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lundi 24 janvier 2011

Comédies des 80s : conclusion

La Trinité "comique" : Pryor - Murphy - Goldberg
Trois personnalités afro-américaines tiennent clairement le haut de l'affiche de ces comédies "blacks" des années 80. D'abord Richard Pryor, rescapé des films soul des 70s, à qui les studios réservent de bien piètres rôles : un bagnard looser dans Stir Crazy, un chauffeur de bus d'enfant dans Bustin' Loose, l'esclave ludique d'un gosse de riche dans The Toy, un héritier dans Brewster's Millions un père de famille faiblard dans Moving et un aveugle aux yeux exorbités dans See No Evil, Hear No Evil. Ensuite, Eddie Murphy lui vole la vedette, avec des premiers rôles dans des cartons au box office comme les inratables Un fauteuil pour deux, la trilogie du Flic de Beverly Hills et Un Prince à New-York. Enfin, la sémillante Whoopi Goldberg incarne un pendant féminin de Murphy, et joue des héroïnes quasi-similaires (mais qualitativement différentes) dans Jumpin' Jack Flash, et les catastrophiques Burglar et Fatal Beauty.

Nouveaux réalisateurs, thèmes inédits
Or, en cette fin de décennie, l'on sent frémir un renouvellement créatif afro-américain. Et surtout celui-ci arrive à s'incarner malgré les lieux-communs véhiculés et les pesanteurs imposées par les grands studios. En deux années, trois films vont révolutionner les comédies blacks, et même le cinéma en général et la représentation des Afro-Américains : She's Gotta Have It de Spike Lee d'abord, mais l'on est dans un cinéma expérimental, très "nouvelle vague" et peu populaire... Ensuite arrivent Hollywood Shuffle et I'm Gonna Git You Sucka -respectivement de Robert Towsend et de Keenen Ivory Wayans- des comédies "grand public", mais aussi acerbes et pertinentes.
Et l'arrivée sur le marché de tels produits s'accompagne -étonnemment ?- d'une belle réussite financière que les producteurs hollywoodiens sont bien obligés de prendre en compte. Fort de son triomphe dans le stand up Eddie Murphy Raw (dont il confie la réalisation à Robert Towsend), Eddie commence à avoir un droit de regard sur les scénarios. Dans un premier temps en collaborant à celui du Flic de Beverly Hills II, puis en faisant réaliser par John Landis un scénario de son cru : Un prince à New-York (Landis avait réalisé le cultissime Blues Brothers qui faisait la part belle aux artistes afro-américains).
Spike Lee quant à lui revient en 1988 avec une comédie, School Daze, sur les différences de couleurs dans les universités afro-américaine, confirmant ainsi la patte des réalisateurs afo-américains à l'humour caustique et réaliste voire, osons le mot, politique.
Toutes ces productions ont en commun des rôles "normalisés" et diversifiés, une multiplicité de thèmes abordés, de permettre une représentation de la sexualité et enfin l'émergence de talents (qu'ils soient actrices et acteurs, ou chef opérateurs, techniciens, directeurs de casting, costumiers...) : je pense pêle-mêle à Tisha Campbell, Samuel L. Jackson, Damon et Keenen Ivory Wayans, John Witherspoon, Laurence Fishburne, Kadeem Hardison, Ruth E. Carter, Wynn Thomas, Ernest R. Dickerson...

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