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vendredi 5 novembre 2010

Car Wash

Car Wash est probablement le film qui marque le mieux la déclinaison de la vague de la blaxploitation : la transformation d'un phénomène cinématographique qui s'intéressait à tous les genres pour se cantonner -à partir de la fin des années 70 et pendant dix ans- à des comédies apolitiques et pleine de bons sentiments.

CAR WASH - Michael Schultz (1976)


Une journée "ordinaire" au Dee-Luxe Car Wash de Los Angeles . On y suit les péripéties des employés : Floyd et Lloyd (Darrow Igus et DeWayne Jesse) les danseurs ratés, le très efféminé Lindy (Antonio Fargas), le p'tit chef Earl (Leonard Jackson), Abdullah (Bill Duke) le militant black muslim qui refuse qu'on l'appelle Duane, Lonnie (Ivan Dixon), ancien prisonnier toujours gardé à l'oeil par la police locale, T.C. le dessinateur de comic à la coupe afro sublime qui tente de gagner des places pour inviter la belle serveuse d'en face, Mona (Tracy Reed). Le patron paternaliste est au prise avec son fils Irwin qui cite à tout bout de champ le "petit livre rouge" du Président Mao qu'il arbore sur son tee-shirt, veut "se rapprocher de la classe ouvrière" et passe l'autre moitié de son temps à se défoncer dans les chiottes.
Les clients se succèdent, au premier rang desquels le pasteur haut en couleurDaddy Rich et ses soeurs Willson (Richard Pryor & The Pointers Sisters).
Michael Schultz s'était illustré avec les bons Together for Days et Honeybaby, Honeybaby, ainsi que l'excellent Cooley High. Il débute avec Car Wash -produit par Universal- une grande série de comédies (telles que Greased Lightning, Which Way Is Up? et Bustin' Loose) en collaboration avec Richard Pryor. Malgrès un succès en salle en demi-teinte et des critiques plutôt négatives, le film de Schultz remporte deux prix à au 30ème Festival de Cannes en 77 : le mérité "Prix de la meilleure partition musicale" (pour Norman Whitfield) et le "Grand Prix de la Commission Supérieure Technique du cinéma français" dont j'ignorais totalement l'existence.

Le scénario de Joel Schumacher est intéressant au début mais peine à trouver un réel souffle. De plus, le ton est loin d'être militant : le scénario préfère le paternalisme du patron ou père de famille entré dans le droit chemin, alors qu'il traite durement les militants avec le ridicule Irwin ou le dangereux et radical Abdullah.
Cependant, pointer le caractère plutôt réactionnaire du film n'empêche pas forcément de sourire -voire de rire- pendant le film : à l'image de cette scène avec un gamin vaumissant dans la voiture de sa mère maniérée (campée par Lorraine Gary, la mère dans les trois premiers volets des Dents de la mer) ou encore de la caricature du fils à papa maoïste ou même des frasques d'Antonio Fargas en travesti.
Le film s'appuie surtout sur une pléiade de seconds rôles : Ren Woods (qui débute dans Sparkle et s'illustre en Fanta dans la série TV Roots), Richard Pryor, l'excellent acteur et réalisateur Ivan Dixon qui joue là son dernier rôle sur grand écran, le dinosaure du cinéma afro-américain Clarence Muse, Tracy Reed, le petit Erin Blunt, Leonard Jackson, DeWayne Jesse, les Pointer Sisters, Bill Duke, Leon Pinkney, le cascadeur et acteur habitué des petits rôles d'Amérindiens ou d'indigènes sud-américains Henry Kingi, Lauren Jones, Pepe Serna, le DJ Jay Butler, Jason Bernard, Sarina C. Grant, le joueur de football Otis Sistrunk, Leon Pinkney, Arthur French, Darrow Igus...

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