Pages

mardi 4 juin 2013

Jim Brown All American

A partir de 1998, Spike Lee commence à réaliser des documentaires (comme 4 Little Girls et A Huey P. Newton Story). Il signe aussi une biographie du sportif du siècle : le footballeur et acteur Jim Brown, qu'il avait fait joué sur He Got Game...

JIM BROWN ALL AMERICAN - Spike Lee (2002)

Le documentaire commence par une rencontre avec l'équipe de football des Ravens et les stars venues les encourager : Jim Brown, le légendaire boxeur Joe Frazier et le non moins légendaire joueur de baseball Hank Aaron.
Rapidement, Spike Lee revient à une narration linéaire -qu'il confie à Jim Brown lui-même. De nombreux intervenants apportent leurs visions du personnage : sa famille -sa soeur Karen, sa femme Monique, son ex-femme Kim, ses fils- et d'autres personnalités comme Melvin VanPeebles, le spécialiste Donald Bogle, les actrices et acteurs Fred "The Hammer" Williamson, Sheila Frazier, Leon Isaac Kennedy, Bernie Casey, l'avocat médiatique Eddie Cochran...
D'abord sur l'enfance et l'adolescence dans une famille nombreuse et pauvre, dans ses premiers pas au lycée et dans le sport, son vécu de la ségrégation même lorsqu'il était reconnu (en particulier lorsqu'il sortait avec un Blanche).
Témoignage de ses entraîneurs et autres profs de sport, d'anciens joueurs, de journalistes, d'Oliver Stone (qui parle du joueur avec une emphase qui n'est pas feinte), ou de l'ancien joueur (lui aussi acteur de la blax') Bernie Casey.
Cette partie dure une bonne heure, mais -même si comme moi ce sport et ses interminables retransmissions télévisées vous est totalement étranger- la succession de vidéos de la star en action et les témoignages sportifs ou sociaux rendent ce passage très intéressant et présentent un Jim Brown sympathique, bagarreur et m'as-tu-vu.
Dès ses débuts, Jim Brown cherche des moyens pour essayer d'aider la Communauté afro-américaine. Il cofonde par exemple la Negro Industrial and Economic Union pour promouvoir l'économie afro-américaine. Sur un terrain plus politique, il apporte son soutien à Mohammed Ali qui refusait de s'engager pour la guerre du Vietnam.

Bien entendu, la reconversion du footballeur en acteur aux rôles virils est abordée. Contacté par la Columbia, il tourne son premier film, un western, Rio Conchos. Vient ensuite le culte The Dirty Dozen qui le fait définitivement reconnaître comme acteur puis 100 Rifles aux cotés de Burt Reynolds et Raquel Welsh (qui témoigne et n'a pas gardé un grand souvenir du footballeur)
Ce qui permet une intéressante discussion autour de la "virilité noire", et forcément une transition toute trouvée pour aborder la blaxploitation et en particulier Slaughter.
Dans la dernière partie, Spike Lee s'intéresse à la vie privée mouvementée de Jim Brown.
D'abord, les embrouilles avec Richard Pryor (et des extraits de spectacle où le comique lui en met plein la tête). L'envie -et le flair de Jim- pour produire Prince et son Purple Rain. Mais le projet avorte et les deux acteurs se brouillent...

Ensuite, le documentaire aborde les accusations de viol, et de violences conjugales, les rapports mensongers du FBI qui l'accuse d'appartenir à la Nation of Islam... puis l'investissement de Brown contre le fléau des gangs.
Tout celà se conclut sur un coté plus sentimental, avec des digressions sur la vie de famille, et Jim Brown Junior qui porte comme un fardeau et un objectif inaccessible le nom de son champion de père.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire