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jeudi 25 avril 2013

Kid Vengeance

Alors que décline la mode de la blaxploitation, Jim Brown parvient à survivre dans des sous-genres qui lui ont réussi : le film d'action carcéral avec Pacific Inferno, le thriller avec Fingers et le western avec Les cavaliers du diable (parfois injustement renommé Take Another Hard Ride)...

KID VENGEANCE - (1977)

Les Garrett sont des pionniers, ces colons qui se déplacent dans le far west en quête d'une terre. Mais les mauvaises rencontres sont légions et la famille Garrett est décimée par Mc Clain (Lee Van Cleef) et sa bande de hors-la-loi sous les yeux du jeune Leif (Tom Thurston) : son père est assassiné, sa mère violée puis tuée et sa sœur capturée par les gangsters.
Leif tombe sur un prospecteur solitaire nommé Isaac (Jim Brown) qui a déjà un compte à régler avec la bande de Mc Clain. Avec cette aide précieuse, le jeune homme essaie de retrouver sa sœur et venger ses parents...
Coproduction israëlo-américain, ce western spaghetti (avec l'importation pour l'occasion du compositeur italien Francesco De Masi, qui signa entre la BO de The Arena) m'a laissé une impression mitigée.
L'intrigue est minimaliste, le rythme d'une lenteur improbable et les rares effets spéciaux sont ratés. En plus on voit peu Jim Brown, pourtant en haut de l'affiche.
Malgré ces défauts évidents la vengeance du gamin prend une tournure violente inattendu. La composition de Lee Van Cleef rajoute un intérêt certain, puisqu'il campa une nouvelle sorte de salaud toujours plus vil que ce qu'il avait fait jusqu'alors ! Ce film signe la dernière collaboration de Jim Brown et Lee Van Cleef (après l'oubliable El Condor et le très blax Take a Hard Ride).

On peut reconnaître quelques gueules qui apparaissent dans des films et téléfilms apparentés à la blaxploitation tels Matt Clark (Black Like Me, In the Heat of the Night, Honky) et Tim Scott (In the Heat of the Night, Guess Who's Coming To DinnerShaft - The Kidnapping, Roots Next Generation)

mardi 23 avril 2013

El Condor

Jim Brown rentre au cinéma par le biais du western (Rio Conchos), puis accède à une certaine notoriété grace à 100 Rifles. Rien d'étonnant à ce qu'il persévère dans ce genre très prisé du grand public où les Noirs n'avaient jusqu'alors que des rôles subalternes de serviteurs, de comiques ou de méchants...

EL CONDOR - John Guillermin (1970)

Luke (Jim Brown) est un forçat en cavale. Jaroo (Lee Van Cleef) est un chercheur d'or sans trop de scrupules. Les deux hommes s'associent dans l'espoir de faire main basse sur un gros pactole de lingots d'or dans une forteresse mexicaine, El Condor, sous le commandement de Chavez (Patrick O'Neal).
Ils sont aidés dans leur entreprise par la tribu de native americans de Santana (Iron Eyes Cody)...
Sur une  BO composée par le français Maurice Jarre, voilà à nouveau Jim Brown dans un "western paëlla" (tourné dans l'Etat espagnol, les décors chiadés seront réutilisés par exemple dans Conan le Barbare). Mais comparé à 100 rifles, il est trop propret, trop terne ; on sent pointer ses envies de jouer les tough guy mais le rôle qui lui est confié le limite et on doit encore attendre deux ans pour le voir enfin aux commandes de Slaughter. Il faut toutefois noter l'effort du scénariste Larry Cohen et du réalisateur John Guillermin qui proposent un duo interracial pas trop déséquilibré pour l'époque. Les deux hommes s'illustrent plus tard dans la blaxploitation ; Cohen nous gratifiera de deux des meilleurs films blax : Black Caesar et Hell Up in Harlem- et Guillermin réalisera le troisième volet des aventures du privé de Harlem : Shaft in Africa.
La véritable révélation, c'est plutôt Lee Van Cleef, qui montre un potentiel comique qu'on lui connaît peu et une palette d'expressions  qui le placent au centre du film, comparé au jeu monolithique de Jim Brown. Le deux acteurs se retrouveront sur Take a Hard Ride et Kid Vengeance.

Goudrons et plumes, indiens, cavalerie, canyons et jolie traîtresse : tous les ingrédients du westerns sont réunis. Mais le film peine tout de même à trouver sa voie entre de nombreux passages comiques, des fusillades en règle et la tension sexuelle que fait régner la jolie Marianna Hill ; sans jamais exploiter à fond le filon.

Le casting est essentiellement européen , mais l'on retrouve quelques gueules connues des afficionados de westerns comme Patrick O'Neal ou l'acteur italo-américain spécialisé dans les rôles d'Indiens : Iron Eyes Cody. Quelques seconds rôles blancs réapparaîtront dans les soul movies tels Elisha Cook (Blacula, 1941) et Rafael Albaicín (Charley-One-Eye).

vendredi 19 avril 2013

100 Rifles

Célèbre pour sa scène hot réunissant Raquel Welsh et Jim Brown, Les cents fusils confirment ce dernier comme acteur de western...

100 RIFLES - Tom Gries (1969)

Le shérif Lyedecker (Jim Brown) débarque dans un petit village mexicain à la recherche de Yaqui Joe Herrera (Burt Reynolds) ; celui-ci a dévalisé une banque de Phoenix et volé 6000 $ ; avec cette somme il compte acheter des armes pour les Indiens Yaqui, dont il est issu, et qui luttent contre le gouvernement mexicain.
Mais général Verdugo (Fernando Lamas) met en premier la main sur le voleur révolutionnaire et Lyedecker doit l'aider à s'échapper pour espérer le ramener après aux USA.
Ils parviennent momentanément à fausser compagnie au général et retrouvent Sarita (Raquel Welch), envoyée des rebelles pour récupérer les 100 fusils...
Western de bonne facture, il marque l'histoire du cinéma américain car il montre pour la première fois un scène d'amour entre un homme afro-américain et une femme blanche (Raquel Welsh racontera cette scène qui lui évoque plutôt de mauvais souvenirs dans Jim Brown : All-American) ; un second film, toujours avec Brown, rompt le tabou quelques mois après : The Grasshopper.
Cette scène a servi d'argument publicitaire (avec du teasing dans Playboy) pour faire la promotion du film et, plus généralement, le sex-appeal de Raquel Welsh, réellement torride à défaut de bien jouer, a boosté incontestablement les entrées.

Spécialisé dans les westerns, Tom Gries présente de réelles qualités de mise scène, et compose des plans méticuleux et réussis. Mais on peut regretter des coupes incongrues dûes à un montage raté qui rendent invraisemblantes certaines situations. Huit ans après, Tom Gries réalisera The Greatest, sur et avec Mohammed Ali.
La BOF est composée par un pilier de la musique d'Hollywood : l'incontournable Jerry Goldsmith. On lui doit entre les bandes originales de Lilies of the Field, Rio Conchos, A Patch of Blue, The Man, Take a Hard Ride ou encore des films plus grand public comme Rio Lobo, La planète des singes, Chinatown, Total RecallBasic Instinct, Mulan...

Pour ce qui de la distribution, Jim Brown est celui qui s'en sort le mieux parmi le trio principal. Les trois personnages sont invraisembables : Burt Reynolds et Raquel Welch sont peu convaincants en indien, et finalement, même si le personnage d'un shériff noir n'est pas réaliste, Brown arrive à le faire exister, avec ce détachement et cette force qu'il sait donner à ses rôles.
Fernando Lamas, qui campe le sanguinaire général mexicain, pistonne probablement son filston Lorenzo Lamas (le pathétique chasseur de prime-motard de la série Le Rebelle), qui fait sa première expérience -et probablement sa meilleure- au cinéma.

mardi 16 avril 2013

The Grasshopper

Avec The Grasshopper et 100 Rifles, Jim Brown participe aux premières scènes d'amour interracial de l'histoire hollywoodienne...

THE GRASSHOPPER - Jerry Paris (1969)

Christine Adams (Jacqueline Bisset) est une jeune et jolie Canadienne de 19 ans qui rejoint Los Angeles pour retrouver son fiancé Eddie et "faire quelque chose" de sa vie. Mais le jeune banquier la déçoit vite, et elle repart pour Las Vegas. Elle trouve d'abord du travail en tant que danseuse dans une revue sexy.
Christine semble trouver le calme dans les bras de Tommy Marcott (Jim Brown), un ancien joueur de football, officiellement co-direction d'un casino, officieusement comme argument publicitaire. Ils se marient.
Un soir, Christine est battue et violée par Dekker (Ramon Bieri), un patron de casino. Tommy lui écrase la figure, mais il est viré et le couple fuit vers L.A. pour parer à une probable vengeance...
Ce thème sera repris énormément repris dans la blaxploitation, à l'image de Miss Melody Jones, Black Starlet et Mahogany.
Même s'il figure en deuxième place au générique, Jim Brown n'apparaît que pendant un tiers du film. Le personnage principal est tenu par l'actrice franco-britannique Jacqueline Bisset qui interprète à la perfection une jeune femme "moderne" insatiable, bercée de rêves et d'insouciance, en quête d'un bonheur factice... The Grasshopper est un film assurément progressiste (sur l'homosexualité, la place des femmes et la "ligne de couleur") qui n'a étonnemment pas réussi à marquer les esprits sur le long terme.

Si l'on doit retenir une chose, c'est la relation sexuelle entre les deux acteurs principaux. Ainsi, à sept mois d'intervalle, Jim Brown fait sauter le tabou quasi-ultime au cinéma, celui de la relation sexuelle interraciale (à fortiori consentie). La scène d'amour de The Grasshopper est moins cependant moins torride que celle de 100 Rifles, mais aussi que les autres scènes sexy du film.
Par ailleurs, le plus étonnant finalement est que Brown est présenté comme apaisant pour l'actrice principale, il représente l' "homme moderne" parfait (à la fois protecteur et tendre) ; et c'est finalement ce personnage en lui-même qui est rare pour un Noir dans les films de l'époque. Poitier (par exemple dans Guess Who's Coming to Diner) représentait partiellement ce confort et cette stabilité familiales, mais justement la sexualité en moins.

dimanche 14 avril 2013

Pacific Inferno

Dans l'enfer du Pacifique est le dernier film de prison/évasion, sous-genre dans lequel s'était plusieurs fois illustré l'ex-footballeur Jim Brown...

PACIFIC INFERNO - Rolf Bayer (1979)

En 1942, le général Mac Arthur fait envoyer par le fond 6 millions de dollars (en pesos) au large de Manille pour éviter que l'argent tombe aux mains des ennemis nippons. Malgré ça, les Japonais cherchent à mettre la main sur le magot et lorsqu'ils capturent quatre plongeurs américains, ils les obligent à effectuer des recherches.
Menés par Clyde Preston (Jim Brown), un expert en explosifs, les soldats Robert Fletcher et Zoe Dawson (Richard Jaeckel & Timothy Brown) font mine de collaborer avec leurs geôliers mais préparent leur évasion. Quant à leur supérieur, le Lieutenant Butts (Rik Van Nutter), il voit d'un mauvais œil d'être mis sur un pied d'égalité avec des Noirs.
Totoy (Dindo Fernando), un révolutionnaire phillipin lui aussi prisonnier propose son aide pour l'évasion en échange de l'aide de Preston envers la résistance...
Je n'ai regardé ce Pacific Inferno que pour compléter cette filmographie de Jim Brown. Et j'ai été agréablement surpris, malgré quelques longueurs et des scènes de guerre essentiellement concentrées au début et empruntées à d'autres films ou documentaires.
D'abord, c'est vraiment un rejeton de la blaxploitation. En particulier par son équipe de production : Jim Brown se lance dans la production (associé à Richard Pryor, seulement remercié au générique) et cofinancés par l'acteur Rod Perry (The Black Godfather et The Black Gestapo) et le producteur/casteur/directeur de production Cassius Weathersby.

Coté équipe technique on retrouve beaucoup de collaborateurs de la période blax comme Billy Whitten, le costumier de Jim Brown dans Black Gunn et Slaughter's Big Rip-Off (qui officie aussi sur The Take et Bustin' Loose), le scénariste Roland S. Jefferson (Disco 9000 et  Death Drug) ; de jeunes professionnels afro-américains font aussi leurs classes comme l'assistant de réalisation Eric Jones (Boyz N the Hood, Blue Chips ou encore Amistad) et Earl Watson le monteur attitré de Reginald Hudlin(sur House Party, Boomerang, The Great White Hype et The Ladies Man) qui collabore à de nombreux films afro-américains des 90s comme (Trippin', Panther, Deliver Us from Eva, Two Can Play That Game, The Salon...).
C'est assez rare pour le signaler, car lorsque le filon blax se tarit, nombre d'acteurs et de techniciens disparaissent des génériques.

Noirs ou Blancs, on retrouve quelques gueules connues comme Richard Jaeckel -il joue aux cotés de Brown dans The Dirty Dozen et fait une apparition dans le première épisode, The Enforcers, de la série Shaft-, l'ancien footballeur Timothy Brown  (premier rôle dans les films deux films blax d'Al Adamson : Dynamite Brothers et Black Heat),  Dick Adair (Black Mamba, Ebony Ivory and Jade et Blind Rage) et l'incontournable acteur phillipin Vic Diaz (The Big Bird Cage, Black Mama, White Mama, Savage !, Bamboo Gods and Iron Men, Black samouraï).

S'il ne faut pas chercher une pépite dans ce Pacific Inferno, on savoure facilement ce film d'action de série B qui évite les errements ultra "exploitatifs" d'I Escaped From Devil's Island (ici, pas de requins affamés ni de scène de viol) et flirte avec un second degré appréciable, à l'image de la scène ci-dessous lorsque Brown et Jaeckel se passe un détonnateur comme lors d'un match de foot.

mardi 9 avril 2013

I Escaped From Devil's Island

Finis les pénitenciers "modernes" de Riot ou The Slams, Jim Brown est est emprisonné au début du XXème siècle, en Guyane française où il est L'Evadé de l'île du diable...

I ESCAPED FROM DEVIL'S ISLAND -
William Witney (1973)

1916, Guyane française. Le Bras (Jim Brown) est condamné à perpétuité dans un bagne. Les conditions de vie y sont misérables, la chaleur et la violence -des gardiens ou des autres prisonniers - intenables. Avec trois autres co-détenus,
Davert, Jo-Jo et Dazzas (Christopher George, Richard Ely & James Luisi), Le Bras va tenter de s'évader de cet enfer...
Gentil nanard que ce film produit par les frères Corman, Gene et Roger. Ici, c'est un vrai "black-exploitation" où tous les ingrédients des films bis (essentiellement violence et sexe) sont conjugués à la présence d'un héros afro-américain. Un seul autre personnage est noir : Roland "Bob" Harris, acteur peu connu qui traîna dans quelques blaxploitation (Hitman, Black Girl, The Slams ou Truck Turner), se reconvertit dans les cascades, puis réapparaît plus récemment dans Ray et Big Momma's House 2

La réalisation est confiée à William Witney (auteur du déjanté Darktown Strutters). Officiant déjà sur The Slams, Richard DeLong Adams signe un scénario qui part dans tous les sens (y compris une intrigue avec un agitateur trostkiste à petite lunette qui tombe malheureusement à plat), mais l'action est rondement menée. L'ambiance dans l'Île du Diable est moite et la violence affleure ; cette longue séquence d'intro est très bien montée et réalisée.
Le film transpire l'homophobie tout en se faisant un sacerdoce de montrer les muscles saillants et huilés de Jim Brown. Et pour ma part, je me lasse vite de ce genre de nanards qui, en plus, semble se prendre beaucoup trop au sérieux et où le maigre budget n'est pas contrebalancé par le génie de ses réalisateur/producteur.
pour le reste il y a des cannibales, des indigènes, des soldats sans cœur, des requins et une Marseillaise fort mal exécutée.

Comparé à son compère Fred Williamson, Jim Brown tourna dans des films moins "blax" ; dans le sens où il est un personnage noir au milieu d'un casting blanc,
et dans des situations qui ne renvoient pas à une quelconque situation sociale afro-américaine. Il incarne là un de ces héros afro-américains vite récopiés en série, mais qui à l'époque était en rupture avec les rôles de gentils confiés à Sidney Poitier. Ici, Jim Brown monte à l’échafaud sans broncher, égorge des porcs avec le sourire, séduit une "sauvage", se bat de toutes les manières... un vrai héros en somme !
A signaler aussi la présence d'une "gueule" : Robert Phillips qui joue plusieurs fois avec Brown ou dans d'autres productions soul : The Dirty Dozen, Slaughter, Detroit 9000, The Slams, Shaft - The Capricorn Murders...

samedi 6 avril 2013

The Slams

La même année que Slaughter's Big Rip-Off, Jim Brown renoue avec le sous-genre carcéral dans Le pénitencier...

THE SLAMS - Jonathan Kaplan (1973)

Après un braquage qui tourne mal, mais dont a préalablement réussi à cacher le magot, Curtis Hook (Jim Brown) se retrouve dans un pénitencier où les détenus sont quatre fois supérieurs au nombre de places initiales. D'un coté le vieux parrain Capiello (Frank DeKova) dirige de sa luxueuse cellule toute sorte de trafic, tandis que les Afro-Américains et leur leader Macey (Frenchia Guizon) compte reprendre du terrain.
Hook tente de se tenir l'écart de ces embrouilles et prépare son évasion avec l'aide extérieur de sa fiancée Iris et son pote Jackson (Judy Pace & Paul E. Harris)...
Produit par Gene Corman (le frère du célèbre Roger, pape du cinéma bis, produit quelques blaxploitation movies comme Cool Breeze, Hitman et Darktown Strutters), The Slams est réalisé par Jonathan Kaplan qui travaille encore aujourd'hui comme producteur et réalisateur de séries policières à succès ; dans les années 70, il signe The Slams et l'excellent Truck Turner avec Isaac Hayes. Plus étonnant, l'acteur Thalmus Rasulala est crédité comme assistant du réalisateur.

Bien que ce ne soit pas un film blaxploitation typique, les similitudes sont réelles et il s'insère parfaitement dans la période, mixant problématique sociale, surpopulation carcérale et racisme. Cependant, il y a un manque évident de rythme et l'action est par trop disséminée -malgré une ouverture prometteuse- et les thématiques évoquées plus haut ressemblent plutôt à une succession de clichés.
Ce n'est pas le meilleur des films, ni des rôles, de Jim Brown ; mais The Slams se laisse regarder comme une sympathique bisserie.

Le casting est composée de Judy Pace et Paul E. Harris, ainsi que d'acteurs moins renommés comme Frenchia Guizon (Hitman et Friday Foster), Roland "Bob" Harris (Hitman, Black Girl, I Escaped From Devil's Island, Truck Turner puis Ray et Big Momma's House 2) et Rudy Challenger (qui termine sa carrière dans Harlem Nights de Eddie Murphy). Les cascades sont, bien sûr, assurées par l'incontournable Bob Minor.
Pour les acteurs blancs, citons Frank DeKova (qui partage l'affiche avec Paul E. Harris dans Baby Needs a New Pair of Shoes), Ted Cassidy (Charcoal Black) et Robert Phillips qui joue à plusieurs reprises avec Jim Borwn dans The Dirty Dozen, Slaughter et I Escaped from Devil's Island (il participe aussi à Detroit 9000, Shaft - The Capricorn Murders, Mean Johnny Barrows et Cry Freedom).

mercredi 3 avril 2013

Riot

Après The Split, La Mutinerie ouvre un autre sous-genre dans lequel notre footballeur va se faire une spécialité...

RIOT - Buzz Kulik (1969)

Cully Briston (Jim Brown) n'est plus qu'à quelque mois de sa libération, lorsque qu'une bande de ses codétenus, menés par Red Fraker (Gene Hackman), déclenche une émeute, prennent en otages les gardiens et se rendent maître de la prison. Mais ce coup d'éclat vise surtout à couvrir une évasion par un tunnel patiemment creusé.
Bien que Cully Briston soit réticent à cautionner l'aventure, il reste solidaire de ses compagnons...
De tous les films de détention tourné par Jim Brown, celui-ci est à mon goût le meilleur. D'une part parce que Brown décroche enfin un rôle à sa mesure, pas seulement de soutien des personnages principaux.
D'autre part, ce film est à la fois le mieux filmé, le plus réaliste et le plus haletant. Le scénario est basé sur une histoire vraie, et le propos n'est pas la description de la dure vie en prison pour un innocent (ce qui est souvent la règle). Au contraire le film nous plonge directement dans la tentative d'évasion et montre ensuite l'auto-régulation de la vie sociale par les prisonniers.
On n'échappe pas à la classique franche camaraderie masculine, aux muscles huileux et saillants et mais ce qui pourrait devenir rapidement un film "exploitatif" classique s'avère un drame carcéral intelligent et haletant.

Gene Hackman, qui avait déjà joué aux cotés de Jim Brown dans dans le très bon The Split, décroche lui aussi son premier vrai rôle et montre déjà un vrai talent d'interprétation.
Par ailleurs, niveau casting, les acteurs de métier sont finalement assez rares et de véritables prisonniers font office d'acteurs (et pas seulement de figurants) et, l'exercice étant réussit, ceci renforce la volonté de réalisme de la production. Je citerai tout de même Bill Walker, un ancêtre du cinéma qui débuta dans les rôles limités de chef tribal et autres serviteurs et que l'on peut voir dans ...tick... tick... tick..., The Great White Hope, Shaft - The Murder Machine et A Piece of the Action, The Wiz.