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mardi 18 décembre 2012

Hickey and Boggs

Au rang des réalisateurs ayant brièvement officié à l'époque des soul movies, on a l'acteur Robert Culp qui s'essaie brillamment à la mise en scène avec Requiem pour des gangsters.

HICKEY AND BOGGS - Robert Culp (1971)

Al Hickey et Frank Boggs (Bill Cosby & Robert Culp) sont deux détectives privés un rien désabusés qui se retrouvent sur une affaire de disparition, celle d'une femme de l'avocat qui les a engagé.
Les deux privés comprennent rapidement que cette femme est liée au braquage d'une banque de Pittsburgh quelques années auparavant ; le montant du butin atteignait 400 000 $. Et la prime pour retrouver l'argent est de 25 000 $, de quoi motiver un peu plus Hickey et Boggs ! Mais d'autres personnes, pas très bien intentionnées, sont sur la même piste...
L'acteur Robert Culp signe la son seul et unique long métrage, et pour le coup il s'en sort bien (mieux que beaucoup à la même époque !). Le rythme est maîtrisé, les plans agréables (gràce à la photographie de Bill Butler, que l'on retrouve sur Melinda et The Bingo Long Traveling...) et la mise en scène réussies. Le tout sert un scénario de Walter Hill qui deviendra réalisateur de blockbusters dans les 80s (dont le culte The Warriors, 48 Hrs. ou Alien 3).

La présence dasn le casting des Afro-Américains est sporadique, on croise Rosalind Cash (Melinda, Amazing Grace, Dr. Black, Mr. Hyde, The Monkey Hu$tle, Cornbread, Earl and Me, Death Drug, Tales from the Hood), Isabel Sanford (Guess Who's Coming to Dinner, Soul Soldier, Lady Sings the Bus et bien sûr la série The Jeffersons, elle réapparaît plus tard dans Original Gangstas ou Sprung), la petite Wanda Spell (la fille de Poitier dans They Call Me Mister Tibbs ! et The Organization) ou encore Roger E. Mosley qui n'est pas crédité ! Celui-ci joue pourtant dans les plus grosses prods blax Hitman, The Mack, Terminal Island et le sublime Leadbelly ou même des petits indépendants comme Darktown Strutters ; il interprète Sonny Liston dans The Greatest, mais il est surtout connu pour son rôle récurrent de TC, le pilote d'hélico ami de Magnum. Bref, un casting qui sonne à peine "blax"...

C'est dans le traitement du duo qu'on trouve les raisons de classer ce film parmi les soul movies que nous affectionnons (le même débat se posait avec Across 110th Street). Bill Cosby et Robert Culp se connaissaient déjà, depuis une longue et fructueuse collaboration sur la série à succès I Spy (dont il existe un remake récent mais totalement raté avec Owen Wilson et Eddie Murphy). Volontairement dans un autre registre plus "anti-héros", le duo Culp/Cosby fonctionne bien ; je ne connais pas très bien le premier, mais voir Bill Cosby dans un polar était déjà un sujet d'étonnement, tant le comique lui colle à la peau. Or son interprétation est parfaite, il incarne un homme dépressif, en pleine rupture avec sa femme... et on y croit ! Dommage que personne n'ait fait le pari de lui proposer d'autres rôles dramatiques.

En regardant ce polar, on pense à Across 110th Street : histoire sombre, duo interracial, ambiance urbaine pesante... en sus, ils ont le même producteur, Fouad Said, et sortent à deux mois d'intervalle seulement. Mais Hickey and Boggs ne bénéficie pas d'une aussi bonne BOF, et reste connus ou recherchés uniquement des fans ultimes de la blax, d'un des acteurs ou des polars des 70s... Pourtant sa récente réédition en DVD a été célébrée sur les sites spécialisés. Souhaitons-lui une nouvelle vie...

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