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dimanche 31 mai 2009

Banned Cartoons - Jazz et stéréotypes

Pour conclure cette présentation assez complète et un peu longue des banned cartoons, voilà un petit florilège où se mélange bande-son jazzy enflammée et des caricatures de Noirs.

Comme dans Tin Pan Alley Cats, Clean Pastures le jazz dans les cartoons appelle l'idée simpliste que jazz=noir, et noir=idiot-gentil-qui-se-trémousse !

Variante de Boucle d'Or, Goldilocks and the Jivin' Bears met en scène des ours jazzmen... Rien de bien méchant, dira-t'on ?!? En plus des ours aux grosses lèvres, aux accents typiques et à la bêtise exacerbée, quelques personnages secondaires sont vraiment des caricatures tout ce qu'il y a de plus racistes, et l'on retrouve toujours le personnage de la mulâtre aguicheuse...


Goldilocks and the Jivin Bears (1944)
par Melvin-X
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Produite par Leon Schlesinger voilà la version jazzy de Blanche-Neige pour finir en beauté. J'aime bien ce cartoon à la bande son endiablée et aux trouvailles intéressantes. Bien sûr on échappe pas à certaines figures stéréotypées.


Coal Black and de Sebben Dwarfs (1943)
par Melvin-X

jeudi 28 mai 2009

Banned Cartoons - Cannibalisme et os dans le nez

Là où les cartoons précédents réprésentaient des stéréotypes négatifs des Afro-Américains, une jolie floppée d'autres font voyager leurs héros en Afrique. Là encore, le bon goût est laissé de coté pour faire place aux caricatures les plus racistes !


Plane Dumb, en 1932, donne le ton avec ces premiers Tom & Jerry (des humains au lieu du chat de la souris) survolant l'Afrique. Ils se crashent...


Plane Dumb (1932)
par Melvin-X

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Jungle Jitters. Produit par Leon Schlesinger, ce cartoon de Merry Melodies nous présente un sosie de Dingo en colporteur. Il essaye de vendre sa camelotte dans un village africain. Non seulement ce dessin animé reprend les codes des Noirs fainéants et danseur, mais il y rajoute en plus un peu de cannibalisme...


Jungle Jitters (1938)
par Melvin-X

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Et pour finir, sans commentaire :


Half Pint Pigmy (1948)
par Melvin-X

lundi 18 mai 2009

...enterrer Fanon et Césaire une deuxième fois...

Depuis une semaine, je parle des dessins animés -censurés depuis- représentant des images dévalorisantes des Noirs. On peut se dire que « c’est dépassé », « c’était avant » que « c’est aux States »… Pourtant… Pourtant…

Ce matin, France Info nous parle du blanchiment de la peau. Pas de l’impétigo supposé de Michael Jackson, non, d’une pratique bien réelle qui vise lorsqu’on a la peau noire à se blanchir par divers moyens. Et quels moyens !!! Des crèmes de beauté aux rajouts d’eau de javel, de décapants de toutes sortes, des substances cancérigènes...

La volonté pour certaines personnes de devenir "plus blanc" est donc plus importante que les dangers sur la santé que provoquent à coup sûr ces produits miracles !
C’est qu’on n’est peut-être pas si loin du temps de ces cartoons où des Noirs folkloriques jouent du banjo, ou mangent des pastèques en rigolant, exhibant des dents aussi blanches que leurs lèvres proéminentes sont rouges ! Des films où les seules Noires à avoir une sexualité sont les métisses, les autres gardant les chérubins de l'aristocratie américaine ! Des films où les hommes les plus Noirs sont aussi ceux aux appétits sexuels insatiables et plus ou moins violeurs de femmes blanches ! Des films où les Noirs, quand ils ne sont pas des gangters ou des sauvages, sont des sous-fiffres de Mel Gibson ou de Tom Hanks ! Et l’on voudrait que toutes ces représentations qui abreuvent nos écrans, nos livres, nos panneaux d’affichages publicitaires ne soient pas aussi inscrits dans nos pratiques les plus inconscientes ?!? Et l’on s’étonne que des femmes et des hommes pour paraître plus beaux -et plus blancs-, pour paraître plus employables -et plus blancs-, pour être moins "discriminés" -et plus blancs- mettent en danger leur santé pour blanchir leur peau.
Quand on se rend compte de cela, quand on veut bien ouvrir les yeux sur la réalité si insidieusement raciste de notre pays pourtant officiellement ouvert et multiculturel, on a envie de crier ! De crier !
Crier "Frantz Fanon" !
Crier "Malcolm X" !
Crier "Angela Davis" !
Crier "Aimé Césaire" !
Crier "Réveillez-vous, ils sont devenus fous" !

Je ne résiste pas à finir par une citation de Frantz Fanon, citation qui a plus de 50 ans et malheureusement toujours d'actualité :
« Les histoires de Tarzan d'explorateurs de douze ans, de Mickey, et tous les journaux illustrés, tendent à un véritable défoulement d'agressivité collective. Ce sont des journaux écrits par des Blancs destinés à de petits Blancs. Or le drame se situe ici. Aux Antilles, [...] dans les autres colonies, ce sont les mêmes illustrés qui sont dévorés par les jeunes indigènes. Et le Loup, le Diable, le Mauvais Génie, le Mal, le Sauvage sont toujours représentés par un nègre ou un indien, et comme il y a toujours identification avec le vainqueur, le petit nègre se fait explorateur, aventurier, missionnaire « qui risque d’être mangé par les méchants nègres » aussi facilement que le petit Blanc. On nous dira que cela n’est pas très important ; mais c’est qu’on n’aura point réfléchi sur le rôle de ces illustrés. »
Frantz Fanon, Peau noire, Masques blancs, 1952, p. 119

jeudi 14 mai 2009

Banned cartoons - les héros de notre enfance...

Les grands classiques de Disney ont joué sur les stéréotypes, et le studio de Mickey a eu droit à son film esclavagiste (jamais édité en DVD, donc) : Song of the South. Mais c'est la Warner et son personnage emblêmatique Bugs Bunny qui attire les foudres des critiques, et à juste raison.

Dans Fresh Hare, Bugs Bunny échappe comme d'habitude à Elmer... jusqu'à la fin, où devant un peloton d'exécution, il entonne l'hymne sudiste Dixie's Land et Elmer et ses soldats se transforment joyeux blackface sur fond de champ de coton. Cette fin a été maintes fois censurée de diverse manières par les chaînes TV.
Censuré aussi Southern Fried Rabbit, où Sam en uniforme confédéré poursuit Bunny grimmé en nigger... Dans All This and Rabbit Stew, une sorte de Elmer noir traque sans succès le lapin vedette de la Warner qui le ridiculise :



All This and Rabbit Stew (1941)
par Melvin-X
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La célèbre pin up Betty Boop n'échappe pas aux facilités des stéréotypes surtout quand il s'agit de faire un cartoon autour du music hall...



Betty Boop - Making stars (1935)
par Melvin-X

mardi 12 mai 2009

Banned Cartoons - Les enfants "innocents"

Les enfants sont à l'honneur pour véhiculer les préjugés comme dans Angel Puss ou le célèbre Little Black Sambo :



Little Black Sambo (1935)
par Melvin-X

Uncle Tom's Bungalow de Tex Avery, produit par la Warner en 1937. L'auteur comme la major sont les plus actifs dans ces représentations négatives des Afro-Américains, de leur culture et de leur histoire ; l'intégrale des oeuvres de Tex Avery sera en conséquence une de celles les plus élaguée par la censure. Dans ce dessin animé, il met en scène deux enfants (une Blanche et une Noire) et le célèbre Oncle Tom... Voix lanciantes, dos courbés, lessiveuse et serviteurs. En gros, paternalisme et préjugés à tous les étages !!

dimanche 10 mai 2009

Banned Cartoons - Le "temps béni" de l'esclavage

Depuis ses balbutiements, le cinéma d'Hollywood a utilisé des stéréotypes racistes en particulier en caricaturant voire en créant de toute pièce des personnages noirs enfantins, idiots et physiquement marqués. Naissance d'un Nation, de D. W. Griffith a lancé les stéréotypes de l'Oncle Tom docile, du coon faignant, mangeur de pastèques et joueur de banjo, de la Mammy obèse et dévoué aux enfants de ses maîtres...
Les dessins animés n'échappent pas à la règle ; chez Disney, Warner, que ce soit Tex Avery ou Betty Boop, les cartoons regorgent de stéréotypes racistes sur les Noirs Américains et sur les Africains. Inutile que la plupart de ces dessins animés charrient aussi une bonne grosse notalgie pour le
Old South esclavagiste et ses champs de cotons !
Suite aux mouvements des Droits Civiques, du Black Power, et diverses campagnes visant à interdire les contenus racistes, ces cartoons ont été grosso modo censurés et n'ont jamais été édités officiellement en VHS ou DVD.
Petit florilège...
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Beaucoup de cartoons s'intéressent à la vie des Noirs dans vieux Sud esclavagiste. Les décors sont intemporels avec les champs de coton, les bateaux à aube et les cabanes si typiques, les Noirs y sont des grands enfants, des grosses nounous, fainéants, peureux, mystiques... comme dans Sunday Go To Meetin' Time, Hittin' the Trail to Hallelujah Land ou le suréaliste Confederate Honey !
Une de ces petites perles, produite par Walter Lantz et distribuée par Universal, est Scrub Me Mama with a Boogie Beat, totalement hallucinant de stéréotypes. Les Noirs habitent à Lazzy Town, ils sont donc faignants et mangent des pastèques... jusqu'à ce qu'arrivent une mulâtre aguichante. Toutes les grandes figures noires négatives du cinéma hollywoodien sont là !!



Scrub Me Mama With a Boogie Beat - 1941
par Melvin-X

Produit par Leon Schlesinger pour la WarnerBros, ce dessin animé s'inspire de Green Pastures (j'y reviendrai sans doute un jour), on y retrouve Cab Calloway, Stepin Fetchit et Fats Weller. Clichés à gogos... sur une musique pourtant assez géniale !

Clean Pastures (1937)
par Melvin-X

vendredi 8 mai 2009

Le nouveau site de Foxy Bronx

Résolument tourné vers le soul cinema, voilà la dernière création sur le net de Foxy Bronx : http://www.foxybronx.com/
pour l'instant, on y trouve des infos sur les (ré)éditions de films blax', des rubriques sur les soundtrack, la soul TV, un entretien avec Melvin Van Peebles, un hommage à Teresa Graves ou Rudy Ray Moore... Et quand on connaît les connaissances énormes de Foxy Bronx, on peut s'attendre à de très bonnes mises à jour à venir !!!

En plus, le design est bien recherché, les rubriques faciles d'accès, et les photos de la page d'accueil changent au grès des connexions.

Bref, un site à parcourir au plus vite !!