1839, La Amistad, un bateau négrier espagnol fait voile vers le Nouveau Monde avec sa cargaison d'esclaves. Menée par Cinque (Djimon Hounsou), une révolte des esclaves leur permet de prendre les commandes du vaisseau et ils tentent de retourner en Afrique... Mais, proche des côtes américaines, il est arraisonné tandis que les esclaves sont emprisonnés.
L'Espagne réclame son bien alors que Roger Baldwin -un jeune avocat flanqué de son majordome/secrétaire Joadson (Morgan Freeman)- défend les esclaves et demande pour eux le statut de réfugiés. S'ensuivent plusieurs procès pour tenter de démontrer que ces naufragés ne sont pas des marchandises.
Steven Spielberg est un bon réalisateur, que l'on aime ou pas ses films, il n'y a pas vraiment matière à discussion sur ce point. Par contre c'est bien les sujets qu'il choisit et la façon dont il les traite que la critique -française en particulier- a toujours été plutôt indulgente avec lui.
Pour les points positifs, Spielberg filme sans fard l'horreur de l'esclavage, la puanteur des cales et les traîtements bestiaux des négriers.
Par contre, la narration est d'une platitude hollywoodienne attendue (longs flash-back, procès-fleuve et scènes de plaidoiries interminables, foules haineuses au début et humanistes à la fin, le bon sauvage prononçant ses premiers mots anglais en scandant "liberté", les esclaves trouvant dans la Bible espoir et matière à l'apprentissage de la lecture, grande morale finale de Anthony Hopkins de plus de dix minutes...).Plus qu'un brûlot anti-esclavagiste, Amistad est en fait une ode à la bourgeoisie blanche libérale aux Etats-Unis, grand timonier de la liberté. Amistad n'est pas l'histoire d'un combat d'esclaves pour leur liberté, c'est plutôt la mise en image d'une vision fantasmée et idéaliste du prétexte donnés par quelques capitalistes blancs pour imposer l'industrialisation et la fin de l'esclavage aux Etats du Sud quasi-féodaux.
Spielberg ne fait pas le procès de l'Amérique esclavagiste, mais le procès de l'Espagne pourvoyeuse d'esclave; il n'a pas choisi de filmer la vie de Natt Turner (qui mena en Virginie la plus grande révolte d'esclave), ni de montrer la vie dans les plantations américaines ; au contraire, il choisit des esclaves appartenant aux Espagnols, des esclaves sur le sol cubain qui deviennent libres sur les sol américain (nous n'échappons pas à la morale appuyée sur l'indépendance de la Justice américaine !).
La preuve ultime de l'aspect secondaire des esclaves dans cette histoire se trouve dans l'ordre du générique : le personnage principal Cinque/Djimon Hounsou (finalement préféré Isaach De Bankolé) n'y est crédité qu'en quatrième position. Par ailleurs, à signaler la présence du reconnaissable et excellent acteur Pete Postlethwaite (habitué des films sociaux anglais).
Coté équipe technique, le monteur Michael Kahn, habitué des films de Spielberg après avoir collaboré à pas mal de films blax', et Ruth E. Carter la costumière de presque tous les films de Spike Lee.
L'Espagne réclame son bien alors que Roger Baldwin -un jeune avocat flanqué de son majordome/secrétaire Joadson (Morgan Freeman)- défend les esclaves et demande pour eux le statut de réfugiés. S'ensuivent plusieurs procès pour tenter de démontrer que ces naufragés ne sont pas des marchandises.
Steven Spielberg est un bon réalisateur, que l'on aime ou pas ses films, il n'y a pas vraiment matière à discussion sur ce point. Par contre c'est bien les sujets qu'il choisit et la façon dont il les traite que la critique -française en particulier- a toujours été plutôt indulgente avec lui.
Pour les points positifs, Spielberg filme sans fard l'horreur de l'esclavage, la puanteur des cales et les traîtements bestiaux des négriers.
Par contre, la narration est d'une platitude hollywoodienne attendue (longs flash-back, procès-fleuve et scènes de plaidoiries interminables, foules haineuses au début et humanistes à la fin, le bon sauvage prononçant ses premiers mots anglais en scandant "liberté", les esclaves trouvant dans la Bible espoir et matière à l'apprentissage de la lecture, grande morale finale de Anthony Hopkins de plus de dix minutes...).Plus qu'un brûlot anti-esclavagiste, Amistad est en fait une ode à la bourgeoisie blanche libérale aux Etats-Unis, grand timonier de la liberté. Amistad n'est pas l'histoire d'un combat d'esclaves pour leur liberté, c'est plutôt la mise en image d'une vision fantasmée et idéaliste du prétexte donnés par quelques capitalistes blancs pour imposer l'industrialisation et la fin de l'esclavage aux Etats du Sud quasi-féodaux.
Spielberg ne fait pas le procès de l'Amérique esclavagiste, mais le procès de l'Espagne pourvoyeuse d'esclave; il n'a pas choisi de filmer la vie de Natt Turner (qui mena en Virginie la plus grande révolte d'esclave), ni de montrer la vie dans les plantations américaines ; au contraire, il choisit des esclaves appartenant aux Espagnols, des esclaves sur le sol cubain qui deviennent libres sur les sol américain (nous n'échappons pas à la morale appuyée sur l'indépendance de la Justice américaine !).
La preuve ultime de l'aspect secondaire des esclaves dans cette histoire se trouve dans l'ordre du générique : le personnage principal Cinque/Djimon Hounsou (finalement préféré Isaach De Bankolé) n'y est crédité qu'en quatrième position. Par ailleurs, à signaler la présence du reconnaissable et excellent acteur Pete Postlethwaite (habitué des films sociaux anglais).
Coté équipe technique, le monteur Michael Kahn, habitué des films de Spielberg après avoir collaboré à pas mal de films blax', et Ruth E. Carter la costumière de presque tous les films de Spike Lee.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire