THE JAZZ SINGER - Alan Crosland (1927)
Les hommes de la famille Rabinowitz sont chantres à la synagogue depuis 5 générations. Mais le petit dernier Jakie en a décidé autrement... Il ne veut pas chanter pour les fidèles, ni des chants religieux. Son ambition et son envie sont de devenir chanteur de jazz à Broadway. Il s'affronte vilolemment avec son père qui ne comprend pas sa défection pour le culte ; à la suite de cette ultime altercation, il fugue du foyer.
Jakie (Al Jolson) est adulte, il répond au patronyme américanisé de Jack Robin et se produit dans des clubs. Un soir, il rencontre Mary Dale (May McAvoy) qui lui offre un numéro à Broadway...
A l'époque Al Jolson est une star du pays, artiste de music-hall adulé du public, ses talents d'acteurs restent à démontrer après ce film qui doit sa renommée à sa prouesse technique et son blackface plutôt qu'à ses fondements artistiques. Pour le coté technique justement, les premières paroles consistent en un chant liturgique et tout du long le parlant se borne à une synchronisation des chants religieux ou des chansons de Jolson ; il y a seulement un intermède devenu mythique pour le cinéphile lors d'une scène où il parle à sa mère. Les dialogues sont finalement amenés par des inserts.
La partition est très agréable, mélange Tchaïcowsky, de musique yiddish et de music hall... mais pas de jazz en tout cas ! La seule chose qui renvoie au jazz est bien l'accoutrement et les mimiques de jolson.
Contrairement à The Birth of a Nation dans lequel l'intrigue est profondément réactionnaire (sans même évoquer le racisme), le scénario est ici plutôt progressiste. Adapté d'une pièce de Samson Raphaelson, le scénario pause la question de l'émancipation (de la tradition, de la famille, de la religion...). Pourtant on tombe dans la caricature la plus crasse lorsque Al Jolson s'abaisse à se grimer en blackface. On peut être doublement énervé puisse que non content de singer grossièrement un artiste noir, Jolson ancre pour des décennies cette image négative et offensante des Afro-Américains.
En bref, l'Histoire du cinéma se construit donc d'une part avec les mammies, les coons, black bucks et autres Uncl' Tom (comme les impose The Birth of a Nation) et les caricaturaux -mais souvent plein de talents- chanteurs et danseurs.
Pour compléter : un article sur Africultures.
Jakie (Al Jolson) est adulte, il répond au patronyme américanisé de Jack Robin et se produit dans des clubs. Un soir, il rencontre Mary Dale (May McAvoy) qui lui offre un numéro à Broadway...
A l'époque Al Jolson est une star du pays, artiste de music-hall adulé du public, ses talents d'acteurs restent à démontrer après ce film qui doit sa renommée à sa prouesse technique et son blackface plutôt qu'à ses fondements artistiques. Pour le coté technique justement, les premières paroles consistent en un chant liturgique et tout du long le parlant se borne à une synchronisation des chants religieux ou des chansons de Jolson ; il y a seulement un intermède devenu mythique pour le cinéphile lors d'une scène où il parle à sa mère. Les dialogues sont finalement amenés par des inserts.
La partition est très agréable, mélange Tchaïcowsky, de musique yiddish et de music hall... mais pas de jazz en tout cas ! La seule chose qui renvoie au jazz est bien l'accoutrement et les mimiques de jolson.
Contrairement à The Birth of a Nation dans lequel l'intrigue est profondément réactionnaire (sans même évoquer le racisme), le scénario est ici plutôt progressiste. Adapté d'une pièce de Samson Raphaelson, le scénario pause la question de l'émancipation (de la tradition, de la famille, de la religion...). Pourtant on tombe dans la caricature la plus crasse lorsque Al Jolson s'abaisse à se grimer en blackface. On peut être doublement énervé puisse que non content de singer grossièrement un artiste noir, Jolson ancre pour des décennies cette image négative et offensante des Afro-Américains.
En bref, l'Histoire du cinéma se construit donc d'une part avec les mammies, les coons, black bucks et autres Uncl' Tom (comme les impose The Birth of a Nation) et les caricaturaux -mais souvent plein de talents- chanteurs et danseurs.
Pour compléter : un article sur Africultures.
Certes, idéologiquement, c'est de la merde. Mais historiquement, le visionnage de ce genre de films explique bien des choses..
RépondreSupprimerLe temps permet de prendre conscience.
Je suis d'accord pour Naissance d'une nation qui me semble important à voir. Par contre ce filmest pluôt inintéressant...
RépondreSupprimerJe n'ai pas vu ce film. Je comptais le chercher, mais maintenant, je vais m'en passer ;)
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il est assez étonnant de constater que les grands films-jalons de l'histoire du cinéma hollywoodien ont un lien avec les Noirs : c'est vrai de "Naissance d'une nation" (1914)et du "Chanteur de jazz" (1927) comme tu le relèves (l'un inventant le cinéma classique, l'autre le cinéma parlant) mais c'est vrai aussi de "Autant en Emporte le vent" (1939) premier film en couleur et plus grand succès au box-office pendant des décennies... bizarre, bizarre. Sans doute parce que la question noire est au coeur de l'identité étasunienne (péché originel, mauvaise conscience, salut...) et que son évocation suscite donc grandement l'intérêt des spectateurs...
RépondreSupprimerBien sûr, bien vu (je compte bien aborder ce grand classique, mais plus tard, en faisant un point sur la représentation de l'esclavage, dont le dérangeant Mandingo).
RépondreSupprimerMerci pour ton commentaire, et bonne rentrée au sensdesimages...