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vendredi 11 mars 2011

The Great White Hype

Malgré ses succès House Party et Boomerang, Reginald Hudlin ne réalise pas ses films à la chaîne, et il livre avec La Couleur de l'arnaque une agréable comédie sur la boxe.

THE GREAT WHITE HYPE - Reginald Hudlin (1996)


James "The Grim Reaper" Roper (Damon Wayans) est un boxeur de talent qui accumule les victoires. Trop ! Il perd la gnaque et l'envie de se surpasser. Son manager -un charlatan sans scrupule qui se fait appeler Fred Sultan (Samuel L. Jackson)- essaie de trouver un adversaire à sa taille.
Dans sa recherche du combat choc, il met en place une confrontation contre un boxeur blanc. Il dégotte un ancien boxeur -qui gagna Roper des années auparavant- reconverti dans le heavymetal.
En parallèle, le journaliste sportif Mitchell Kane (Jeff Goldblum) rassemble des pièces pour prouver les malversations de Sultan...
Les hommages au cinéma afro-américain des années 70 sont légions. A commencer par le titre clin d'œil à The Great White Hope, la biographie de Jack Johnson -le premier champion du monde poids lourds afro-américain- mise en image par Martin Ritt et interprétée magistralement par James Earl Jones. Et la référence ne s'arrête pas là puisque l'idée de l'ex-champion blanc chargé de faire tomber l'invincible noir est directement importé de ce drame, et même de l'histoire de la boxe américaine. Au rayon des hommages dont s'amuse Reginald Hudlin, il y a aussi ce moment où Damon Wayans regarde Dolemite (tout comme Pops dans House Party), et la présence d'acteurs et de techniciens de l'époque : Albert Hall (qui débute dans Cotton Comes to Harlem, Willie Dynamite, puis joue plus récemment dans Malcolm X, Major Payne, Ali, Get on the Bus...), Art Evans, le directeur de la photo Ronald Víctor García qui signe beaucoup de films bis des années 70, et quelques blaxploitation comme Hot Potato et Abar, the First Black Superman), et même l'acteur blanc Corbin Bernsen qui fait ses classes dans Three the Hard Way.

D'ailleurs, plus que dans ses précédents films, Reginald Hudlin utilise à merveille les talents d'acteurs blancs dans des rôles sur mesure comme le journaliste arriviste campé par Jeff Goldblum ou le coach raciste à souhait interprété par John Rhys-Davies (acteur au dizaines de séries, qui joua un arabe dans Indiana Jones mais le geek que je suis le reconnait surtout comme Gimli dans Le Seigneur des anneaux).

Par ailleurs la dénonciation du racisme reste secondaire, c'est bien une critique humoristique du monde de la boxe auquel s'attache le film, avec ses financiers sans scrupule à la Don King, ses jeunes boxeurs broyés physiquement et psychologiquement, ses journalistes à scandale... Mais l'ensemble reste légers et le scénario est somme toute assez banal tout en atteignant sa cible : faire rire. De plus, Hudlin s'en tire très bien dans la mise en scène et le montage des scènes de combat sur le ring.

L'aspect le plus positif réside dans son casting aux petits oignons. Outre les acteurs évoqués plus haut, on retrouve Damon Wayans (présent la même année à l'affiche de Bulletproof), la valeur montante -juste après Pulp Fiction- Samuel L. Jackson et le débutant Jamie Foxx, la splendide Salli Richardson et la torride Robin Givens, ainsi qu'une panoplie de seconds couteaux comme Lamont Johnson, Jonathan P. Hicks, le rappeur Method Man, Anthony Johnson, Irv Dotten, Deezer D, Randy Harris...

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