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lundi 24 mars 2008

Les guests blax dans les séries

Bon, bien sûr y a pas grand monde qui connaît la Blaxploitation, à la limite, quand on dit "mais si tu sais Pam Grier, celle qui joue dans Jacky Brown de Tarantino, ben c'est une héroïne de films de blaxploitation, de films joués, mis en musique, souvent réalisés voire produits par et pour des Afro-Américains. Et puis, y a Richard Roundtree... Mais si tu connais, c'est le gars qui fait Shaft. Non pas Samuel L. Jackson, la première version, celle de 71, avec la BOF de Isaac Hayes qui est une tuerie !!! Bon j'te montrerai ça à l'occasion."
Alors pour celles et ceux dont je sens poindre un peu d'intérêt, petit état des lieux des apparitions de ces héros -devenus trop souvent anonymes- dans les séries qui gangrènent nos petits écrans...


Richard Roundtree
Celui qui immortalisa le détective John Shaft (trois volets : Shaft, Shaft's Big Score & Shaft in Africa + la série éponyme + le film de 2000 avec Samuel L. Jackson) joue les guests dans pas mal de séries.
Dans Desperate Housewifes, on a droit à un véritable hommage (certes, "clin d'oeil" suffirait, mais j'aime bien en rajouter). Il apparaît dans plusieurs épisodes de la première et de la deuxième saison, et jouer un détective (vous remarquerez pour ceux qui suive la série, la propention des scénaristes à attribuer les rôles de détectives et de flics à des Afro-Américains - ah quota, quand tu nous tient !- et aussi quelques rôles simplets et de violeurs). Hommage -ou clin d'oeil- disais-je, puisque Roundtree incarne un détective dont l'agence s'appelle "Hafts"...

On retrouve aussi Richard Roundtree dans la très bonne première saison de Heroes et, sans spoiler énormément, on peut dire qu'il joue un rôle-clé :
Billy Dee Williams
Cet acteur-ci, il est connu, mais là encore, son nom est peu retenu. Pourtant, il a incarné un personnage secondaire de LA trilogie par excellence... Ah ?!?! 'a y est, vous y êtes ?! Bien sûr, c'est Lando Calrissian dans Star Wars !
Pour ce qui est de la Blaxploitation, on le retrouve dans un film énorme, révolutionnaire s'il en est, The Final Comdeown, en français titré Emeutes à Los Angeles (sur l'échelle McCarthy des films révolutionnaires, celui-ci arrive à peu près au niveau de Sweet Sweetback's Baadasssss Song ou de Punishment park).
Moins glorieux, mais totalement jubilatoire, on le voit accoutré en pimp dans le 14ème épisode de la saison3 de Lost :
Antonio "Huggy" Fargas
Alors là, pas d'excuses, Antonio Fargas est -ou devrait être- un véritable mythe du cinéma. Le cinéma de blaxploitation bien sûr puisqu'il apparaît au casting de dizaines de films, la plupart du temps dans le rôle de pimps hauts en couleur... Mais SON rôle, c'est celui de huggy-les-bons-tuyaux dans Starsky&Hucth !!

Depuis 2 ans, il joue dans Everybody Hates Chris, une sitcom (que je trouve tordante) sur l'enfance présumée de Chris Rock. Fargas y campe le patron du drugstore :

Bill Cosby
Pour finir, le grand Cosby ! J'en imagine plein ricaner : "Du Cosby Show ? Wouh la honte !". Ben oui, ce Cosby-là. Et pourtant, un autre héros de la Blaxploitation. d'abord pour ces rôles, essentiellement dans la trilogie de Sidney Poitier (Uptown Saturday Night, Let's Do It Again & A Piece of the Action), lorsque ce dernier se met à la réalisation et veut casser avec les rôles de Noir bien élevé, bien intégré qu'on lui imposait jusqu'alors.
Mais -on y revient toujours, c'est aussi son lien avec Swetback qui en fait un héros-malgrès-lui. Pendant le tournage de son film, Melvin VanPeebles, se retrouve un peu les poches vides, et c'est Bill Cosby qui va lui prêter 50 000$ (le film rapportera 10 millions), soit la moitié du budget. Alors, bon, ça va !
Voilà, un petit guest dans la série animé grandissime The Boondocks, dans son propre rôle :

Un blog de salut public : CSP rules !

Bon, c'est de la pub gratuite, mais si y a un blog où vous devez aller, c'est bien celui de CSP, autrement nommé Comité de Salut Public, ou encore internationalement connu commme le sosie de Vic Mackey (ou l'inverse)...

Un ch'tite image pour vous donner envie :

vendredi 21 mars 2008

Sweet Sweetback's Baadasssss Song

Sorti le 31 mars 1971 au Grand Circus Theater de Detroit, ce film est le fruit d'un véritable combat de Melvin Van Peebles et son équipe contre les studios hollywoodiens, le racisme et la ségrégation et la censure...


SWEET SWEETBACK'S BAADASSSSS SONG
Melvin Van Peebles (1971)

Sweetback (Melvin Van Peebles) travaille dans un club libertin, où il fait le spectacle et donne de sa personne. Son surnom, il le tient de ses précoces prouesses sexuelles. Son patron, Beatle (Simon Chuckster), le "prête" à deux flics qui cherche un Noir à coffrer quelques jours... le contrôle devait être de routine, mais sur la route du commissariat, une émeute éclate et les deux inspecteurs arrêtent Mu-Mu (Hubert Scales), le chef d'un groupe d'activistes. Dans un coin sombre, ils le passent à tabac ; mais Sweetback ne se résout pas à être le témoin passif de ces violences et tue les deux flics.
S'engage alors une cavale à travers la ville où Sweetback trouve de l'aide auprès d'anciennes conquêtes, d'un prêtre iconoclaste (West Gale) et d'autres membres de la communauté. Il cherche à gagner le Mexique, synonyme de liberté, et traverse les étendues désertiques, croisant sur sa route des Hell's Angels, des flics, des rednecks ou des hippies...

Accompagné de la mention "X", le film sort sur quelques écrans en avril 1971 ; Melvin Van Peebles en fera un argument publicitaire, apposant sur l’affiche : "Rated X by an all-white jury". La Bande Originale est composée par Van Peebles, et -précurseur en la matière- il en offre l’interprétation à un groupe funk : Earth, Wind and Fire. Non seulement il la commercialise, mais il se sert de la promotion du disque pour faire la publicité de son film (dont la classification "X" le place en dehors des circuits de promotions ordinaires). Et Sweetback devient le premier film à succès autoproduit par des Afro-Américains : pour un budget de production inférieur à 100 000 $, il compte plus de 10 millions de recette.

« Jusqu’à aujourd’hui, tous les films sur les noirs ont été réalisés suivant la façon de penser de la majorité anglo-saxonne. Dans leur rythme, leur discours, leur langage, ils ont été affadis pour plaire à une majorité, tout comme les restaurants chinois limitent la quantité d’épices pour plaire aux goûts des américains. Je veux que les spectateurs blancs aillent voir Sweetback de la même façon qu’ils iraient voir un film italien ou japonais. Ils doivent comprendre notre culture », explique Melvin Van Peebles dans son journal de tournage. Voilà donc la volonté affichée tout au long du film de créer une autre façon de filmer, une « touche » afro-américaine : surimpression de dessins (de style funky), jeu sur les contrastes, couleurs flashies et enseignes lumineuses défilent lors des plans urbains, mise en scène rythmée par la musique (les plans se superposent au son des percussions ou des cris du chanteur), réutilisation de plans sous différents angles... Van Peebles réussit en parti ce pari de créer un style puisqu'on retrouve dans les autres films des années 70 certaines de ces caractéristiques visuelles (toutefois sans le montage très "nouvelle vague").

Quant au personnage de Sweetback, c'est la représentation idéalisée de l’Afro-Américain : combatif, fier de ses racines et de son physique. Il est courageux sans être particulièrement surhumain. Il n’hésite pas à s’attaquer à des policiers -blancs- pour sauver un leader noir qui se fait tabasser sous ses yeux. La mort des agents est toujours lente et agonisante : frappés à coup de menottes en guise de poing américain, étranglement et queue de billard enfoncée dans le coeur… Mais il n’utilise la violence que pour se défendre. Sweetback sacrifie plusieurs fois sa sécurité et son bien-être individuels pour sauver Mu-Mu, le leader noir.
Il est présenté comme un être particulièrement « sexué ». Dès les premières scènes du film, on le voit nu, arborant un corps d’athlète, sur lequel la caméra s’appesantit. A la conclusion d’une des scènes d’amour, on aperçoit même son sexe (chose incroyable aujourd'hui encore). Sa sexualité débordante lui permet d’une part d’en vivre et plus tard de se sortir de nombreuses situations périlleuses : coucher pour qu’une femme lui enlève les menottes, battre à un concours de « baise » la chef des Hell's Angels, coucher avec une hippy dans les fourrés pour échapper aux fouilles des policiers...

Le casting, c'est la communauté afro-américaine, pour la plupart des inconnus interrogés pour savoir s'ils ont vu Sweetback. Quelques actrices et acteurs apparaîtront dans ce qui deviendra la blaxploitation : West Gale (Dolemite et Disco Godfather), Rhetta Hughes (Don't Play Us Cheap), Lavelle Roby (Black Gunn)... Certains même dépasseront les limites du genre et connaitront une carrière conséquente, comme bien sûr son fils Mario (qui joue Sweetback jeune) qui devient acteur et réalisateur, et John Amos -associé à jamais à Kunta Kinte adulte dans la série Roots- qui joue pour Sidney Poitier dans Let's Do it Again, aux cotés d'Eddie Murphy dans Coming to America, ou même dans des blockbusters comme Die Hard 2. Ou encore Ed Rue joue dans une poignée de film dont Black Fist, et est crédité comme ingénieur du son sur Wattstax et House Party.
Quant aux acteurs blancs, Melvin va les chercher aussi dans les séries B, ches les non-syndiqués et autres parias de la grande distribution : Nick Ferrari (Slaughter's Big Rip-Off), Ron Prince (Hot Potato), Joe Tornatore (Sweet Jesus, Preacherman, Cleopatra Jones, Top of the Heap, Black Samson), John Allen (Mo'Money), Vincent Barbi (Black Belt Jones et Dolemite).

jeudi 20 mars 2008

Coonskin aka Streetfight

Et pour commencer, on va se mettre en bouche avec une scène de Coonskin (autrement titré Streetfight), un film de Ralph Bakshi (illustrateur de pas mal de cartoon Marvel, mais les films qui lui valent une renommée certaine -au moins pour les geeks comme moi- c'est la version vieillotte de The Lord of the Rings, ou encore le premier volet de Fritz The Cat. Eh oui, c'est lui !) qui nous offre donc un film graphiquement très intéressant... Il "flirte" avec la Blaxploitation avec ce film (bien que relativement incompris, et taxé de raciste ??), tout comme dans sa prod précédente : Heavy traffic (1973)
Bien qu'essentiellement en animation, y a aussi des phases filmées et donc des acteurs. et comme dans tout bon blaxploitation, y du casting au rendez-vous ! Et ici, excusez du peu : Barry White !! Et dans le rôle de l'évadé/Brother Rabbit c'est : Philip Michael Thomas. Euh ? Mais si vous connaissez, c'est "Rico Tubbs" de Miami Vice. "Ah ! Bien sûr", imagine-je sur votre figure ébahie. On retrouve aussi l'inépuisable Scatman Crothers (150 films ou quequ'chose comme ça, la gueule qu'on connaît mais on sait jamais son nom, j'y reviendrais sans doute).

=> Pappy et Randy se font la belle ce soir. Sampson et un prêtre un peu givré viennent les cueillir en voiture... si tout se passe bien.
Mais les deux compères n'arrivent pas et Pappy, pour tuer le temps et l'angoisse, se lance dans une histoire. [le fim devient "animé"] Celle de Brother Rabbit, Brother Bear et Preacher Fox. Après quelques emmerdements avec un shériff, le trio se carapate vers Harlem, où ils vont prendre peu à peu les rennes du bizness, au hasard de leurs rencontres avec un Black Jesus, des flics racistes, des putes, le parrain et sa famille de jetés...
Br'er Rabbit devient rapidement un caïd, tandis que Br'er Bear devient un grand boxeur.
Mais Preacher Fox lui semble jouer un double jeu...

Coonskin, Ralph Bashi


Alors ?!? Hein que ça donne envie...
Bon autant prévenir, pas de DVD ni VOST, faut voir ça sur bonne vieille VHS. Y a aussi un bootleg (en VO donc) qui traîne par-ci, par-là. Même pour celles et ceux qui comprennent pas l'anglais, faut pas hésiter quand même...

mardi 18 mars 2008

C'est parti !

Waw ! Que de folies, c'est mon premier blog...
Faut se familiariser quand même.
Bon, ben c'est parti pour le voyage...
Ici, ça discutera de tout et de rien, sans doute pas mal de blaxploitation, de films plus largement, mais en plus, il est pas impossible que je partage de mes énervements quotidiens, et donc en toute vraisemblance, ça parlera politique, actualité et luttes...


Mais pourquoi ce titre ??

Ben, j'y reviendrais sûrement dans d'autres posts, mais rapidement : "rated X by an all white jury", c'est le slogan presque publicitaire que Melvin VanPeebles plaque sur les affiches de son film Sweet Sweetback's Baadasssss Song (1971), LE film révolutionnaire par excellence (à la fois politiquement et cinématographiquement). L'équivalent du CSA avait jugé ce film "X" puisqu'on y voyait quelques copulatins et -Oh, Jesus !- un sexe de Noir... La raison en était beaucoup plus politique puisque Sweetback est le premier film où le héros noir tue un flic blanc (qui l'a globlalement mérité) et s'en sort avec la classe à la fin. Et ce n'est qu'un début, des centaines de films, certes moins militants, vont lui emboîter le pas...


Alors voilà, vous comprenez mieux...

Pas de paniques, je reviendrais plein de fois sur Melvin VanPeebles et son acteur/réalisateur de fiston qui nous offrent, il faut bien le dire, des films tout aussi géniaux que souvent méconnus.