Pages

mardi 23 avril 2013

El Condor

Jim Brown rentre au cinéma par le biais du western (Rio Conchos), puis accède à une certaine notoriété grace à 100 Rifles. Rien d'étonnant à ce qu'il persévère dans ce genre très prisé du grand public où les Noirs n'avaient jusqu'alors que des rôles subalternes de serviteurs, de comiques ou de méchants...

EL CONDOR - John Guillermin (1970)

Luke (Jim Brown) est un forçat en cavale. Jaroo (Lee Van Cleef) est un chercheur d'or sans trop de scrupules. Les deux hommes s'associent dans l'espoir de faire main basse sur un gros pactole de lingots d'or dans une forteresse mexicaine, El Condor, sous le commandement de Chavez (Patrick O'Neal).
Ils sont aidés dans leur entreprise par la tribu de native americans de Santana (Iron Eyes Cody)...
Sur une  BO composée par le français Maurice Jarre, voilà à nouveau Jim Brown dans un "western paëlla" (tourné dans l'Etat espagnol, les décors chiadés seront réutilisés par exemple dans Conan le Barbare). Mais comparé à 100 rifles, il est trop propret, trop terne ; on sent pointer ses envies de jouer les tough guy mais le rôle qui lui est confié le limite et on doit encore attendre deux ans pour le voir enfin aux commandes de Slaughter. Il faut toutefois noter l'effort du scénariste Larry Cohen et du réalisateur John Guillermin qui proposent un duo interracial pas trop déséquilibré pour l'époque. Les deux hommes s'illustrent plus tard dans la blaxploitation ; Cohen nous gratifiera de deux des meilleurs films blax : Black Caesar et Hell Up in Harlem- et Guillermin réalisera le troisième volet des aventures du privé de Harlem : Shaft in Africa.
La véritable révélation, c'est plutôt Lee Van Cleef, qui montre un potentiel comique qu'on lui connaît peu et une palette d'expressions  qui le placent au centre du film, comparé au jeu monolithique de Jim Brown. Le deux acteurs se retrouveront sur Take a Hard Ride et Kid Vengeance.

Goudrons et plumes, indiens, cavalerie, canyons et jolie traîtresse : tous les ingrédients du westerns sont réunis. Mais le film peine tout de même à trouver sa voie entre de nombreux passages comiques, des fusillades en règle et la tension sexuelle que fait régner la jolie Marianna Hill ; sans jamais exploiter à fond le filon.

Le casting est essentiellement européen , mais l'on retrouve quelques gueules connues des afficionados de westerns comme Patrick O'Neal ou l'acteur italo-américain spécialisé dans les rôles d'Indiens : Iron Eyes Cody. Quelques seconds rôles blancs réapparaîtront dans les soul movies tels Elisha Cook (Blacula, 1941) et Rafael Albaicín (Charley-One-Eye).

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire