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dimanche 25 avril 2010

The Thing With Two Heads

La même année que Blacula, Lee Frost -un habitué du cinéma bis, des louffoqueries et des filles dénudées- écrit, produit et réalise cet ovni, étrange cocktail de film fantastique ultra-cheap et de blaxploitation. Il fera une autre incursion remarquée dans la Blaxploitation avec le très critiqué Black Gestapo.

THE THING WITH TWO HEADS
Lee Frost (1972)



Maxwell Kirshner (Ray Milland) est un spécialiste des transplantations. En proie à des problèmes dans son hopital. Il engage le Docteur Fred Williams (Don Marshall), spécialiste des techniques anti-rejet, mais lorsqu'ils se rend compte qu'il est Afro-Américain, il l'engage seulement comme laborantin.
Max Krishner est atteint d'un cancer généralisé, et ne dispose que de quelques semaines... Il veut transplanter son génie dans un autre corps. C'est sur un condamné à mort, Jack Moss (Roosevelt Grier), que va s'opérer l'expérience.
L'opération est un succès médical, mais la cohabitation entre le docteur raciste et le condamné à mort s'avère compliquée. Alors que la moitié-Krishner dort, la moitié-Jack Moss en profite pour s'échapper et tente de prouver son innocence, aidé par le docteur Williams.

Le titre, la jaquette comme le synopsis n'annonce pas le film du siècle, ni même de l'année 72. Pour ça, on n'est pas trompé sur la marchandise. Pourtant, ce petit film est assez étonnant. Le coté "bis" est bien présent -à l'image du gorille à deux têtes se promenant dans les rues ou les poursuites en voitures- et les effets spéciaux plutôt grossiers respirent le budget rétréci ; on oscille entre comédie et film fantastique.
Seulement, à y regarder de près il y a plus de fond que dans certains films blax' apparemment plus sociaux. D'abord, certaines scènes -comme l'incursion dans la course de motocross- sont totalement savoureuses tellement elles sont improbables ! Comme souvent dans les films d'horreur, la simplicité apparente du scénario recèle des points de vue affutés sur la société. Difficile de ne pas voir dans le film la dénonciation de la peine de mort, de la justice à deux vitesses et du racisme.

Film à très petit budget, la plupart des techniciens, producteurs et autres jouent de petits rôles, à l'image du réalisateur Lee Frost, du scénariste Wes Bishop et de Rick Baker. Ce dernier est en charge des effets spéciaux et du maquillage et joue l'improbable gorille ; il devient un des grands maquilleurs d'Hollywood avec de gros blockbusters à son actif comme Star Wars, Coming To America, Gorille dans la brume, Men in Black, X-Men III... Il décroche le premier Oscar de la catégorie en 1984, est nominé maintes fois et le remporte à nouveau en 1997 pour son travail sur The Nutty Professor. Par ailleurs, on retrouve William Smith (habitué des rôles de méchants blancs, comme dans Sweet Jesus, Preacherman, Boss Nigger ou Black Samson) et le rôle-titre qui échoit au cousin de l'égérie de la blaxploiation Pam Grier : Rosey (qui avait joué dans le téléfilm Carter's Army).

2 commentaires:

  1. Un excellent film, trop injustement classé dans les "pires films de l'histoire du cinéma"...

    Très bonne analyse car effectivement outre le côté comédie/fantastique bis, c'est une très belle métaphore de la société... Probablement l'un de mes films bis préféré...

    Félicitation pour cet excellent blog en tout cas ! Longue vie à vous !

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  2. Merci.
    Qui a bien pu classer ce film dans "les pires de l'histoire du cinéma" ? Sûrement quelqu'un qui n'a pas vu Blackenstein :-)
    Plaisanterie mise à part, un fan de bis, d'épouvante ou de blax' ne peut pas rester insensible à ce film... Même si le croisement des genres a donné des perles plus réjouissantes encore comme Alabama's Ghost , Ganja and Hess ou l'incroyable Space Is the Place !

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