez-vous à Bunz, où ils devront chacun amener un ami.
Rushon invite donc son pote Bunz (Jamie Foxx), dragueur invétéré, et Nikki est accompagnée de Lysterine (Vivica A. Fox), une jeune femme très libérée. Une attirance sexuelle irrésistible relie les deux accompagnateurs, tandis que Rushon et Nikki ne parviennent toujours pas à conclure...
Rares sont les films à aborder la sexualité des Afro-Américains, si ce n'est Boomerang et She's Gotta Have It. Certes moins percutant, ce petit film (produit pour 7 milllions et qui en rapporte tout de même cinq fois plus) s'avère tout de même sympathique, traitant sans trop de lourdeur graveleuse de la sexualité de deux couples. Comme les films de Hudlin et de Lee, celui-ci ne se concentre pas uniquement sur ses héros masculins et donne une place au moins aussi importante aux femmes, à leurs désirs et leurs fantasmes.

Il y quelques longueurs, c'est sûr, mais aussi pas mal de trouvailles comiques, une réalisation parfois inspirée et une certaine humanité des personnages principaux. Enfin, les scènes de sexe sont plutôt rigolotes, en particulier entre les frasques de Vivica A. Fox qui aime faire l'amour alors que son amant lui déclame les "I am somedy !" de Jessie Jackson et "I have a dream" de Martin Luther King.

Le casting est sympathique -et plutôt restreint (comme les décors d'ailleurs) : Jamie Foxx, dont c'est le premier grand rôle, Tommy Davidson (tête d'affiche de Strictly Business mais assez rare sur les écrans, il semble abonné aux comédies romantiques puisqu'il joue l'année suivante dans Woo), Vivica A. Fox, Bernie Mac, Tamala Jones...

How To Be A Player

Archétype des comédies lourdingues et misogynes, à forte influence hip-hop, qui clôturent la décennie 90...

HOW TO BE A PLAYER - Lionel C. Martin (1997)



"Dray" (Bill Bellamy) n'a qu'un but : multiplier les aventures avec les maximum de femmes. Tout en s'adonnant à son hobby favori, il tente de garder le secret de ses conquêtes auprés de Lisa (Lark Voorhies), sa petite amie officielle.
Mais, sa sœur Jenny flanquée de sa copine Katrina (Natalie Desselle & Mari Morrow), une étudiante en anthropologie qui le prend comme un sujet d'étude, décident de le piéger en organisant à son insu une fête où sont présentes toutes ses maîtresses...
En vogue en cette fin des 90s, How To Be A Player atteint les sommets de la vulgarité pour une comédie "sentimentale". C'est une production Def Jam, la célèbre et sulfureuse maison de production hip hop de Russell Simmons. Contribuent aussi à la production Stan Lathan le réalisateur d'Amazing Grace (un des plus mauvais films blax) et Preston L. Holmes -dont la présence est plus étonnante puisqu'il participent d'habitude aux bons projets de Mario Van Peebles.
Le jeu des acteurs est ultra-faible, la réalisation est pauvre et le scénario sans grand intérêt. L' "humour" ne semble là que pour s'intercaler entre des scènes hot racoleuses. Pour un fois le public ne s'y trompe pas (le film n'atteint même pas 1,5 millions au box-office). Le sauvetage financier viendra du succès de la BO et du titre éponyme interprété par la rappeuse Foxy Brown.

C'est la première et la seule tête d'affiche pour Bill Bellamy (Who's the Man ?, Fled, The Brothers et Lottery Ticket), ce qui n'est pas étonnant vu sa petite prestation. Natalie Desselle, qui la même année joue le même genre personnage dans B*A*P*S, ne semble pas croire à ce qu'elle fait. Quant aux autres actrices elles ne sont choisies que pour leurs plastiques indéniablement parfaites : se succèdent donc plus ou moins vêtues Mari Morrow, Lark Voorhies, Jazsmin Lewis, Gillian Iliana Waters, Stacii Jae Johnson, Natashia Williams, Licia L. Shearer.Lien
Apparaissent aussi A.J. Johnson, Bernie Mac, Bebe Drake, J. Anthony Brown (Drumline, Mr. 3000, xXx²: The Next Level, Madea Goes to Jail) et pour la première fois les frères Miwon : Jamal et Jerod. La seule vraie surprise : Max Julien, le mythique Goldie dans The Mack (on peut tout de même regretter que son unique retour à l'écran dans les trente dernières années se fasse là).

mardi 22 mars 2011

B*A*P*S

Après plusieurs années d'absence, Robert Townsend revient avec Les Reines De Beverly Hills. Mais le talentueux réalisateur semble avoir perdu sa verve impertinente...

B*A*P*S - Robert Townsend (1997)


Nisi (Halle Berry) est serveuse dans un snack de la banlieue d'Atlanta en Georgie. Avec sa collègue et amie Mickey (Natalie Desselle), elles rêvent de faire carrière à Los Angeles : monter le premier snack/salon de coiffure et de devenir danseuses pour se lancer...
Leur périple se passe différemment : elles rencontrent le vieux Donald Blakemore (Martin Landau), un riche aristocrate vivant à Beverly Hills. Ce dernier était dans sa jeunesse amoureux d'une afro-américaine. Son neveu embauche Nisi pour se faire passer pour la petite-fille de cet amour de jeunesse, pour redonner à son oncle un peu de bonheur au crépuscule de sa vie.
Mickey va remplacer la nourriture diétique du vieux Blackmore par la "soul food", la musique classique par le hip-hop...
Et voilà les deux banlieusardes provinciales qui deviennent des "Black American Princesses" (BAPs)

On peut regretter la tournure que prend ce film de Robert Towsend, qui nous a habitué à bien mieux en combinant humour et propos pertinent (en particulier avec Hollywood Shuffle, mais on pense aussi à The Five Heartbeats ou The Meteor Man).
L'on sourit dans la globalité ; on peut même aller jusqu'à rire lorsque Berry et Desselle (qui joue peu, on la retrouve dans How To Be A Player) se retrouvent dans un restaurant huppé et sautent sur toutes les stars qu'elles croisent...
Mais la vulgarité des deux héroïnes est trop prononcée à mon goût, et la clé du succès et de la richesse reposent -sans trop en dire- sur leur abandon des codes populaires, sur leur chance d'être gentille avec un vieux Blanc richissime... Je le répète, Robert Towsend nous offrit bien mieux.

Comme on peut s'y attendre, une tripotée de guests qui apparaissent brièvement : Bernie Mac (habitué de ces caméo dans les comédies de Towsend ou des frères Wayans), le mythique Rudy Ray Moore en vieil ouvrier se prenant pour Dolemite, Anthony Johnson, Darrel Heath... Et comme l'action se situe en partie à Hollywood, nombres de stars font leur petite apparition dans leurs propres rôles : les rappeurs LL Cool J et Heavy D, l'acteur Leon (joli coeur dans Waiting to Exhale), le basketteur médiatique Dennis Rodman, le chanteur de Shalamar : Howard Hewett, l'actrice et présentatrice de MTV Downtown Julie Brown... La BO est signée par Stanley Clarke, et les costumes par Ruth E. Carter.